Rapport de synthèse | Entretien Thinkerview du 25 janvier 2022 · Sources et compléments

21 juin 2022-SystExt

Le 25 janvier 2022, Aurore STEPHANT, représentant l’association SystExt, a été interviewée dans l’émission Thinkerview. L’entretien, intitulé « L’effondrement : le point critique ? » d’une durée de 03h10min, porte sur plusieurs thématiques relatives aux mines et filières minérales.

L’entretien a notamment permis d’approfondir les enjeux suivants : les impacts environnementaux, sociaux et humains de l’industrie minière ; l’omniprésence des métaux dans tous les biens du quotidien et dans tous les secteurs ; les paradoxes associés aux « transitions » numérique et énergétique (avec le cas particulier des véhicules électriques et des ampoules « basse consommation ») ; les limites associées à notre modèle de développement et aux prévisions de « croissance métallique » ; l’exploration et exploitation minière des grands fonds marins.

SystExt publie aujourd’hui un rapport de synthèse qui se donne pour objectif de diffuser au plus grand nombre les informations traitées durant l’entretien et d’accompagner celles et ceux qui souhaitent approfondir un ou plusieurs sujets. Pour ce faire, ce document : (1) rappelle les principaux faits traités durant l’entretien (au nombre de 120) ; (2) étaye ces faits et en fournit les sources documentaires (livres, rapports, publications scientifiques, articles de presse) ; (3) propose des compléments d’information « pour aller plus loin ».

► La vidéo de l’entretien est disponible sur la chaîne Youtube de Thinkerview au lien suivant.

► Le rapport est téléchargeable ci-dessous.PDF iconRapport de synthèse | Entretien Thinkerview du 25 janvier 2022

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Présentation du roman sur les éoliennes industrielles : « Les objets pour horizon »

– Chambon / Voueize –

Au Bistrot d’autrefois

Jeudi 5 mai – 17h à 19h

Présentation du roman « Les objets pour horizon »

avec l’auteur, Julien Dupoux – « Les objets pour horizon » – Roman politico-social

  • Sur le sujet des projets d’implantations d’éoliennes.

Une éleveuse de chèvres habite près de quelques éoliennes et a découvert les premières nuisances. Mais voilà qu’un nouveau projet d’implantations d’éoliennes, plus grandes, arrive à côté de chez elle…

L’association « Combrailles Attractives » sera présente pour évoquer le sujet, ainsi que la préparation d’un recours contre la décision préfectorale d’autoriser 3 éoliennes supplémentaires sur Evaux et Fontanières.

  • 18 h – Spectacle : conférence gesticulée

« La transition énergétique, mais si je peux être contre tout »

Tous les bonheurs de la transition énergétique (éoliennes, panneaux solaires, énergie-bois, méthanisation, géothermie profonde …) arrivent dans ma campagne de Creuse … parlons-en !
Mais on ne peut pas être contre tout, qu’on vous dit, mais si ! Il y en a bien qui sont pour n’importe quoi.

Par Julien Dupoux. Durée : 45 min. Prix libre.

Pour réserver un repas après le spectacle :

05 55 82 13 97

Géothermie dans le Puy-de-Dôme : un village en ébullition

Éloïse Lebourg (Reporterre) – 12 Avril

Un projet de géothermie profonde pour de l’électricité locale et propre. Voilà ce qu’on a vendu aux habitants de Saint-Pierre-Roche dans le Puy-de-Dome. Ils ne sont pas convaincus.

Saint-Pierre-Roche (Puy-de-Dome), reportage

Tasse de thé dans la main, Claudine regarde son nouveau paysage par la fenêtre. Cette habitante de Saint-Pierre-Roche (430 habitants) repense souvent à sa joie de découvrir un projet de géothermie près de chez elle. « Je suis écolo dans l’âme, je défends les énergies renouvelables. Quand j’ai reçu ce prospectus annonçant l’enquête publique, j’étais ravie. De l’électricité fournie grâce aux eaux des sous-sols, c’était parfait. » Mais alors qu’elle assistait à une réunion publique dans sa petite commune dans le Puy-de-Dôme, elle vit débarquer un jeune homme qui pointait du doigt les patrons de GLS Géothermics et de Storengy (filiale d’Engie) en charge du projet — les deux entreprises ont depuis fusionné en Geopulse. « Il les a traités de menteurs, disait qu’ils avaient voulu s’implanter en Creuse, et que la géothermie profonde n’avait rien de propre. » © Gaëlle Sutton/Reporterre

Plusieurs habitants se sont regardés médusés. Et ont commencé à se renseigner. Sur la géothermie profonde en premier lieu. Cette nouvelle technologie consiste à récupérer l’eau chaude dans les sous-sols, à plus de 4 000 mètres de profondeur. Ces derniers sont nettoyés par des acides, puis de l’eau est envoyée dans les forages. Par un jeu de vases communicants, l’eau chaude remonte par un autre puits et se transforme en vapeur. Grâce à un alternateur, elle alimente le réseau électrique. Pour Jacques Adam, de France Nature Environnement 63, « la géothermie profonde n’a rien de renouvelable, elle cause des microséismes, voire des séismes, comme ça s’est produit en Alsace ou en Suisse où les projets ont dû être stoppés. On envoie de l’acide dans les sols, et en plus, dans le cas de Saint-Pierre-Roche, on assécherait la rivière la Miouze. On n’a aucun exemple de géothermie profonde réussie, tous les projets ont dû être stoppés. » Des habitants craignent qu’à terme du lithium soit extrait du sol. © Éloïse Lebourg / Reporterre

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Pollution minière : les maladies sont désormais « la faute de la victime »

Celia Izoard (Reporterre) – 21 avril

Le gouvernement profite de l’entre-deux-tours pour réformer par ordonnance le Code minier. Les dispositions contenues dans le texte publié, explique notre chroniqueuse, visent à aider les exploitants à s’exonérer de la responsabilité des dommages tout en reportant le blâme sur les personnes qui les subissent.

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, le gouvernement réforme le Code minier par ordonnances. Le moment est bien choisi, en pleine tempête électorale, pour que personne n’y prête la moindre attention. Pourtant, il s’y joue une part de notre avenir. Entre la poursuite de la numérisation, le boom des véhicules électriques et l’industrialisation des pays du Sud, le monde est secoué par une ruée minière de haute intensité. Face aux monopoles chinois sur les métaux, les industriels européens font pression depuis des années sur les gouvernements pour qu’ils facilitent l’exploitation des gisements du continent. En France, suite aux protestations soulevées ces dernières années par des projets de mines d’or (en Guyane) ou de tungstène (en Ariège et dans le Tarn), le principal enjeu de la réforme du Code minier est d’améliorer l’acceptabilité sociale des activités extractives. « Permettre l’émergence de projets mieux acceptés, porteurs de développement durable du territoire en tenant compte de tous les enjeux environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux », résumait Emmanuelle Wargon pour le ministère de la Transition écologique.

L’un des principaux problèmes des mines, ce sont les déchets : le secteur minier en est le principal producteur au monde. Qu’on soit en Chine ou en Europe et quel que soit le niveau de réglementation, exploiter par exemple une mine de cuivre contenant 100 g de cuivre pour 10 kg de roche nécessite de broyer et de traiter aux produits chimiques de gigantesques volumes de matières. En une décennie d’exploitation, on peut remplir une vallée de boues de traitement chargées de métaux toxiques et voir s’élever une montagne de roches excavées, l’une et l’autre susceptibles d’empoisonner les milieux pour des centaines d’années. Il est très coûteux et très difficile de confiner durablement ces déchets. C’est pourquoi le ministère de l’Écologie promettait de « renforcer les dispositions relatives à la responsabilité de l’exploitant minier à la fin des travaux pour une gestion des risques post-exploitation ».

Organiser le blâme des victimes

La loi Climat votée en août 2021 a autorisé le gouvernement à modifier le Code minier par ordonnances. Il a donc eu carte blanche lors de la rédaction du texte. Dans l’ordonnance publiée au Journal officiel ce 14 avril, conformément à l’esprit de la loi Climat, la définition d’un dommage minier est enfin étendue aux « dommages environnementaux et sanitaires » (il ne concernait jusqu’ici que les effondrements et remontées des eaux), mais son effet n’est pas rétrospectif : cela n’aura aucun effet sur les nombreux sites en France pollués par d’anciennes mines. Le gouvernement y a ajouté une clause restrictive : « L’exploitant peut s’exonérer de sa responsabilité en apportant la preuve d’une cause étrangère. » Si de fortes précipitations ravinent sur des terrils, intoxiquant les rivières et les vallées, comme à Salsigne (Aude) en 2018, il pourrait ne pas en être responsable, car la météo, personne n’y peut rien.

Mais l’aspect psychédélique de ce nouveau Code minier réside dans l’introduction d’une clause punitive pour les victimes de pollutions. L’exploitant (ou l’État, s’il s’est substitué à lui entre-temps) peut « réduire ou supprimer sa responsabilité s’il démontre que le dommage est causé conjointement par l’activité minière et par la faute de la victime, consistant, notamment, en une abstention de prise en compte par cette dernière des recommandations émises par les autorités sanitaires ». Pour prendre la mesure d’une telle formule, il faut comprendre en quoi peuvent consister de telles recommandations. Suite à l’exploitation de l’or et du cuivre dans le bassin minier de Salsigne, 200 kilomètres carrés sont pollués par des dizaines de substances dont l’arsenic, un métal très cancérigène. Dans toute la vallée, il est interdit par arrêté préfectoral de consommer des légumes, fruits, escargots, plantes et champignons locaux ; de fréquenter les aires de jeux et de pique-nique de 14 communes ; de consommer l’eau des fontaines et des sources ; de se baigner dans la rivière et ses affluents. L’Agence régionale de santé recommande à l’ensemble des habitants de « couper les ongles des enfants courts », de « ne pas [les] laisser jouer sur des sols nus », de « nettoyer souvent les pièces du logement, des balcons et des terrasses avec un linge humide », de « se laver soigneusement les mains après avoir joué ou travaillé en extérieur », de « prévoir des protections pour la peau et les voies respiratoires lors des travaux », de « laver fréquemment les vêtements, jouets et doudous », etc.

Lire aussi : Au milieu du chaos climatique, le risque d’un désastre atomique

« Cet article du Code minier est de nature à exclure la quasi-totalité des victimes du droit à la réparation de leurs préjudices », constate François Espuche, de l’association Gratte Papiers, qui regroupe des habitants de la vallée de l’Orbiel. De fait, en mai 2021, la plainte des riverains pour « mise en danger de la vie d’autrui » a fait l’objet d’un non-lieu au motif qu’il existe depuis 1997 dans la région des « restrictions d’usage » et des « recommandations liées à la pollution ». Lors de la consultation en ligne portant sur la réforme du Code minier, toutes les associations concernées, de France Nature Environnement à Guyane Nature Environnement, ont protesté contre cette ordonnance. Sans effet sur la version finale du texte.

Les futures victimes de pollutions pourraient donc être jugées fautives de ne pas avoir adopté le mode de vie hors sol exigé par la contamination des milieux. La pratique d’activités de subsistance ou le fait de persister à mener une existence normale à la campagne suffiraient à dédouaner l’entreprise minière ou l’État d’avoir rendu l’environnement impropre à l’agriculture, aux promenades, à la baignade et aux jeux des enfants. À travers ce transfert de responsabilité, le nouveau code minier entérine une tendance déjà à l’œuvre : l’État naturalise les pollutions (ou les catastrophes industrielles ou bactériologiques) tout en exigeant de la population qu’elle artificialise son mode de vie pour y faire face.

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Vendredi 29 Avril – Assemblée Générale Stopmines23

Assemblée Générale StopMines23
Vendredi 29 Avril – 18h00
à Chambon-sur-Voueize – Salle des fêtes

L’Assemblée Générale est un moment important dans la vie de notre association, c’est la possibilité de se rencontrer, de discuter plus longuement aussi nous espérons vraiment que vous serez présents.

les thèmes qui seront abordés :

  • bilan/rapport d’activités 2021

actualités :

  • géothermie profonde : Creuse, Puy de Dôme
  • permis miniers : Haute Vienne, Bretagne
  • éoliennes

Agriculture et changements globaux : quelles transitions agricoles ?

FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT CREUSE

AGRICULTURE ET CHANGEMENTS GLOBAUX : QUELLES TRANSITIONS AGRICOLES?Quelles directions pour le Creuse? Venez en débattre

Intervenante :  Marion CHARBONNEAU, maîtresse de conférences à l’Université de Pau

Le vendredi 29 avril 2022 à 17h30

Grande salle de la mairie de Guéret

Esplanade François Mitterrand 23000 GUÉRET

L’agriculture est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs et notamment aux désordres climatiques, à la raréfaction de la ressource en eau et à la chute de la biodiversité. Dans les années 60, le nécessité de nourrir des populations de plus en plus importantes a conduit au développement d’une agriculture productiviste basée sur l’utilisation massive d’engrais et de pesticides et l’usage d’une forte mécanisation. Ce modèle agricole productiviste qui, à l’instar de l’ensemble des activités humaines, a contribué à la dégradation de l’environnement et à la perte de biodiversité est désormais remise en question. Face à ces défis, Marion CHARBONNEAU, enseignante chercheuse sur la question de la transition agricole, abordera le concept d’agro-écologie et brossera l’éventail des alternatives : agriculture de conservation, agriculture biologique,….et aussi l’émergence d’une agriculture de précision.

Entrée libre et gratuite.

STOP MINES 87 reste mobilisée face au nouveau projet minier qui menace notre territoire

26 mars 2022 par Stopmines87

Les adhérent.e.s de l’association Stop Mines se sont réunis pour l’Assemblée Générale de l’association qui a eu lieu le samedi 29  janvier 2022 (elle n’avait pas pu avoir lieu l’an dernier en raison du contexte sanitaire).

Après avoir validé les bilans passés, l’assemblée a échangé sur l’actualité et les suites à donner à la mobilisation.

La bonne nouvelle est que l’ancienne demande de permis dite de Bonneval, portée par l’entreprise Cordier Mines est définitivement enterrée.

La mauvaise nouvelle, c’est qu’une nouvelle entreprise du nom de Compagnie des Mines Arédiennes,  a déposé fin 2020, une nouvelle demande de permis concernant 3 concessions se trouvant au centre de l’ancienne demande : les PERM de Fayat, Pierrepinet et Douillac qui se situent sur les communes de Coussac-Bonneval, Château-Chervix, Saint-Priest-Ligoure, Meuzac et de La Roche l’Abeille, Saint-Yrieix-la-Perche et de La Roche l’Abeille et Le Chalard.

L’entreprise, dont le siège social est situé à Orléans, est en définitive une filiale de la société canadienne Aquitaine Gold Corporation, connue en Bretagne sous le nom de Variscan Mines (projet qui est enterré).

La société qui s’autoproclame sur son site internet “éco-responsable, respectueuse et à l’écoute de la vie locale » alors qu’aucun responsable de cette entreprise n’est venu rencontrer la population locale et qui pratique l’art du greenwashing à merveille, menace bel et bien le territoire.

Nous continuerons d’informer la population des risques d’un tel projet et nous nous opposerons à l’arrivée d’une entreprise néfaste pour le territoire.

De nombreuses communes et élus locaux  ont signalé leurs inquiétudes et se sont opposés par voie de délibération ou en émettant de gros doutes car beaucoup de questions restent sans réponse.

L’association reste plus que jamais mobilisée, pour continuer d’informer la population, échanger avec les élus locaux et montrer que d’autres voix pour créer de l’emploi tout en respectant notre territoire sont possibles.

Mines d’or : ni ici ! ni ailleurs !

Lire sur Stopmines87.fr

NON AU GAZ DE COUCHE EN LORRAINE

la pétition en ligne ici :

https://agir.greenvoice.fr/petitions/non-au-gaz-de-couche-en-lorraine-2

L’entreprise “La Française de l’énergie” tente de faire passer en force un projet d’extraction de gaz de couche en Lorraine, cela pourrait représenter près de 400 puits. A l’heure où notre pays doit sortir de la dépendance aux énergies fossiles et respecter ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce projet est un non-sens écologique, économique et social.

Qu’est-ce que le gaz de couche ?
Le gaz de couche est un gaz cousin du gaz de schiste (c’est le méthane prisonnier des couches de charbon) son extraction nécessite l’utilisation de techniques non conventionnelles invasives et risquées.

Pourquoi cela ne vaut pas le coût ?
Parce que l’entreprise profite de la crise actuelle pour faire miroiter l’indépendance énergétique sans préciser qu’une très faible quantité de gaz est réellement récupérable.

Pourquoi nous avons tout à perdre ?
Car le gaz ne sera pas moins cher, il sera toujours indexé sur le prix du marché.
Autoriser les forages impliquerait la mise en péril de notre ressource en eau potable, la destruction de terres agricoles, des risques de déstabilisation du sous-sol.
L’entreprise envisage de forer 400 puits comprenant chacun entre 2 et 4 drains allant de 1 à 2 km chacun. Une fois le gisement épuisé, nous serions à nouveau au point de départ avec des conséquences environnementales en supplément.

Une entreprise bancale ?
Pour obtenir le permis, l’entreprise doit démontrer qu’elle dispose de capacités techniques et financières pour mener à bien les travaux et faire face aux éventuelles conséquences. Des doutes sérieux existent quant à ces capacités. Qui paiera les conséquences ?

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Pour tout projet il faut évaluer le rapport coût/bénéfice : ici, le bénéfice est trop mince (un gaz pas moins cher) pour un risque trop important sur les populations, leur santé, leurs économies et l’environnement.

Nous demandons au gouvernement de refuser cette demande de concession.

Le gouvernement est déjà hors délai pour rendre un avis, qui est à présent attendu avant le début de l’été, afin d’autoriser ou de refuser cette demande de concession. A l’heure de l’urgence climatique, nous demandons au gouvernement de refuser ce projet. L’octroi de cette concession, serait un nouveau renoncement du gouvernement face à ses
engagements environnementaux et une abdication face à la pression d’entreprises spéculatives. Signez la pétition pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités et nous montrer que son engagement en faveur de l’environnement n’est pas une mascarade électoraliste.

Pour en savoir plus, retrouvez la lettre ouverte envoyée au gouvernement en janvier 2021 : https://bit.ly/3wlVZwz

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les réalités de l’après-mine en France métropolitaine

La mine de tungstène de Salau : entre projet de réouverture et gestion de l’après mine

22 mars 2022

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les réalités de l’après-mine en France métropolitaine. Celui-ci prévoit la visite d’une vingtaine d’anciens sites miniers dans une dizaine de départements, afin de rencontrer des populations affectées ainsi que les autres acteurs concernés par les pollutions minières. SystExt revient sur ces territoires miniers au travers de huit reportages de terrain, étayés de recherches bibliographiques. Huitième volet de la série : Salau dans l’Ariège, ancienne mine de tungstène.

Carreau 1230 et ancien bâtiments de la mine de Salau | B. Bergnes pour SystExt · Juillet 2021 · cc by-sa-nc 3.0

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Anciennes activités minières de la vallée du Biros : pollutions en héritage, leur gestion en devenir

Sixième volet de la série : Sentein dans l’Ariège, ancienne mine de plomb-zinc.

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Spéculation et exploitation minière : histoire de la vallée d’Orle

Septième volet de la série : La vallée d’Orle dans l’Ariège, anciennes mines de plomb-zinc.

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Sain-Bel, de l’exploitation intensive dans la vallée de la Brévenne à l’essor industriel de la vallée de la chimie

Cinquième volet de la série : Sain-Bel dans le Rhône, ancienne mine de pyrite et de cuivre.

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Chessy, une légende du cuivre face aux défis des pollutions minières

Quatrième volet de la série : Chessy dans le Rhône, ancienne mine de cuivre.

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Saint-Pierre-Montlimart : de l’or convoité, des sables pollués et des espèces protégées

Troisième volet de la série : Saint-Pierre-Montlimart dans le Maine-et-Loire, ancienne mine d’or.

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Des intérêts difficiles à concilier dans la gestion de l’ancien site minier d’Abbaretz

. Deuxième volet de la série : Abbaretz dans la Loire-Atlantique, ancienne mine d’étain.

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À Saint-Félix-de-Pallières, des risques connus mais des populations laissées-pour-compte

Premier volet de la série : Saint-Félix-de-Pallières dans le Gard, ancienne mine de plomb-zinc

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« Tout le monde déteste les bassines » : dans les Deux-Sèvres, une grande manifestation pour protéger l’eau

28 Mars – Héloïse Leussier et Quentin Vernault (Reporterre)

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 26 mars à La Rochénard, dans les Deux-Sèvres, lors d’un weekend contre les mégabassines. Un tuyau supposé servir à l’alimentation d’une future bassine a été déterré pendant la marche.

La Rochénard (Deux-Sèvres), reportage

Le printemps donne de nouvelles couleurs à la mobilisation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. Près de 7 000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées entre le 25 et le 27 mars à La Rochénard, pour s’opposer à la construction de réserves d’eau prélevée dans des nappes phréatiques, dites mégabassines, destinées à l’agriculture intensive. Un rassemblement parti d’un appel des organisations Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne [1].

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Mine de lithium : plus de 600 manifestants à Tréguennec

Le télégramme – Publié le 26 février 2022

Ce samedi, la cour de l’ancienne école publique de Tréguennec (29) était bien trop petite pour contenir les quelque 600 manifestants venus protester contre une hypothétique mine de lithium dans la commune.

Ce samedi, en début d’après-midi, plus de 600 manifestants ont convergé vers Tréguennec (320 habitants), dans le pays Bigouden, pour protester contre une éventuelle exploitation minière du vaste gisement de lithium contenu, en bord de mer, dans le sous-sol de cette commune. Stéphane Le Garrec, l’organisateur de ce rassemblement, n’en croyait pas ses yeux. « Nous sommes 8 000 sur Facebook, les gens ont bien suivi notre appel. ».

Et tout avait été prévu pour accueillir beaucoup de monde. La gendarmerie, présente dans le bourg avait même mis en place une déviation, en prévision d’un trafic routier inhabituel.

« C’est un endroit magnifique »

Dans la foule se trouvait Catherine. « Je connais très bien la zone en question. C’est un endroit magnifique, un vrai paradis pour la faune et la flore, mais aussi les humains. Les images de mines à ciel ouvert sont impressionnantes. Je ne peux pas imaginer un tel trou béant dans une zone naturelle protégée. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui. »

De nombreuses pancartes étaient brandies. On pouvait y lire : « Tréguennec illumine dans son désir de faire mine » ; ou encore, « Ni ici ni ailleurs pour un monde meilleur ».

Manifestation à Tréguennec (29), le 26 février 2022, contre l'éventuelle exploitation d'un gisement de lithium.
Si aucun projet d’extraction de lithium n’est prévu, selon le ministère de la Transition écologique, la vigilance est de mise parmi les manifestants. (Photo François Destoc)

C’est le maire, Stéphane Morel qui, le premier, a pris la parole sur une petite estrade aménagée sur des palettes. Après avoir demandé de respecter une minute de silence pour le peuple ukrainien, l’élu a annoncé qu’une motion contre un éventuel projet de mine avait été votée la veille au conseil municipal. Et que cette motion serait aussi proposée aux autres conseils municipaux du secteur. À lire sur le sujet : Lithium : comment procède-t-on pour l’exploiter ?

« La zone, classée Natura 2000, est labellisée zone humide d’importance internationale, a poursuivi Stéphane Morel. Elle est proche d’un site archéologique préhistorique classé. Un projet minier serait de la folie. » L’élu a aussi fait part d’un message reçu du ministère de la Transition écologique, à 12 h 56. « Il dit qu’aucun projet d’extraction de lithium n’est prévu sur la commune. Nous resterons vigilants. »

« Restons vigilants »

Vincent Bonnecase, président d’une association locale, le Bruit des Galets, a invité tous les participants au rassemblement à rester vigilants. Il a également justifié l’organisation de la manifestation, même si rien n’est véritablement décidé. « On nous dit qu’il n’y a rien dans les cartons. Mais attention, l’histoire nous montre que quand les choses sont sur les rails, il est souvent trop tard pour réagir. Aujourd’hui nous faisons entendre nos voix. Je voudrais aussi que l’on prenne conscience que les objets de haute technologie que nous utilisons aujourd’hui sont fabriqués avec des métaux rares qui proviennent des mines où travaillent souvent des enfants. Il ne s’agit pas de refuser ici ce que l’on accepte loin des regards. » Il est également revenu sur le classement de la zone. « Protéger une zone est un acte fort. On ne doit pas pouvoir faire marche arrière. »

Nicole et Félix Le Garrec dans la foule

Les discours ont été chaudement applaudis. Claude, la cinquantaine, venu de Plogoff, haut lieu symbolique de la lutte bretonne contre un projet de centrale nucléaire dans les années 70, ne cachait pas son enthousiasme. « Je suis vraiment content de voir autant de monde. Toucher à cette zone serait un massacre. Je connais bien le secteur, j’y allais souvent quand j’étais ado. »

Manifestation à Tréguennec (29), le 26 février 2022, contre l'éventuelle exploitation d'un gisement de lithium. Ici, Nicole et Félix Le Garrec, réalisateurs de "Des pierres contre des fusils"
Nicole et Félix Le Garrec, témoins de la lutte de Plogoff contre le nucléaire, à travers leur film « Des pierres contre des fusils », ont pris la parole, ce samedi, à Tréguennec. (Photo François Destoc)

À quelques mètres de lui se tenaient Nicole et Félix Le Garrec, réalisateurs du film « Des pierres contre des fusils » tourné lors des événements de Plogoff. Le couple a été invité à prendre la parole. Un symbole fort.


A lire aussi : Gisement de lithium : « Tréguennec et le Pays bigouden ne sont pas à vendre » : https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-labbe/gisement-de-lithium-treguennec-et-le-pays-bigouden-ne-sont-pas-a-vendre-02-02-2022-12916242.php

Géothermie profonde-Arrêt définitif du forage de Vendenheim à cause des séïsmes induits

le 18/01/22

https://www.20minutes.fr/societe/3219131-20220118-strasbourg-projet-geothermie-definitivement-enterre

ENERGIE La préfecture du Bas-Rhin a mis en demeure l’opérateur de géothermie Fonroche de produire la déclaration d’arrêt définitif du forage de Vendenheim/Reichstett

La préfecture du Bas-Rhin indique dans un communiqué avoir réuni le comité de suivi du site géothermique de Reichstett-Vendenheim lundi. Une instance qui réunit les maires et des représentants des collectivités, les associations de riverains, les représentants des autorités allemandes, les services de l’État et de la société de géothermie Fonroche. Il s’agit de la cinquième réunion de cette instance depuis décembre 2020.
La préfète a rappelé son arrêté (du 2 février 2021) demandant à Fonroche de « procéder à la déclaration d’arrêt définitif de travaux de son site géothermique de
Vendenheim. » Puis elle a informé les membres du comité avoir mis en demeure Fonroche de produire ce « dossier de déclaration d’arrêt définitif de travaux. »

voir la vidéo

Les autres sites suspendus

La préfète a également rappelé ses prescriptions pour les sites d’Eckbolsheim et d’Hurtigheim ainsi que le site d’Illkirch exploité par la société Électricité de Strasbourg, à qui elle demande des compléments d’études afin de tenir compte des observations et
recommandations du comité d’experts. En attendant la transmission des compléments, toutes les opérations de terrassement, de forage et de stimulation sur ces sites sont suspendues.

De son côté Fonroche a présenté la gestion des demandes d’indemnisation qui lui sont adressées. Enfin, le comité d’experts a confirmé que ses conclusions seront remises à la préfète en mars prochain. Celles-ci pourront alors être communiquées au comité de suivi du site géothermique de Reichstett-Vendenheim.

La Creuse est-elle riche de sa géothermie ?

le 16/01/2022 – La Montagne

Le sous-sol de Creuse pourrait abriter une abondante activité géothermique, à plusieurs kilomètres de profondeur. Une énergie potentiellement inépuisable que certains aimeraient pouvoir exploiter, en particulier pour produire de l’électricité. 

C’est notamment le cas des sociétés TLS Geothermics et Storengy, qui scrutent le sous-sol de l’est creusois depuis plusieurs années, dans le cadre d’un permis de recherche accordé par l’État. Permis pour lequel elles viennent d’effectuer une demande de renouvellement pour cinq ans. Cette perspective inquiète certains habitants qui redoutent des impacts sismiques et des pollutions environnementales.

L’enfer est tapi sous le tranquille et verdoyant plancher des vaches creusois. À environ dix kilomètres de profondeurs, circulent dans des failles granitiques, des eaux dont la température avoisinerait les 350°. Une chaleur extrême et dantesque. Mais qui pourrait être, pour certains, une incroyable source d’énergie.

C’est notamment l’avis de Franck Noury. Celui qui se présente comme un « propriétaire bailleur sur la ville de la Souterraine » a interpellé la Préfecture de la Creuse, par mail, en octobre dernier, dans le cadre de la consultation publique liée au Schéma départemental des énergies renouvelables (*).

Une énergie renouvelable et non-intermittente

« Le sous-sol creusois « possède de nombreuses fractures naturelles à 4 km de profondeur en moyenne. Ces immenses fractures sont remplies de liquide à 180 degrés (sorte de saumure riche en minéraux dont du Lithium en grande quantité) », assure Franck Noury. L’homme suggère que cette énergie dite “géothermique” puisse être captée afin de « produire une électricité en continu (par opposition à l’éolien et au solaire, NDLR). Avec une faible emprise au sol (1 hectare). ». Par ailleurs, pour ce citoyen averti, l’eau pompée « permettrait la production d’eau chaude pour une ville comme la Souterraine ». Mais aussi des « serres maraîchères » voir un « parc aquatique ».

Dans sa réponse adressée à Franck Noury, la Direction Départementale des Territoires de la Creuse indique notamment que la « géothermie de grande profondeur » (qui concerne une ressource énergétique située à plus de 1.000 m de profondeur, cf. article page 3) « nécessite des investissements conséquents (surtout pour des forages à grande profondeur en milieu granitique), une technicité forte et des procédures lourdes », notamment un permis de recherche au titre du code minier.

Tout en soulignant que « la société TLS Geothermics dispose actuellement d’un tel permis de recherches dans l’Est Creusois ». Pouvoir jouir un jour d’une énergie “éternelle” en exploitant la chaleur du sol ne serait donc pas un fantasme, mais une éventualité sérieusement envisagée par une entreprise.

Production d’électricité

Mais qui est TLS Geothermics ? Et quelle est sa démarche ? Selon son président fondateur, Mathieu Auxiètre, cette société basée à Toulouse a été créée en 2012 dans l’objectif de « trouver des gisements d’eau chaude ». Et ce, notamment dans le Massif central. Ainsi, TLS a obtenu en 2017 un premier Permis exclusif de recherche (PER) dit permis de “Combrailles en Marche”, sur une zone géographique s’étendant sur l’est de la Creuse, une frange ouest de l’Allier et une partie du Puy-de-Dôme.

« Les géothermomètres chimiques des sources thermales d’Évaux-les-Bains atteignent notamment des températures situées entre 150 et 200° entre 3 et 5 kilomètres de profondeur. Nous faisons l’hypothèse que, plus bas, l’eau est encore plus chaude »

Mathieu Bellanger (ingénieur géologue chez TLS)


« Nous visons les grandes zones de faille qui permettent à cette eau de circuler. Nous avons espoir de pouvoir démontrer que ces circulations existent », continue le spécialiste. 

TLS indique notamment avoir mesuré des variations des champs électriques et magnétiques naturels probablement liées à la présence d’eau « dans les cinq premiers kilomètres du sous-sol », précise Mathieu Bellanger. « Au-delà de ces cinq premiers kilomètres, cela devient plus difficile à apprécier ». D’où l’intérêt pour TLS de pouvoir peut-être un jour réaliser un forage. Cependant, comme l’indique Mathieu Auxiètre, « Le choix de faire un forage d’exploration en géothermie profonde est une décision longue à prendre. Il y a bien sûr une enquête publique en amont. Et cela revient à plusieurs millions d’euros ». Dans une volonté d’optimiser ce coût, TLS prévoit que ses éventuels puits d’exploration deviennent par la suite des puits « producteurs ». Les géologues n’ont donc pas le droit à l’erreur.

De plus, le PER “Combrailles-en-Marche” avait une première période de validité de trois ans. TLS a ainsi formulé en 2020 une demande de prolongation auprès des services de l’État. Demande effectuée en association avec Storengy, filiale du groupe Engie engagée dans la recherche et l’exploitation de gisements géothermiques. Le périmètre du nouveau PER convoité par le tandem concernerait désormais 28 communes du nord-ouest creusois et neuf situées dans l’Allier. Un espace plus restreint, désormais localisé autour d’une portion de la faille géologique de la Marche, entre Huriel (dans l’Allier) et Boussac.

« L’État demande de réduire notre périmètre d’exploration. Nous avons choisi de nous concentrer particulièrement sur une zone allant d’Evaux à Lussat »

Mathieu Auxiètre

Plusieurs cibles sont dans le viseur de l’attelage TLS/Storengy. D’abord la possibilité d’utiliser l’eau chaude du sous-sol pour produire de l’électricité. De l’eau circulant en circuit fermé pourrait permettre de faire tourner des turbines. « Nous pensons qu’il est possible de développer des petites centrales de 5 à 6 Mégawatts, sur ce type de contexte géothermique. Ce qui permettait d’alimenter environ 20 000 habitants », avance Mathieu Auxiètre.

A lire aussi : Cinq questions pour comprendre le projet de centrale de géothermie profonde à Saint-Pierre-Roche (Puy-de-Dôme)


Mais TLS émet aussi l’hypothèse que le fluide circulant à grande profondeur contiendrait également des éléments comme du lithium, métaux entrant dans la composition de batteries, ou de la silice, minéral permettant notamment de fabriquer des panneaux photovoltaïques. Autant de matières aujourd’hui stratégiques qui, pour Mathieu Auxiètre, pourraient être extraites de manière “propre” : « il est possible de récupérer ces éléments avec des filtres et donc avec impacts environnementaux bien moindres qu’une mine classique ».

Le sous-sol d’Evaux-les-Bains serait concerné par une importante activité géothermique profonde. En témoignent ses sources chaudes exploitées par les thermes depuis des millénaires. La commune fait partie du secteur exploré par les entreprises TLS Geothermics et Storengy. Archives Floris Bressy avec le concours de l’aéroclub de la Creuse.

Le spectre de la fracturation hydraulique

Pourtant, certains Creusois sont inquiets des répercussions que pourrait avoir une telle exploitation du sous-sol local. Ainsi, le collectif Stop Mine 23 alerte depuis plusieurs années contre les dangers potentiels de ce type d’initiatives. Perrine Garreau, membre du collectif, évoque dans un mail un « projet d’énergie verte qui ne l’est pas ». Et dénonce le recours à une « méthode expérimentale de forage très profond, jusqu’à 5 km de profondeur ! D’où des risques de séismes ». Une crainte légitime, alors que des tests effectués dans le cadre d’un projet de géothermie profonde ont provoqué une série de séismes en Alsace, dans la région de Strasbourg courant 2020.

Perrine Garreau fait par ailleurs référence à « l’utilisation de la fracturation hydraulique donc le risque de contamination des nappes phréatiques, un investissement financier totalement démesuré par rapport à la production d’énergie produite annoncée, d’où nos soupçons d’exploitation du lithium qui nécessite des produits chimiques… ».

La fracturation hydraulique, méthode consistant à fracturer des roches en injectant un mélange d’eau et de produits chimique à forte pression, dans les sols, est particulièrement controversée. Notamment utilisée dans le cadre de l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis, cette technique est impliquée dans des tremblements de terre et des pollutions des eaux et des sols. De son côté, Mathieu Auxiètre se veut rassurant :

« Personne en géothermie profonde n’a recours à la fracturation hydraulique »

En précisant que s’il y a forage en Creuse, celui-ci sera effectué par l’intermédiaire d’une méthode classique reposant sur l’abrasion de la roche. La Préfecture de l’Allier qui coordonne l’instruction de la demande du PER de TLS/Storengy rappelle quant à elle que « la fracturation hydraulique a été interdite en France en 2011 pour l’exploitation des gisements d’hydrocarbures. » Tout en insistant sur le fait que cette technique « a de très fortes conséquences environnementales et ne serait pas acceptée par l’administration pour l’exploitation de gîtes géothermiques, dans la mesure où il existe d’autres méthodes plus appropriées à l’exploitation des gîtes géothermiques, et moins impactant ».

Concernant les risques sismiques, Mathieu Bellanger affirme que les « aléas sismiques sont limités » dans le secteur exploré, car les roches y sont « globalement dures ». Tout en affirmant que TLS prend ce sujet très au sérieux :

« Nous allons faire des tests permettant de mesurer la capacité de la roche à être perméable. Et ainsi pouvoir écarter les risques de microséismes ressentis. Cette question est cruciale pour nous. Nous devons la maîtriser afin d’éviter que les gens ressentent la même chose qu’à Strasbourg ».

Matthieu Bellanger


S’il est prolongé, ce permis d’exploration de géothermie permettra à TLS Geothermics et à Storengy de poursuivre les recherches jusqu’à 2025. Avec, d’ici là, une faible probabilité qu’un forage soit réalisé. Pour l’heure, pas de quoi faire trembler la terre creusoise, donc. 

(*) Document proposant un état des lieux et différents scénarii de développement des énergies renouvelables, pour la Creuse. Élaboré sous la coordination des services de l’État, le Schéma départemental des énergies renouvelables de la Creuse a fait l’objet d’une consultation publique, à l’automne 2021.

François Delotte

https://www.lamontagne.fr/evaux-les-bains-23110/actualites/la-creuse-est-elle-riche-de-sa-geothermie_14073382/

Uranium : la face cachée du nucléaire français

27 janvier 2022 – Mines et Gaz de schiste – Reporterre

Parcours du minerai au combustible nucléaire, effets sur la santé, colonisation, pollutions… Dans leur Atlas de l’uranium — Faits et données relatifs à la matière première de l’ère atomique dévoilé mercredi 26 janvier, les fondations Nuclear Free Future, Rosa-Luxemburg-Stiftung et le réseau Sortir du nucléaire entendent tordre le cou aux idées reçues sur ce métal lourd qui alimente les réacteurs nucléaires.

Trente-sept auteurs et experts du monde entier ont été sollicités pour la réalisation de cette première édition francophone — des éditions anglophones et germanophones avaient déjà vu le jour en 2019. « Une édition française était nécessaire pour aborder certains sujets tels que les mines d’uranium en Afrique francophone et certaines pollutions persistantes liées aux mines d’uranium françaises, indique à Reporterre Charlotte Mijeon, du réseau Sortir du nucléaire. Elle sera d’autant plus utile dans ce contexte de campagne présidentielle, où les débats sur le nucléaire ne volent pas très haut et consistent souvent en une accumulation de clichés. »

Parmi ces idées reçues, l’indépendance énergétique française grâce au nucléaire. « C’est un mythe », affirme Mme Mijeon. La France n’exploite plus de mines d’uranium sur le territoire national depuis 2001 et importe l’intégralité de son uranium — quelque 10 656 tonnes par an, provenant principalement du Kazakhstan, du Niger, du Canada, de l’Australie et de l’Ouzbékistan.

Plus généralement, « la question des mines d’uranium est un impensé », constate Charlotte Mijeon : « La France ne tient pas compte des pollutions causées par l’extraction de l’uranium à l’étranger et de leurs conséquences, notamment sur les mineurs et sur les communautés indigènes. La pollution persistante qui émane des 247 mines d’uranium abandonnées en France est également peu connue. » Cette industrie a pourtant laissé derrière elle 200 millions de tonnes de stériles miniers radioactifs sommairement enterrés, lit-on dans l’Atlas. « Ils ne sont pourtant pas considérés comme des déchets radioactifs », soupire la porte-parole du réseau. Qui tient à rappeler que « ceux qui prétendent que les déchets radioactifs tiennent dans une piscine olympique ne considèrent que l’aval de la production électronucléaire et oublient toutes les étapes de fabrication du combustible ».

Télécharger le rapport

Macron à Aubusson – Manif lundi 16h

Lundi 24 Janvier – La CGT et la FSU organisent une manifestation : rendez-vous à 16 h devant l’Union locale CGT, 50 Grande rueAubusson

https://labogue.info/

Annoncé par le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, Macron se déplace pour faire sa communication pré-électorale, qui ça étonne encore ?
Il sera accompagné des ministres Olivier Véran (Santé), Julien Denormandie (Agriculture) et du secrétaire d’État à la ruralité Joël Giraud.

La tournée devrait passer lundi 24 par :

  • le lycée agricole d’Ahun pour aborder les questions de la jeunesse,
  • la maison de santé de Bourganeuf pour parler santé en ruralité
  • et la cité de la tapisserie d’Aubusson afin d’y décorer André Chandernagor. La CGT et la FSU organisent une manifestation : rendez-vous à 16 h devant l’Union locale CGT, 50 Grande rue.

Les ravages de l’exploitation minière : une réalité méconnue

La terre au carré – jeudi 13 janvier 2022 par Mathieu Vidard

https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-jeudi-13-janvier-2022

Contrairement aux idées reçues, les techniques d’exploitation et de traitement les plus utilisées dans les mines n’ont pas évolué depuis plus d’un siècle.

Dans un rapport d’enquête très documenté publié le 16 novembre 2021, les géologues et les ingénieurs miniers de l’association SystExt dénoncent la réalité de l’extraction minière.

Méconnue et opaque, l’industrie minière opère en toute impunité en détruisant des écosystèmes de façon irréversible et en mettant en danger des populations entières…

Face à une demande croissante en métaux dans notre société, quelles perspectives pour cette industrie prédatrice et dangereuse ?

On fait le point avec nos deux invitées, Aurore Stephant ingénieure géologue minier (Systext)  et Celia Izoard journaliste et essayiste sur les questions des nouvelles technologies et de l’énergie

Rapport d’étude | Controverses minières · Volet 1

SystExt.org

Métaux rares, substances indispensables à la transition, exploitation zéro émission, techniques minières modernes, technologies intelligentes, impacts positifs sur la biodiversité, standards internationaux contraignants, nouvelles frontières extractives… Ces nouveaux concepts sont de plus en plus mis en avant tant dans l’espace public que dans les espaces plus spécialisés des géosciences et de l’industrie minérale. Pourtant sur le terrain, rien ne change.

Les nombreuses associations nationales et locales qui travaillent dans le monde entier sur les questions minières s’inquiètent au contraire de l’aggravation des impacts humains, sanitaires, environnementaux et sociaux ; tendance corroborée par le monde académique, qui multiplie les travaux de recherche sur la question. En France en particulier, la communication sur les questions minières dans l’espace public a donc vécu une transformation radicale : de la non-information à la désinformation.

Dans cette étude, SystExt propose, non pas de dénoncer des manœuvres de greenwashing mais d’alerter les citoyens sur l’écart grandissant entre cette communication et les réalités humaines et environnementales, avec trois principaux objectifs :

  • Réaliser un état de l’art des connaissances sur les sujets qui font l’objet de la communication la plus soutenue, tels que l’évolution de techniques minières ou encore les meilleures pratiques disponibles ;
  • Rendre accessibles ces données techniques pour alimenter le débat public ;
  • Dénoncer la gravité de la situation, concernant en particulier les pratiques inacceptables de l’industrie minière, et les perspectives alarmantes à moyen et long-terme.

L’objectif de cette étude n’est pas d’émettre des recommandations sur chacun de ces sujets. Il s’agit plutôt de mettre à disposition du plus grand nombre les données et informations permettant une prise de conscience et de position collective.

► Le rapport est disponible au lien suivant et téléchargeable en bas de page. Les résultats de l’étude sont détaillés et sourcés dans le rapport d’étude, seule une synthèse en est dressée ici.

Mine de cuivre de Palabora, Afrique du Sud ; à gauche : représentation imagée de la quantité de cuivre métal produite par la mine jusqu’à environ 2007 (© Dillon Marsh · Mise à disposition par le photographe · dillonmarsh.com) : à droite : Vue satellitaire de la mine et mise en évidence de l’emprise en surface des déchets miniers (© Google 2021) | Création : SystExt · Septembre 2021

• Industrie intrinsèquement prédatrice et dangereuse

Les gisements métalliques comportent deux caractéristiques intrinsèques :

  • Les minerais présentent généralement des teneurs très faibles, les substances d’intérêt étant disséminées dans des volumes de roche gigantesques ;
  • Les substances d’intérêt sont associées à un cortège d’éléments, principalement des métaux et des métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la santé humaine et, plus largement, pour toute forme de vie.

Pour ces deux dernières raisons, l’industrie minière met en œuvre des procédés complexes et longs, très consommateurs d’eau et d’énergie, et générant des quantités considérables de déchets. Cette industrie est d’ailleurs celle qui en produit le plus parmi toutes les autres industries.

Contrairement aux idées reçues, la phase du projet minier qui est la plus consommatrice n’est pas l’exploitation (que ce soit en souterrain ou en ciel ouvert) mais le traitement du minerai, qui représente à lui seul 70 % de la consommation d’eau et plus de 80 % de la consommation d’électricité d’un site minier.

Cette spécificité de l’industrie minière entraîne des réactions en chaîne : les déchets miniers générés induisent des impacts environnementaux majeurs, affectant tous les milieux (eaux, air, sols), et cette dégradation de l’environnement ainsi que la contamination des milieux de vie des populations sont à l’origine de conséquences sanitaires et sociales graves.

Étant donné que les sites miniers s’implantent sur des emprises importantes, requièrent l’usage massif d’eau, d’énergie et d’infrastructures pour leur fonctionnement, et sont à l’origine de dommages environnementaux, les conflits sont inévitables :

  • Conflits d’usages avec les riverains et acteurs locaux ;
  • Conflits socio-culturels dus aux perturbations profondes engendrées par l’installation du site, en particulier les migrations et les déplacements forcés de populations ;
  • Conflits socio-environnementaux avec les populations affectées et les défenseurs des droits.

Par ailleurs, l’industrie minière est souvent installée dans des zones occupées par des peuples autochtones et/ou à haute sensibilité écologique.

Il en résulte une exacerbation des conflits qui se reflète dans les statistiques mondiales : le secteur est responsable du plus grand nombre de conflits socio-environnementaux et est impliqué dans le plus grand nombre d’assassinats de défenseurs des droits.

Lire la suite sur www.systext.org

Cancers et métaux lourds : une fois la mine fermée, la vie empoisonnée

Sarah Lefèvre et Édouard Richard (Reporterre) 10 janvier 2022

https://reporterre.net/Cancers-et-metaux-lourds-une-fois-la-mine-fermee-la-vie-empoisonnee

Dans les Cévennes, au pied de mines à l’arrêt depuis cinquante ans, des déchets chargés en métaux lourds polluent sols et rivières et intoxiquent les habitants. Voici l’histoire de leur combat et celle d’un État qui ne les entend pas.

Saint-Félix-de-Pallières (Gard)

Jaurès, labrador colossal aux yeux doux, pose sa tête sur nos genoux. En bout de table, Michel sourit : il se souvient de leur arrivée avec sa femme, route de Saint-Félix, il y a quarante ans : « On a trouvé cette maison, un endroit magnifique, à l’abri du mistral et en plein soleil, dans la nature comme on aimait. » Il a passé vacances et weekends à retaper cette ruine à flanc de colline. Après des années de bons et loyaux services pour la CGT et la mairie d’Alès, à trente minutes de là, Michel Bourgeat pensait enfin pouvoir se reposer et cultiver son jardin.

La vie a suivi son cours jusqu’en 2012, date à laquelle les habitants de Saint-Félix-de-Pallières, de Tornac et de Thoiras ont appris des pouvoirs publics qu’ils vivaient dans une zone polluée. « Des gens d’une société sont venus faire des prélèvements. On leur a demandé pourquoi, mais ils ne pouvaient pas nous le dire, raconte Michel. Un an après, on a reçu une lettre de l’ARS [l’Agence régionale de santé] qui disait que j’habitais dans un endroit très fortement pollué et qu’il fallait que je me coupe les ongles à ras, que je nettoie les appuis de fenêtres, que j’enlève les moquettes au sol, que mes animaux ne devaient pas rentrer dans la maison… » Michel poursuit l’énumération, il connaît la liste par cœur. « Conseils sanitaires destinés aux personnes vivant sur ou à proximité de sols fortement concentrés en métaux et métalloïdes » : c’est le titre du courrier officiel de l’ARS Languedoc-Roussillon reçue par Michel et ses voisins. « Toutes ces recommandations visent à limiter votre exposition aux polluants présents dans les poussières des sols. » Cette phrase, en gras, conclut la liste en seize points.

Dix ans plus tard, et alors que la mine de zinc et de plomb a beau avoir été fermée en 1971, ces polluants sont toujours là. Arsenic, plomb, zinc, cadmium, antimoine, cuivre hantent sols et eaux. Le petit village et ses alentours symbolisent les ratés de l’État dans la gestion de l’après-mine. Les années ont passéé et face à cette incurie et au scandale sanitaire, les médias ont déserté les lieux tandis que la lutte s’essoufflait. Une poignée de retraités, de saisonniers ou de personnes vivant en camion, accompagnée de quelques experts, se battent encore.

Michel savait-il qu’il vivait dans une zone polluée avant de recevoir cette lettre ? Il remonte le cours du temps pendant que Jaurès poursuit son tour de table à la recherche de caresses : « Ces événements n’arrivent pas d’un coup. Ça a commencé avec une ânesse morte. On a fait venir le vétérinaire. Il a diagnostiqué une leucémie ou une très forte anémie. Ensuite, j’avais des poules qui grattaient dehors et paf, un matin, j’en trouve une morte. D’habitude, on le voit, une poule qui va mourir mais là, en une nuit, elle est morte ! » Puis ses chiennes ont eu des cancers des mamelles, son chien, des testicules. Michel a le souffle court. « Ça vient tout doucement, on ne fait pas obligatoirement le lien. Je ne dis pas que c’est ça, je ne peux pas le prouver. Je fais un constat. »

À 85 ans, après un cancer de la prostate, Michel vient de se faire opérer d’un deuxième cancer de la peau. « Il semblerait que j’en ai encore un autre qui se pointe ailleurs », ajoute-t-il. Il vit seul avec Jaurès. Sa femme est morte. Elle a enchainé avant lui cancer du sein et mélanome. « Mon voisin de là-haut, les autres d’ici… c’est pareil. Dans toutes les familles, il y a des cancers. » Parmi les papiers qu’il nous a préparés sur la table, la réponse tant attendue du tribunal de Marseille, reçue à l’été 2020. Vingt-sept familles de la région, l’Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM) et Générations futures avaient porté plainte en 2016 auprès du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille pour « mise en danger de la vie d’autrui, atteinte involontaire à l’intégrité physique, tromperie sur la marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal » [1]. Une plainte classée sans suite, car, selon ce courrier, « il n’a pu être établi un lien de causalité direct entre les anciennes activités extractives des sites de Saint-Félix […] et la pollution des sols et l’état de santé des populations ».

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Bientôt le « portefeuille d’identité numérique », un cauchemar totalitaire

Celia Izoard (Reporterre) – 7 décembre 2021

https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

Envie de partager votre vie entière avec un groupe privé, partenaire du gouvernement ? C’est l’idée du « portefeuille d’identité numérique », sur les rails en Europe. Selon notre chroniqueuse, avec ce contrôle étouffant, la liberté disparaît.

Celia Izoard, journaliste, coauteure de La Liberté dans le coma : Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer (Groupe Marcuse, La Lenteur, réed. 2019). Elle a retraduit et préfacé 1984, de George Orwell (Agone, 2021). Elle est aussi chroniqueuse pour Reporterre.


Lucie, jeune étudiante, sort de son lit. Au petit-déjeuner, sur son smartphone, un message du gouvernement lui signale qu’elle doit faire son rappel de vaccination. Arrivée à la fac où elle va passer un partiel, elle positionne le smartphone face à son visage pour activer la reconnaissance biométrique, ce qui génère un QR code que l’examinatrice souriante flashe pour l’identifier. Un peu plus tard, consultation chez le médecin : du même geste fluide, Lucie scanne son visage et lui tend un QR code qu’il reconnaît avec son écran avant d’ouvrir son dossier médical. Puis, dans le taxi qui la ramène chez elle, elle commande un passeport, là aussi en s’identifiant par reconnaissance faciale, puis loue une voiture en Australie en prévision d’un voyage. Le soir venu, à la porte d’un bar où elle rejoint ses amis, elle tend aimablement son smartphone au vigile qui flashe un QR code prouvant qu’elle a l’âge d’entrer.

Vous venez de voir une publicité du groupe Thalès pour son Digital Identity Wallet : un « portefeuille d’identité numérique », c’est-à-dire une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne, assorti d’un dispositif de reconnaissance biométrique pour empêcher la fraude. On pourrait y voir une version du film Bienvenue à Gattaca [1] auquel il ne manquerait que le profilage génétique ; un cauchemar totalitaire dans lequel toute relation de confiance et de solidarité est rendue impossible par des procédures de validation contrôlées par une administration écrasante. Eh bien, pas du tout.

Le Digital Identity Wallet est « le meilleur ami de Lucie », nous dit Thalès, car c’est un outil de liberté qui protège sa vie privée. Il « offre aux citoyens un contrôle total sur leurs données personnelles, avec la liberté de décider quelles informations ils partagent, quand et avec qui ils souhaitent les partager ». Par exemple, à l’entrée du bar, Lucie a pu générer un QR code qui ne révèle que son âge, et aucune autre information personnelle. En d’autres termes, elle partage sa vie entière avec le groupe Thalès et ses partenaires (dont le gouvernement), mais elle ne lâchera rien au vigile.

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Manifestation et scène ouverte contre l’impasse sanitaire – Samedi 6 Novembre -Guéret

Ce samedi 6 novembre nous serons encore dans la rue pour dénoncer l’injustice et l’illégitimité du pass sanitaire.

Rendez-vous dès midi devant la médiathèque de Guéret pour un repas tiré du panier, pour celles et ceux qui seraient déjà sur place pour la manif contre les éoliennes industrielles du matin, ou bien qui souhaiteraient simplement passer un moment de convivialité et d’échange.

Départ devant la médiathèque à 14h00.


Au retour, devant la médiathèque également, le collectif Caravane des Libertés proposera une scène ouverte artistique et revendicative.

A vos arts, à vos pancartes et banderoles, à vos idées… pour clamer de toutes les manières possibles notre refus de cette société de contrôle permanent.

Alors que le Sénat propose une version « allégée » de la loi « vigilance sanitaire », préférant une prolongation du pass sanitaire jusque février « seulement » au lieu de juillet comme le souhaitait l’Assemblée nationale, nous ne lâchons rien.

Nous ne saurions nous satisfaire de ce semblant de victoire. Le Parlement se réuni à partir d’aujourd’hui afin de se mettre d’accord sur un texte commun. Le seul texte que nous accepterions serait un texte qui entérine la fin immédiate de l’état d’urgence, ou de son ersatz qui ne porte pas son nom, et de toute ses mesures exceptionnelles qui n’ont que trop duré, comme le pass sanitaire.

Il est indispensable de continuer à faire entendre nos voix.

Nos revendications n’ont pas changé :
Non au pass sanitaire.
Non au contrôle et à la surveillance généralisée de la population.
Des moyens pour la santé et tous les services publics Pour que chacun et chacune puisse vivre libre et dignement.
Stop à la casse sociale et à la dictature sanitaire.

Montagne d’or : les investisseurs russes réclament 4 milliards € à la France devant un tribunal arbitral

lundi 25 octobre 2021

Communiqué de presse des collectifs Stop CETA-MERCOSUR et Or de question

Le projet aurifère de la Montagne d’Or fait à nouveau parler de lui : l’entreprise Nordgold réclame 4 milliards € à la France en réparation de la décision du gouvernement français de ne pas prolonger la concession minière en question. Ce contentieux est ouvert devant un tribunal arbitral dans le cadre du Traité bilatéral de protection des investissements entre la France et la Russie qui est entré en vigueur en 1991. Les collectif Stop CETA-Mercosur et Or de Question apportent leur plein et entier soutien aux organisations et citoyens mobilisés depuis des années contre ce projet et renouvellent leur appel consistant à débrancher le plus rapidement possible ces mécanismes de protection des investisseurs (ISDS) qui font obstacle au pouvoir de réglementation des États.

Fruit de la mobilisation citoyenne en Guyane et en métropole, la décision du gouvernement français du printemps 2019 consistant à ne pas renouveler la concession minière sur laquelle est envisagé le projet industriel de la Montagne d’Or est désormais l’objet d’un contentieux arbitral enclenché par l’entreprise russe Nordgold et les deux holdings Severgroup et KN Holdings qui la possèdent, et qui sont elles-mêmes détenues par le même actionnaire Alexeï Mordachov. Ils réclament près de 4 milliards d’euros en réparation à l’annulation d’un projet dont elle espérait qu’il rapporterait au moins 3 milliards d’euros à terme, mais dont la première brique n’a jamais été posée.

Comme le montre une analyse détaillée produite par l’Aitec et le T-lab, ce cas illustre d’abord les errements et manquements des gouvernements français successifs, et particulièrement d’Emmanuel Macron, qui ont trop longtemps soutenu et encouragé ce projet d’exploitation aurifère en Guyane. Ce soutien inconditionnel affiché au moins jusqu’à l’automne 2018, offre un argument de taille aux investisseurs russes devant le tribunal arbitral : le gouvernement risque d’avoir le plus grand mal à expliquer comment Emmanuel Macron a pu présenter ce projet comme le porte drapeau du renouveau de la Mine en France – encourageant ainsi la poursuite des recherches et des travaux préparatoires-, puis considérer à partir de 2019 qu’il ne devait plus voir le jour.

Dès lors que les investisseurs l’ont demandé, cet arbitrage est inévitable. Il est d’autant plus regrettable qu’il s’appuie sur un traité de protection des investissements particulièrement favorable aux investisseurs : il ne comporte aucune disposition limitant leur accès à ce mécanisme, par exemple l’obligation d’attendre l’épuisement de tous les recours devant les tribunaux nationaux – ce qui est le cas de la Montagne d’Or puisque le Conseil d’État doit encore statuer sur une procédure en cours. Et il n’offre aucune exception particulière qui préserverait l’espace de réglementation nécessaire à la France et la Russie pour la protection de la santé publique, de l’environnement ou du climat.

Sauf à ce que le panel estime que le contentieux est irrecevable, ou requiert d’attendre la décision du Conseil d’État avant d’engager la procédure, compte-tenu des éléments disponibles, la France joue gros : Paris ne pourra éviter le litige et le risque de dédommagements énormes qu’en négociant un arrangement financier. L’opinion publique en sera-t-elle informée ? Rien n’est moins sûr : en 2008, après l’abandon par Nicolas Sarkozy du projet minier de la compagnie canadienne Iamgold à Kaw, la Guyane avait déjà connu un chantage similaire. Ce cas qui avait été soldé par un arrangement politique et financier dont les citoyens n’ont jamais connu les détails.

Les errements d’un gouvernement désireux de relancer la filière aurifère quel qu’en soit le coût écologique pourraient conduire au gaspillage de centaines de millions d’euros en réparation de l’annulation d’un projet qui aurait dû être stoppé bien plus tôt. L’arbitrage Investisseur-État est particulièrement prisé dans l’industrie extractive, et a déjà donné lieu à des milliards de dommages accordés à des entreprises qui n’avaient même pas commencé à forer, au Pakistan ou en Colombie par exemple. Or compte-tenu de l’urgence climatique, des enjeux de protection de biodiversité, des besoins de services publics étendus, qui exigent tous bien souvent de remettre en cause les droits acquis des industriels privés (éliminer les énergies fossiles, restreindre les activités industrielles, socialiser des activités de services etc), ce genre de contentieux ne peut que se multiplier. Compte-tenu de l’appétit des entreprises minières en Guyane et dans les pays voisins, ce sont la survie de l’Amazonie et la préservation de la planète qui sont en jeu.

C’est d’ailleurs la tendance observée à l’échelle planétaire depuis une quinzaine d’années : du Chili aux Pays-Bas, de la Roumanie à la Slovénie, il y a de plus en plus d’États poursuivis par des multinationales suite à des mesures touchant aux ressources, au climat ou aux services publics. Le contentieux enclenché par Nordgold est le premier de cette nature à concerner la France : la réforme du code minier, extrêmement tardive et pas pleinement satisfaisante, n’aura pas permis d’empêcher un tel recours. Ce contentieux doit conduire le gouvernement français au sursaut : il est urgent de débrancher, le plus rapidement possible en raison des clauses de survie qu’ils contiennent, ces mécanismes de protection des investisseurs (ISDS) qui font obstacle au pouvoir de réglementation des États. A commencer par le Traité sur la charte de l’énergie et le CETA.

Pour aller plus loin :

Lire : l’intégralité du communiqué

MARCHE POUR DES FORÊTS VIVANTES – 16 Oct

Pour le partage d’une culture forestière sur la montagne limousine

Rendez-vous devant le lycée forestier de Meymac à 9h30, départ à 10h précises. Arrivée à Millevaches prévue vers 18h. Apportez de quoi vous restaurer ! Une navette à Millevaches sera là pour vous raccompagner à Meymac si nécessaire.

Le 17 avril 2021 plus de cent personnes étaient rassemblée sur une coupe rase à Faux-la-montagne pour dénoncer le pillage d’une forêt de feuillus, le 2 août 2021 paraissait à l’initiative de plusieurs collectifs d’habitant.es, associations, syndicats et forestiers de toutes les régions un appel à mobilisation nationale pour la préservation des forêts en France : L’Appel pour des forêts vivantes. Le week end du 16-17 octobre est la date de lancement de cette année de mobilisations.

En réponse à cet appel et pour prolonger la mobilisation sur notre territoire, en terre de la montagne limousine, nous invitons à une grande marche le samedi 16 octobre de Meymac à Millevaches, de l’école forestière au siège du Parc naturel de Millevaches. Cette marche a pour but de placer au cœur de l’espace public les enjeux environnementaux et sociaux de la forêt depuis l’expérience que nous, habitant-es du territoire, professionnel-les ou non, faisons de nos paysages naturels que nous souhaitons préserver vivants et diversifiés.

En solidarité avec un grand nombre des acteurs du bois, dont les professions sont mises à mal par des exigences de rendement intenables et dont le rôle pour la protection des forêts disparaît à mesure que son industrialisation s’impose à l’ensemble de la chaîne de production, nous souhaitons provoquer avec cette marche une dynamique populaire de prise de conscience collective d’un contexte environnemental qui nous concerne tous. Ainsi nous appelons chacune et chacun qui se retrouve dans l’idée de se réapproprier les questions environnementales, dont elles et ils ont été écartées, à dépasser leurs préjugés et à rejoindre cette marche pour des forêts vivantes.

Sur la route, nous ferons deux haltes pour échanger nos points de vue et interroger nos certitudes.

• Lors de la première halte, au Mont Bessou, nous parlerons de ce qu’est une forêt authentiquement vivante parmi les milieux diversifiés de la montagne limousine.

• Lors de la seconde, nous parlerons de la forêt française dans l’espace de la globalisation, de la filière bois et des biens communs.

Notre histoire nous réserve des surprises. En 1977, aux Bordes, on marchait contre l’enrésinement du plateau et les horizons bouchés par les plantations. Quarante-cinq ans après, mal aimée ou en libre évolution depuis la déprise agricole, la forêt limousine est devenue une composante essentielle de nos milieux de vie. Le 16 octobre, nous marcherons contre les coupes qui transforment n’importe quel arbre de n’importe quel âge en matière brute pour l’industrie. Marcher pour la forêt en 2021, ce n’est qu’une autre façon de combattre la même logique folle qui entraînait à l’époque la brutale transformation des paysages au nom du productivisme.

En participant à cette marche sur la montagne limousine, rejoignez l’Appel pour des forêts vivantes pour faire face à la destruction galopante des régions forestières. Rendez-vous devant le lycée forestier de Meymac à 9h30, départ à 10h00 précise. Arrivée à Millevaches prévue à 17h00. Apportez de quoi vous restaurer. Une navette à Millevaches sera là pour raccompagner les participant-es à Meymac.

Nous contacter : foret@syndicat-montagne.org

Lire l’article sur https://syndicat-montagne.org/marche-pour-des-forets-vivantes/

Covas de Barroso : le plus grand projet d’exploitation de lithium d’Europe

La société minière britannique Savannah lance une campagne de désinformation

paru dans lundimatin#305, le 20 septembre 2021

Covas Do Barroso est une région au nord du Portugal, scène nouvelle d’une des luttes les plus importante de notre époque. La British Savannah Resources projette d’y ouvrir une mine de lithium à ciel ouvert de 593 hectares et qui deviendrait la plus grosse exploitation de ce type en Europe. La décision finale pour ce projet doit être bientôt annoncée par l’Agence Portugaise de l’Environnement.
Malmenée par des mensonges politiques, la population s’est mobilisée et organisée pour résister contre ce méga-projet.

Notamment en ouvrant un campement ce mois d’aout dernier. Accueillis avec générosité, des journalistes et activistes d’Espagne, du Mexique, de Suisse, de France et de tout le Portugal ont pu rencontrer et discuter avec les habitantes et habitants en résistance, partageant autour de leurs luttes et de leurs résistances.

Depuis 2018, les populations des régions et territoires du Portugal se sont indignées et soulevées contre différents projets d’exploitation minière de lithium. Les entreprises ont utilisé plusieurs médias locaux et nationaux pour pouvoir contrôler les discours concernant l’activité minière et le lithium, les présentant systématiquement comme la solution soutenable et « verte ». Certains de ces articles se vendent même comme des « reportages », et cachent en réalité une désinformation dangereuse qui sert uniquement aux entreprises.

C’est dans ce contexte, et, continuant cette campagne de désinformation, que ce dernier 28 aout se publie un long entretien dans un des plus grands journaux nationaux : Diário de Notícias. Relayé dans son supplément Dinheiro Vivo, l’entretien se voit octroyé la une des deux gazettes. En prétendant faire du journalisme, l’entretien de David Archer- PDG de la Savannah Resources est mené par Joana Petiz, directrice éditoriale du DV et subdirectrice du DN. Autrement dit, il s’agit d’une publicité gratuite, sans point de vue critique, mais avec un ton paternaliste et insultant, ridiculisant les habitants de Barroso qui défendent leur territoire et leurs vies depuis des années.

British Savannah Resources est l’entreprise minière qui a l’intention d’ouvrir une mine de lithium de 593 hectares à ciel ouvert à Covas do Barroso. Face au silence des projets de fact-checking (désintox) reconnus, nous avons décidé de soumettre ces deux écrits à une vérification rigoureuse des faits.

Barroso : Une « région moribonde » ?

Dans son éditorial, Petiz qualifie Barroso de « région de plus en plus dépourvue d’habitants, de capacité à survivre, ou de diversification de ses moyens de subsistance ». Ce qu’elle qualifie comme une « région moribonde » est en réalité classifié par la FAO comme Patrimoine Agricole Mondial depuis 2018 : prenant en compte « la forme traditionnelle de travailler la terre, du soin des animaux et de l’entraide entre ses habitants ». C’est la seule région du Portugal à bénéficier de cette classification, et l’une des 7 dans toute l’Europe. Une grande partie de la région fait aussi partie de la Réserve de la Biosphère Transfrontalière Gerês-Xurès, créée en 2009.

Dans cette région, la « capacité de subsistance » et les « moyens de subsistance » proviennent en grande partie de l’activité agricole et de l’élevage, en particulier de la raza Barrosã. Il s’agit d’une race bovine qui s’est déjà trouvée au bord de l’extinction dans la région, précisément lors de grosses activités minières (majoritairement l’extraction du tungstène en galerie jusqu’aux années 1980). Sa viande est, d’après beaucoup de personnes, la meilleure du Portugal.

La majorité des villages ont toujours des terres communales, les « baldios  », administrés encore collectivement. Dans beaucoup de coins de Barroso, on conserve d’autres pratiques anciennes comme la gestion collective de l’eau et d’autres ressources. Dans les villages qui se situent dans la montagne, nous y trouvons aussi une vie associative et culturelle dynamique.

S’il est vrai qu’il s’agit d’une région avec une population vieillissante et qui a connu un dépeuplement dans les dernières décennies, à l’image de tout l’intérieur du pays, c’est tout sauf une région moribonde « dépourvue d’habitants et de sa capacité de subsistance ».

Des 800 emplois aux mines intelligentes

Dans l’entretien, David Archer affirme que les mines génèreront « environ 200 emplois directs et 600 indirects ». Chiffre déjà connu depuis L’Étude de l’Impact Environnemental (EIA- Estudio del Impacto Ambiental) présentée par l’entreprise et sans doute basée sur de sérieuses prévisions d’un spécialiste reconnu dans le domaine. Archer va encore plus loin, suggérant que « dans ces 200 emplois directs, on parle des familles, donc l’impact des personnes bénéficiaires en sera trois fois plus important ».

Quiconque est allé à Barroso, rencontré sa population et ses formes de vies, peut comprendre sans difficulté ce que représente cette gigantesque mine à ciel ouvert dans une région prospère en agriculture et pâturage.

Les explosions, la poussière, les déviations des cours d’eau pour l’usage des exploitations minières, la contamination des autres rivières… Tout est incompatible avec leurs manières de vivre. D’autant plus que l’on parle d’extraction à seulement 40 mètres des premières maisons, dans le cas de la mine ouverte de Borralha, et à 200 mètres pour les mines prévues à Covas do Barroso.

Dans ces études et prévisions sont comptabilisés des emplois dont l’origine est incertaine, mais les personnes dont les modes de vie se voient menacés par ces projets, elles, ne le sont pas. Si tous les projets miniers de la région de Barroso devaient se poursuivre, combien de centaines d’agriculteurs, bergers, éleveurs et apiculteurs, ainsi que leurs familles, devraient abandonner la vie qu’ils ont toujours connue ?

Mais revenons aux 200 emplois… Si nous nous demandons quels sont ces emplois et à qui ils s’adressent, nous trouvons la réponse dans ce même entretien. David Archer nous en informe : « il s’agit d’emplois spécialisés, comme infirmier, géologues, scientifiques de l’environnement, comptables, techniciens informatiques, à savoir, des carrières valorisées avec des salaires supérieurs à la moyenne de la région ». En d’autres mots, ce ne sont bien évidemment pas les centaines de familles qui vivent de l’agriculture et de l’élevage qui en bénéficieront, mais des gens venant de l’extérieur.

Et cependant, pour des projets de cette envergure, ils auront certainement besoin de beaucoup de main-d’œuvre non qualifiée, n’est-ce pas ? Archer précise : « Nous sommes (…) en collaboration avec de nombreuses entreprises portugaises (…) pour développer une mine intelligente, contrôlable à distance, avec une série de capteurs de surveillance de l’environnement, qui fournissent des informations en temps réel dans une application, etc. ».

C’est à dire, des processus automatisés dans lesquels une grande partie du travail est réalisée ou assistée par des machines. Ces promesses de travail visent à acheter la population locale, mais ne lui sont pas destinées. Pour connaitre le futur réel de ces promesses, il suffit de regarder la mine ouverte de Lousas, dans la paroisse voisine de Couto de Dornelas. L’entreprise Felmica y extrait du quartz et du feldspath depuis 2008. Les emplois ne profitent qu’à… une dizaine de personnes.

La mine, le développement de la région et le travail avec la communauté

Dans l’entretien, David Archer affirme : « ce projet (…) va amener une demande immobilière, [il a le potentiel de] catalyser la relocalisation des services publiques- écoles, services de santé, service postale, etc. La mine fera partie de

la solution pour revitaliser cette région et inverser la désertification, amener un marché pour les productions agricoles, et assurer la promotion de ces productions et d’autres activités ».

Car enfin, comment revitaliser et inverser la désertification d’une région en y faisant des excavations ? Qui veut vivre à côté de gigantesques cratères, à côté d’explosions journalières de 720 kilos- dans le cas de la Mine de Borralha-, voir depuis sa fenêtre des entassements de presque 200 mètres de haut comme ils pensent le faire à Covas do Barroso ?

Après tout, comment créer un marché pour les productions agricoles et assurer ces productions et activités dans une zone occupé par les mines ? Qui voudra manger de la viande de vaches qui vivent dans la poussière, et dans une terre où l’eau est contaminée ? Qui réussira à rester berger, apiculteur, fermier, éleveur dans ces conditions ?

Les demandes de Petiz orientent l’entretien du CEO de manière confortable pour eux, en évitant les questions difficiles ou critiques. Y compris en partageant des informations sur les programmes inouïs de Savannah concernant la population : « Savannah Lithium a aussi établi des fonds de compensation à hauteur de 600.000 euros / an pour travailler aux côtés de la communauté et dans des programmes de bon voisinage. Comment cela va se matérialiser ? »

Ce à quoi répond Archer : « Ce pourra être des écoles de formation professionnelle, des actions pour promouvoir les entreprises locales, l’achat d’ambulances ». À ses yeux, la population de Barroso est un groupe de campagnards qui se laisseraient acheter à n’importe quel prix. Mais ce n’est pas le cas.

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