Reporterre – Reportage — Mines et Gaz de schiste – Élie Ducos 25 juillet 2022
En Auvergne, une zone humide exceptionnelle est menacée par un projet de carrière. Extraire de la diatomite, une roche millénaire, va déranger les animaux et abîmer les ressources en eau.
Narse de Nouvialle (Cantal), reportage
Les monts du Cantal sont jaunis par la sécheresse et la planèze [1] de Saint-Flour surchauffe. Sur cette grande coulée basaltique fertile, quelques parcelles sont encore verdoyantes. Jean-Jacques Carrier désigne ses vaches allaitantes et ses 60 hectares de prairies : « Il y a toujours de l’herbe dans la narse [marécage] de Nouvialle, même les années sèches. C’est humide, ça repousse toujours. » Cette cuvette de 400 hectares sur un ancien lac volcanique fait partie d’une série de zones humides dispersées sur la planèze, considérées comme les plus remarquables d’Auvergne et inscrites au réseau européen Natura 2000. Ici, à 1 000 mètres d’altitude, le paysage change au fil des saisons. Inondé l’hiver, c’est un espace agricole l’été. « C’est un bassin qui retient l’eau et qui la libère petit à petit », résume Gilbert Chevalier, le maire de Tanavelle qui, avec Roffiac et Valuéjols, est l’une des trois communes de la narse.