Sorti en librairie le 14 janvier 2016 : Anna Bednik, Extractivisme.
L’intensification de l’exploitation massive de la nature, sous toutes ses formes. Sous cette définition générique, l’extractivisme désigne un stade superlatif, obsessionnel voire idéologique de l’activité d’extraction, par analogie avec le « productivisme » et le « consumérisme » auxquels il est d’ailleurs étroitement lié : c’est pour fournir, chaque année, plus de 70 milliards de tonnes de « ressources naturelles » diverses aux chaînes de production et de consommation de marchandises que les frontières extractives, c’est-à-dire les limites géographiques et technologiques de cette activité sur la planète, sont sans cesse repoussées par le capitalisme industriel. C’est à cet envers trop souvent occulté de la « croissance » économique qu’est consacré ce livre.
L’auteure commence par retracer les différents usages de la notion, les représentations du monde qu’elle recouvre – elles-mêmes structurées par ces « croyances » occidentales que sont les idées de « progrès universel de l’humanité » et de « développement » –, et les fausses solutions qui servent désormais de caution aux pratiques qui en découlent (le « développement durable », la « croissance verte », la « dématérialisation »…). En une plongée vertigineuse au cœur de la « planète-marchandise », elle procède ensuite à l’étude documentée des logiques de l’extractivisme : qu’extrait-on ? Où et comment le fait-on ? Qui extrait ? Avec quels objectifs, quels discours de légitimation, quelles conséquences réelles et quelles perspectives pour l’avenir ?
Au Sud, mais également au Nord – comme le montre l’exemple des gaz et huiles de schiste –, partout l’extractivisme est synonyme de transformation de vastes territoires en « zones de sacrifice » destinées à alimenter la mégamachine. Il est ainsi devenu le nom de l’adversaire commun pour de multiples résistances collectives et locales qui, tout en défendant des espaces pour être, réinventent des façons d’habiter la Terre. Ce sont aussi les raisons, les formes et la portée de ces résistances que restitue cet ouvrage essentiel.
Anna Bednik est journaliste indépendante (articles parus dans Le Monde diplomatique, Entropia, Mouvements…, ouvrages collectifs). Elle est engagée dans divers mouvements et réseaux anti-extractivistes (collectif Aldeah, collectifs anti-gaz et pétrole de schiste). Elle a sillonné pendant plus d’un an le continent latino-américain à la rencontre de populations en lutte.
Le passager clandestin, collection Essais – sortie en librairie le 14 janvier 2016
370 pages – 18 € TTC
Disponible en prévente auprès de l’éditeur jusqu’au 12 janvier 2016 (15€ / 70€ les 5 exemplaires / 120€ les 10 exemplaires) : voir le bon de souscription
Contact presse: Frédérique Giacomoni – giacomonifred@free.fr