Le 18 novembre 2013, un Permis Exclusif de Recherches (PER) de mines d’or, de cuivre, d’argent, de zinc, d’antimoine, d’étain, de tungstène et substances connexes dit « Permis de Villeranges », portant sur une surface d’environ 47,6 kilomètres carrés (territoires des communes d’Auge, de Bord-Saint-Georges, Chambon-sur-Voueize, Lépaud, Lussat, Sannat et Tardes) a été octroyé à la société COMINOR. La COMINOR est une filiale du groupe La Mancha Resources, basée au Canada et revendue par Areva au milliardaire égyptien Naguib Sawiris (589ème fortune mondiale).
Un collectif citoyen constitué rapidement par des riverains du périmètre concerné et plusieurs associations, s’inquiète de ce projet, de ses conséquences pour les territoires et du silence qui entoure sa mise en place.
Déposée en janvier 2011 par COMINOR, la demande de PER a été soumise à consultation publique sur le site internet du ministère du Redressement productif du 24 juillet au 4 septembre 2013. Très peu d’habitants en ont été informés. Une réunion en présence de la société exploitante a été organisée par la Préfecture de la Creuse en juillet 2013, à laquelle les maires des communes concernées par le PER ont été conviés. Les associations agréées de protection de l’environnement, quant à elles, n’ont pas été invitées. La plupart des élus présents à cette réunion n’ont pas cru utile d’informer leurs administrés.
« La relance [ de l’exploitation minière ] espérée par Arnaud Montebourg dépendra en grande partie du bon déroulement des premières opérations d’exploration, afin de rassurer des groupes internationaux qui voient la France « comme un pays où tout est très compliqué, surtout après le déplorable exemple des gaz de schiste ». La réaction des populations locales, et en particulier des associations de défense de l’environnement, jouera un rôle primordial dans les investissements futurs. Comme le dit Jack Testard, président de Variscan (société exploitante en Sarthe), « si l’on réussit à démontrer que l’on arrive à travailler en France, on va attirer beaucoup de sociétés ». (Les Échos, 09 2013).
Voilà affiché l’un des enjeux du PER de Villeranges, projet qui dépasse donc très largement le cadre local, et dont les conséquences impacteront l’ensemble du pays.
En Sarthe, où, dans le cadre de cette relance, le premier PER français a été délivré, la population et les agriculteurs se sont rapidement mobilisés pour ne pas avoir à subir une nouvelle pollution sur un site déjà exploité et laissé à l’abandon.
Et chez nous ? Alors que que nous n’avons reçu aucune information, laisserons-nous dire qu’« en Creuse, un projet de mine d’or se prépare dans l’indifférence du public » ? (Les Echos, 09 2013). Si les pouvoirs publics ne communiquent pas d’informations, c’est aux habitants soucieux de leur territoire de le faire, afin de comprendre ce qui « se prépare », de choisir et d’agir… en toute connaissance de cause.
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