Le PER de Villeranges n’est pas enterré, la résistance continue !
Bien que Cominor n’ai pas donné signe de vie depuis juillet dernier, date à laquelle une demande de renouvellement du Permis Exclusif de Recherches minières a été déposée au ministère, qu’on ne s’y trompe pas, le projet minier de Villeranges n’est pas abandonné.
Restons vigilants et en alerte, les foreuses peuvent toujours arriver, aujourd’hui, demain, l’année prochaine, tant que le PER n’est pas purement annulé.
Tel était le sens que nous souhaitions donner à cette 4ème édition du Festival Stop Mines. Nous sommes toujours là, nous sommes toujours opposés au projet minier de Villeranges, comme à la relance de l’exploitation minière sur tout le territoire, nous souhaitons construire un autre modèle de société, moins énergivore, plus respectueux des hommes et de l’environnement.
Alors qu’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie, qui a délivré la plupart des 18 PER français ces 4 dernières années vient d’être élu président de la république, il nous semble important de faire entendre la voie de la résistance partout en France. Nous ne souhaitons pas que la France redevienne une « terre de mines », nous ne souhaitons pas que la Creuse devienne une « zone de sacrifice » pour satisfaire aux besoins d’une société sur-consommatrice.
Posons-nous les bonnes questions : quel avenir souhaitons-nous pour nos enfants ? Quelles solutions proposons-nous pour les générations futures ? Nous leur laissons un lourd fardeau de déchets nucléaires sur les bras, mais pas seulement. Eau potable polluée, terres saturées de pesticides et engrais chimiques, épuisées par la culture intensive, un air irrespirable dans de nombreuses grandes métropoles, plastiques dans l’océan…
Les solutions d’avenir se trouvent-elles réellement dans la relance de l’exploitation minière, dans la fabrication d’objets électroniques toujours plus performants ? Dans le développement technologique ? Ne se trouveraient-elles pas plutôt dans la modération de nos pulsions consommatrices ? Ce qui entraînerait une réduction de nos déchets à enfouir ou incinérer. Dans la protection de nos ressources vitales comme l’eau et l’air que nous respirons ? Sans « revenir à l’âge de pierre », sans tomber dans une sorte d’extrémisme ou d’alarmisme écologique, nous pourrions, si nous le souhaitions, en tant que société, vivre selon d’autres modèles. L’obsolescence programmée des objets que nous achetons pourrait être interdite. La ressource en eau pourrait être considérée comme un bien commun de l’Humanité et sa protection pourrait prévaloir sur tout le reste, et son prix baisser pour être accessible à tous. Nous pourrions réparer plutôt que de jeter. Nous pourrions isoler tous les logements et bâtiments publiques pour ne plus gaspiller d’énergie en chauffage ou climatisation inutile. Nous pourrions réduire le nombre d’emballages et de sur-emballages des produits commercialisés. Nous pourrions consommer localement. Notamment dans les collectivité. Pourquoi les cantines scolaires ne se fournissent-elles pas prioritairement auprès des producteurs de leur région ? Pourquoi dans une région du Limousin où nous produisons de la pomme, un lycée va-t-il acheter des briques de jus de pomme industrielles conditionnées à l’autre bout de la France ? Pourquoi les petites lignes de bus sont-elles supprimées, laissant des personnes isolées dans les campagnes, ou contraintes à prendre, systématiquement, leur voiture ?
Nous pouvons penser un monde meilleur ensemble, et c’est ce que nous avons tenter de faire au travers des différentes discussion sur l’usage des métaux, sur le PER de Villeranges, sur les permis miniers guyanais, sur les solutions d’avenir possible…
Nous pouvons agir individuellement et collectivement pour tenter d’atteindre cet idéal. Notre lutte ne se résume pas à dire NON, nous sommes contre les projets miniers parce que nous sommes pour un avenir meilleur.
La Creuse n’a pas besoin de mine, notre territoire est déjà riche, vivant et dynamique. En témoignent les nombreux artisans, associations, artistes présents tout au long de cette journée. Nous les remercions tous de leur présence qui chaque année fait vivre cette manifestation.
Nous remercions particulièrement la mairie de Chambon-sur-Voueize de nous avoir accueilli cette année au cœur du village, au pied d’un édifice remarquable, l’Abbatiale Sainte Valérie, témoin de la grande richesse culturelle et historique de la Creuse, ainsi que pour le prêt de matériel.
Non à la mine, oui à la vie !
No a la mina, si a la vida !
Le Collectif Stop Mines 23