EDF Renouvelables renonce à construire un parc éolien dans le sud-ouest de la Creuse, en raison de la présence d’une chauve-souris rare : la grande noctule.
EDF Renouvelables ne construira pas entre 25 et 30 éoliennes dans le sud-ouest de la Creuse. Le projet était pourtant dans les cartons depuis sept ans, mais l’entreprise a renoncé parce qu’une chauve-souris a été repérée dans le secteur. La « grande noctule » est la plus grande chauve-souris d’Europe, avec une envergure de 45 centimètres et elle est protégée en France.
Ces éoliennes devaient être installées près de Bourganeuf, sur les communes de Soubrebost, Vidaillat, Mansat-la-Courrière, Saint-Pardoux-Morterolles, Faux-Mazuras et Saint-Pierre-Bellevue. Le projet divisait les habitants et son abandon déclenche tout autant de débats.
« J’étais pour les éoliennes, indique Jean-Louis Binette, deuxième adjoint à la mairie de Saint-Pierre-Bellevue. Ça aurait pu amener une manne financière à la commune. Ça aurait aussi pu être utile, car je pense que les énergies renouvelables, c’est l’avenir.«
À l’inverse, l’association « Vivre tranquille et heureux en Creuse » (VITHEC) se réjouit de l’annulation du projet d’EDF Renouvelables. « On estime que nous avons un patrimoine paysager à préserver, précise le président Jean-Claude Champeymond. Nous avons des sites archéologiques, des oiseaux rares comme des grues cendrées, des milans royaux et des chauves-souris. Toute cette biodiversité ne se marie pas très bien avec les éoliennes.«
Jean-Claude Champeymond et les opposants aux éoliennes restent toutefois sur leurs gardes : d’autres projets sont en cours pour implanter des éoliennes sur le secteur, portés par d’autres acteurs qu’EDF Renouvelables. Ils espèrent que la présence de la grande noctule signera aussi leur fin.
Du 09 au 11 septembre 2022, SystExt a organisé un Forum citoyen de l’après-mine, réunissant des citoyens, des associations et des collectifs locaux ainsi que des élus concernés par des pollutions et dommages miniers en France métropolitaine. L’événement a notamment permis de dresser des constats et des recommandations prioritaires, objets du présent communiqué de presse. Les participants et tous les autres signataires appellent ainsi à : un changement d’approche dans l’évaluation et la gestion des risques sanitaires, l’augmentation des moyens humains et financiers alloués aux services en charge de l’après-mine, et la modification des lois et des réglementations en vigueur.
En France métropolitaine, plusieurs milliers de sites miniers ont été exploités pour des substances « métalliques » telles que le fer, le plomb, le zinc, l’étain, l’or, l’argent… ou encore pour l’uranium et le charbon. Ces sites comportent des sources de pollution (dépôts de déchets miniers, émergences minières, etc.) souvent mal connues. Elles peuvent générer des pollutions en métaux et métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la vie humaine ou tout autre forme de vie (plomb et arsenic, notamment). La contamination des milieux qui en résulte peut affecter la santé des personnes et mettre en danger leurs conditions de vie. Le nombre de victimes n’est pas connu, mais des milliers de personnes sont exposées de manière chronique aux polluants issus des activités minières.
Dans la plupart des cas, la responsabilité de ces sites miniers et de la gestion des risques sanitaires, environnementaux et sociaux associés (« l’après-mine ») relève de l’État. Cependant, il n’informe et ne prend en charge que trop rarement les populations concernées et les victimes. À l’inverse, il tend à faire peser les responsabilités sur les communautés locales et les personnes affectées.
Face à ces insuffisances, des actrices et acteurs concernés par les dommages de l’après-mine, à l’échelle locale ou nationale, se sont réunis du 09 au 11 septembre 2022 dans le cadre d’un forum citoyen. Les personnes alors présentes ainsi que tous les autres signataires de ce communiqué recommandent :
Un changement d’approche dans l’évaluation et la gestion des risques sanitaires. En effet, les méthodologies actuelles comportent des biais majeurs (en lien notamment avec la toxicité des métaux, la multi-exposition, la biosurveillance ou encore l’épidémiologie), ne permettant pas de prendre en charge ces problématiques efficacement ;
L’augmentation des moyens humains et financiers alloués aux services en charge de l’après-mine. Il est nécessaire que tous les anciens sites miniers fassent l’objet d’un diagnostic environnemental et sanitaire détaillé, et que les résultats associés soient communiqués dans les plus brefs délais. En effet, lorsque des études sont réalisées, il se passe fréquemment plus de trois ans entre leur commencement et la transmission des résultats aux personnes concernées. Ce délai est insupportable pour les victimes. Il est également impératif que des programmes de réhabilitation systématiques et homogènes soient réalisés, en anticipant la persistance des pollutions minières sur le très long terme ;
La modification des lois et des réglementations en vigueur. Actuellement, et en dépit des réformes en cours, les cadres législatif et réglementaire comportent des failles majeures. Ces dernières conduisent à une responsabilisation intolérable des victimes. Celles qui s’engagent dans des procédures juridiques sont soumises à des démarches épuisantes et sont le plus souvent déboutées. Il n’existe à ce jour aucun moyen d’obtenir réparation des préjudices subis. Cette situation doit cesser de toute urgence, les victimes doivent être reconnues et recouvrer des conditions de vie saines.
Mardi 18 avril 2023.
► Signataires
ADAMVM – Association pour la Dépollution des Anciennes Mines de la Vieille Montagne ADEBA – Association pour la Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours AFVS – Association des familles victimes du saturnisme Association de Protection des Rivières Ariégeoises « Le Chabot » Association Gratte Papiers Association Henri Pézerat Santé – Travail – Environnement Association « la Mine » – Association des habitants du site des Mines de Pallières, Thoiras (30) Collectif de défense des bassins miniers lorrains Collectif Mines d’Uranium CRIIRAD – Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité Eau et Rivières de Bretagne France Nature Environnement Préservons la forêt des Colettes Stop Mine Salau Stop Mines 23 Stop Mines 87 SystExt – Systèmes Extractifs et Environnements Treguennec, non à la mine de lithium
Audrey ANDRIEU ; Madeleine AUDOIR ; Sylviane AUMÔNIER ; Nathalie AUZANNEAU ; Cécile AUZENDE, Riveraine Salau ; Amélia AYORA ; Jean-Claude BAREILLE ; Françoise BARBERGER ; Nadine BONTEMPS ; Jamil BONTEMPS ; Max BRAIL ; Jean-Louis CALMETTES, Auteur de « Et au milieu coule du cadmium » – Autoédition – 2019 ; André CHARRIÈRE, Géologue ; Pierre COUTURIER ; Michel DELBOSC ; Henri DELRIEU ; Pascale DUPUIS ; Denis EIFLER ; Emmanuel FEYEUX, Victime de l’après-mine ; Jenoudin FIDAHOUSSEN ; Pierre GADIOLET ; Hélène GUILLON DAVELUY ; Bérangère LABALETTE ; Patricia LAEDERICH, Membre du Bureau collégial Préservons la forêt des Colettes – Chargée des relations presse ; Katia LANGS ; Jacqueline LHOMME LEOMENT ; Sandrine LONGIS ; Sophie LURIOT ; Jacques MAYER ; Alain MROZEK ; Frédéric OGÉ ; Aldéric PICHARD ; Cécile POULY ; Hervé PUJOL, Ingénieur de recherche CNRS (retraité) – Association Gratte Papiers ; Laurent RAMDANI ; Jacques RENOUD, Adjoint Commune de Couflens ; Benoît ROBERT ; Michel SALA, Député Gard ; Coralie SAVATTEZ, Victime de l’après-mine ; Marie-Anne SLUIS ; Philippe SPETZ ; Alexis THEYS ; Carole TOUBIN-PIGUET ; Marie-P. VAN CLEEF ; Steve VERNAY ; Samantha WOLTERS.
► Contacts Presse
• Pierre LEBROU · Association SystExt · Association spécialisée dans les impacts humains, sanitaires et environnementaux de l’industrie minière et menant un projet d’étude sur l’après-mine en France métropolitaine · contact-apres-mine@systext.org • Emmanuel FEYEUX · Citoyen engagé, affecté par les pollutions de l’ancienne mine de plomb-argent de Ternand (69) · emmanuel.feyeux@gmail.com • Coralie SAVATTEZ et Steve VERNAY · Citoyens engagés, affectés par les pollutions de l’ancienne fonderie de plomb du secteur minier de Saint-Martin-la-Sauveté (42) · savattezcoralie@gmail.com et vernay.steve@orange.fr • Joop VAN HELMOND · Association pour la Dépollution des Anciennes Mines de la Vieille Montagne (ADAMVM) · Association mobilisée pour la dépollution des anciennes mines du secteur de Saint-Félix-de-Pallières dans le Gard (30) · contact@adamvm.fr • Josiane MADELAINE · Collectif de défense des bassins miniers lorrains · Collectif mobilisé pour la prise en charge des risques associés aux dommages des anciennes mines de Lorraine · collectif.minier@gmail.com • Pierre LAPALU · Association Stop Mines 23 · Association luttant contre l’implantation d’activités minières dans la Creuse (23) · contact@stopmines23.fr • Julien SYREN et Bruno CHAREYRON · Commission de Recherche et d’Informations Indépendantes sur la RADioactivité (CRIIRAD) · Laboratoire indépendant spécialisé dans les analyses de radioactivité et les impacts des mines d’uranium · julien.syren@criirad.org et bruno.chareyron@criirad.org • Dominique WILLIAMS · Eau et Rivières de Bretagne · Association de protection et de défense des milieux aquatiques bretons · d.m.williams@orange.fr • Annie THÉBAUD-MONY · Association Henri Pézerat Santé – Travail – Environnement · Association de soutien aux luttes sociales concernant la santé des personnes en lien avec le travail et l’environnement · assohp@gmail.com
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Pourquoi y-a-t-il moins d’eau dans les nappes de surface, dans les nappes profondes, dans les zones humides ? Avec Pierre Becheler géologue et des collectifs en lutte contre les pompages industriels, les gravières ou pour protéger les zones humides, nous essayons de comprendre ce qu’il faudrait changer de toute urgence pour faire face, de façon solidaire, aux étés qui arrivent.
De l’eau pas des puces
Le collectif STop Micro 38, enregistré à Melle lors de l’assemblée des comités locaux en lutte pour la protection de l’eau,se bat contre l’extension de l’entreprise STMicroelectronics en Isère qui promet de consommer l’équivalent du volume de la bassone de Ste Soline tous les 22 jours !
De l’eau pas des autoroutes
Le collectif Stop Gravières en Ariège se bat contre la multiplication de gravières qui défoncent les nappes phréatiques pour alimenter en cailloux sables et graviers les chantiers du BTP de la région Occitanie. On en parle avec Agnès, qui est ausssi bénévole pour la radio associative Radio Transparence, en Ariège.
La guerre de l’eau en Gironde
Pierre Becheler, géologue et pédologue, nous explique le fonctionnement des nappes, leurs mécanismes de remplissage et les différentes sources d’approvisionnement en Gironde et notamment sur la Métropole bordelaise. Un projet d’utilisation du champ captant du Médoc fait débat.
Quand protéger nos zones humides rime avec protéger notre liberté d’expression
Joëlle, présidente de l’APIEE, l’Association de Protection, d’Information et d’Études de l’Eau et de son Environnement dans les Deux-Sèvres. nous expose la nmission indispensable de son association mais aussi les menaces qui pèsent sur son activité en raison de l’application de la fameuse la loi contre le séparatisme dont nous avons parlé avec Vanessa Codaccioni (émission du 21 janvier).
Pour signer la pétition contre cette tentative de muselage de d’APIEE c’est ici et pour participer à la cagnotte c’est là
Information de l’AGAP
L’association girondine pour l’agriculture paysanne organise deux sessions de stage de 10 jours « De l’idée au projet », entre fin avril et début juillet 2023, à destination des porteurs de projet d’installation agricole souhaitant s’installer en Gironde. Il y aura 20 places, réparties en deux sessions, qui se tiendront simultanément, l’une sur le Libournais, l’autre sur Bordeaux Métropole. Cet accompagnement est financé par la Communauté d’Agglomération du Libournais d’une part et par Bordeaux Métropole de l’autre. Une participation de 100€ par personne pour l’ensemble de la session sera demandée. Pour tout renseignement complémentaire, contacter Marlène au 06 35 42 75 50 / 06 18 73 27 66
Appel à se rassembler jeudi 30 mars à 19h devant les préfectures du pays. En soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessé.es de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières.
La brutalité concomitante de la réponse d’État à la poursuite du mouvement des retraites et à la mobilisation de Sainte-Soline est en train de marquer au fer rouge l’histoire du pays. Elle appelle aujourd’hui à faire front ensemble.
Face à l’inaction climatique du gouvernement, à son soutien intangible à des lobbys industriels écocidaires et à l’aggravation flagrante de la crise écologique, le mouvement contre les méga-bassines a, ces derniers mois, offert une prise. Si le peuple de l’eau, plus nombreux que jamais à braver les interdictions préfectorales, est allé de nouveau jusqu’au chantier de la bassine de Sainte-Soline le 25 mars ce n’était pas par goût inconsidéré du risque. Tout ce qui a été dit sur les soi-disantes motivations obscures des manifestant·es par Darmanin et consorts avant et après la mobilisation est à cet égard une profonde insulte à l’engagement des 30 000 personnes qui se sont rassemblées samedi. Si depuis un an et demi, ces foules grandissantes ne se contentent plus de défiler mais recherchent des gestes ad hoc pour freiner concrètement certains chantiers, pour empêcher le pillage de l’eau ou des terres, c’est bien parce qu’il y a une urgence vitale à agir. Et ce sentiment d’urgence ne fera qu’augmenter tant que l’on continuera à construire dans ce pays des infrastructures dont les conséquences sont telles qu’elles incarnent une violence écologique et sociale qui n’est plus aujourd’hui tolérable.
😡 Cet élan vital, E. Macron l’a accueilli samedi avec une pluie de grenades létales, 4000 en 2h. Alors que 30 000 personnes s’approchaient d’un trou grillagé que l’État avait transformé en symbole de son autorité, 200 personnes ont été percées d’éclats dans leurs chairs, 40 gravement. L’une a perdu l’oeil, d’autres se sont faits arracher la mâchoire ou risquent de perdre le pied. Deux sont toujours aujourd’hui dans le coma, entre la vie et la mort. Comme à Malville face à la déferlante anti-nucléaire en 77 ou à Sivens en 2014 face à l’éclosion des zads en divers endroits du pays, l’État français a choisi délibérément le 25 mars de se donner sciemment la possibilité de tuer.
Ce 25 mars, le gouvernement Macron a tenté de faire taire un espoir politique par la mutilation de masse.
Il a ainsi affirmé brutalement que la montée en puissance du mouvement de défense de l’eau ne pouvait qu’être considérée comme un affront intolérable à son égard. Depuis des années, ce mouvement réitère pourtant les demandes d’ouverture d’un réel dialogue avec les habitant·es des territoires, les paysan·nes, les associations environnementales. La seule réponse gouvernementale à ces issues au conflit aura été est la terreur. Cette violence sourde face au mouvement écologiste est la même que le gouvernement Macron a déployé pour mater les gilets jaunes en 2019 et aujourd’hui contre le peuple qui persiste à refuser sa réforme injuste des retraites. C’est aujourd’hui cette réduction du champ politique à la grenade, ces cowboys en roue libre en quad ou en moto qui vont jusqu’à inquiéter les institutions internationales. A cette violence de rue, Darmanin ajoute aujourd’hui la persécution légale des mouvements organisateurs avec l’engagement d’une procédure de dissolution à l’encontre des Soulèvements de la terre.
De Sainte-Soline, ce week-end nous retenons heureusement aussi les tracteurs paysans qui déjouent les escortes de police, le camp qui surgit des champs au milieu du dispositif, les camarades des 4 continents, les animaux géants et les danses, la foule de tout âge qui serpente les champs à l’infini, son courage, sa solidarité inouïe face à l’adversité. Toute cette force est encore en nous et nous la retrouverons. Mais elle est aujourd’hui profondément entachée par les chairs mutilées, par ces vies encore en suspens. C’est pour nos blessé·es, pour leur rendre hommage, appui, pour que cela cesse qu’il y a un impératif à se retrouver de nouveau dans la rue. Non pas concentrés sur une même prairie cette fois. Mais partout dans le pays, devant les préfectures. Bien plus nombreux et nombreuses encore. 💥
Alors que nous continuons à manifester contre la réforme des retraites, alors que nous continuerons à converger pour arrêter les méga-bassines, nous appelons à nous rassembler: jeudi à 19h devant toutes les (sous)-préfectures. En soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessées de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières, pour la dissolution de la brav-m et l’interdiction des grenades GM2L.
Pour que celles et ceux qui étaient là de toute la France puissent dire et témoigner. Parce que le gouvernement est triplement coupable : d’avoir lancé des grenades létales, de l’avoir prémédité, et d’avoir ensuite obstrué l’arrivée des secours. Montrons leur massivement jeudi que nous ne les laisserons pas étouffer l’espoir à coup de grenades. Que nous sommes là. Toujours.
Confédération Paysanne – Bassines Non Merci – Les Soulèvements de la terre, les organisateurs de la mobilisation du 25 mars à Sainte-soline et toutes les organisations sociales, syndicales, et associations qui souhaiteront s’y associer.
Renouons avec le caractère subversif du Carnaval !
Libérons nos imaginaires !
Carnaval c’est l’esclave qui devient le maître, c’est la catharsis d’un peuple opprimé, en Amérique latine il est considéré comme une grande libération sociale… Quel meilleur moyen d’exprimer notre ras-le-bol et notre indignation ? Notre refus d’une société de contrôle et de surveillance généralisée ? Notre désir de Liberté ?
Réformes des retraites, des allocations chômage, du RSA, inflation, accaparement des terres et de l’eau, pollutions, réchauffement climatique, 49.3 à répétition… Face à tant de régressions sociales et à tant de menaces pesant sur nos droits et libertés ; et si nous investissions l’espace public dans une déferlante de couleurs, de cris de révolte joyeuse, de chants de résistance créative ; dans un grand charivari, un grand tohu-bohu, burlesque et fantasque qui sonnerait le glas de ceux qui nous divisent ? Et si nous construisions des chars d’assaut artistiques ?
Et si on faisait un CARNAVAL DES LIBERTÉS ?
*** Ramène ton art, ton plus beau costume, tes casseroles, ta trompette, tes poèmes, tes revendications pour un monde meilleur… Et de quoi casser une graine si t’as un p’tit creux.
Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.nes, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations. A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public.
Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique. Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arrachée 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.
Il faut maintenant faire en sorte que ce refus aboutisse. Tant que les chantiers continuent, tant que le gouvernement, inféodé aux lobbies et multinationales de l’agro-chimie se refuse à un moratoire, tant que la question du partage de l’eau ne sera pas remise au cœur du débat, le mouvement va devoir encore se renforcer. Nous appelons donc à une manifestation internationale anti-bassines le 25 mars prochain dans le Poitou-Charentes. Cette manifestation aura de nouveau pour enjeu d’impacter concrètement les projets de bassines et leur construction, à Sainte-Soline, Mauzé-sur-le-Mignon ou ailleurs… Elle pourra se déployer aussi vers les lieux de pouvoir où ces projets sont échafaudés. L’appel à cette mobilisation est porté par un ensemble d’associations, syndicats, partis, ONG, fermes et collectifs…
Que ce soit face à la réforme des retraites ou aux méga-bassines, il nous faut désormais faire primer la mise en commun et la solidarité, et mettre fin à la mainmise croissante d’une minorité sur les ressources vitales et les richesses. Puisque le gouvernement passe en force, puisqu’il y a plus que jamais urgence à protéger l’eau, les terres nourricières et à faire obstacle à la fuite en avant du modèle agro-industriel, nous ne doutons pas un seul instant être encore beaucoup plus nombreux⋅ses et tout aussi déterminé⋅es à nous retrouver le 25 mars.
Ce large rassemblement fera aussi la place à des temps de convergences pour construire d’autres projets de territoires ainsi qu’à de beaux moments de fêtes pour célébrer la résistance.
Dans le sillage de la journée mondiale de l’eau du 22 mars et à l’occasion de cette manifestation, le Poitou sera aussi un lieu de convergence de délégations internationales venues de régions du monde en lutte pour la défense de l’eau et la protection des communs.
Nous vous appelons à faire connaître cette date partout et à mobiliser en ce sens. Des tournées d’information s’organisent en France et dans plusieurs autres pays jusqu’au 25 mars. Des convois paysans en tracteur et d’autres à vélo se mettent en place depuis diverses régions pour rejoindre la manifestation.
En 2020, SystExt a débuté l’étude « Controverses minières – Pour en finir avec certaines contrevérités sur la mine et les filières minérales ». Une page dédiée au projet est disponible au lien suivant.
Le Volet 1 de l’étude a permis de démontrer que l’industrie minière repose sur un modèle intrinsèquement insoutenable. Il met également en évidence que, dans un contexte de diminution des teneurs et de raréfaction des gisements « facilement » exploitables, ce modèle sera inévitablement à l’origine d’une augmentation exponentielle de la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que des impacts environnementaux et sociaux. Parallèlement, la production minière n’a jamais cessé de croître et a même connu une accélération depuis la fin des années 2000. Étant donné que les modèles de développement actuels s’appuient sur un recours massif en matières premières minérales, leur déploiement conduira nécessairement à une augmentation de la production métallique à des niveaux sans précédent.
Ces constats ont conduit à explorer des leviers de changement, permettant d’agir soit sur les pratiques minières, soit sur la demande métallique : (1) L’exploitation des ressources minières marines profondes ; (2) La limitation des conséquences environnementales et sociales de l’industrie minière par le déploiement de « bonnes » et de « meilleures » pratiques et la mise en place de mines « responsables » ; (3) L’instauration d’une économie « véritablement » circulaire par le développement de la récupération, de la réutilisation et du recyclage ; (4) La réduction de la demande en matières premières minérales. Dans le Volet 2, SystExt a donc souhaité approfondir ces leviers au travers de quatre tomes.
Le Tome 1, portant sur l’exploration et l’exploitation minières en eaux profondes, a été publié le 17 novembre 2022 : synthèse et rapport au lien suivant.
Le Tome 2, portant sur les meilleures pratiques et la mine « responsable », a été publié le 16 février 2023 : synthès et rapport disponible au lien suivant. À cette occasion, SystExt a organisé un webinaire de 18h30 à 19h30 avec le soutien de la Fondation Danielle Mitterrand, afin de présenter les résultats de cette étude.
► Présentation téléchargeable en cliquant sur l’image ci-dessous.
► Vidéo du webinaire disponible en cliquant sur l’image ci-dessous.
Samedi 4 février à la grange à Jean : Chouvigny (03450), Péraclos.
à 20h30
Le bon filon de l’écoterrorisme
Conférence gesticulée sur le thème de l’extraction minière
Comment des bouseux du fin fond de la Creuse peuvent-ils s’opposer à des gros industriels miniers ? Comment s’opposer à un projet de mine d’or mène à être considéré comme dangereux ? Ce sont à ces questions que répondra l’un des bouseux en question.
Repas à 19h30 mieux vaut réserver son assiette au 06 78 73 67 38
Derrière chaque éolienne, chaque panneau photovoltaïque, chaque voiture électrique, chaque data center se trouve une exploitation minière qui bouleverse les conditions sociales et écologiques des êtres peuplant le territoire où celle-ci s’établit. Le cas de la mine Skouriès, en Grèce, nous montre que les dommages infligés par la mine sont rendus indispensables par une politique promouvant certaines formes de vie au détriment d’autres.
« Ce projet est total, final. Nous sommes convaincus qu’il ne restera rien une fois le projet terminé. Il suffit de lire leurs études, les permis, etc. Le but de l’entreprise est de devenir l’unique activité économique de la région. Ils veulent être notre seule option. »
— Ellie, 21 juillet 2022.
Du 15 au 24 juillet 2022, les opposant·es à la mine de Skouriès, dans la région de la Chalcidique en Grèce, organisaient le 9e camp contre l’extractivisme intitulé « 10 jours de lutte et de liberté ». Une centaine d’activistes se sont ainsi réunis autour de projections, d’ateliers et de débats pour partager leurs expériences et leurs réflexions. L’occasion de revenir sur l’une des luttes sociales qui a marqué l’histoire contemporaine de la Grèce.
Lancé au début des années 2000, le projet de mine à ciel ouvert de Skouriès prévoit la création d’une mine d’or et de cuivre, d’une surface totale de 55 km², creusée au cœur du mont Kalavos. La concession est attribuée à l’entreprise canadienne Eldorado Gold qui, pendant 20 ans, va extraire les résidus d’or que contient encore la mine (0,82 grammes par tonne de roche extraite) et d’autres minéraux. Les conséquences environnementales de cette exploitation inquiètent les habitant·es : destruction d’une partie de la forêt, redirection des cours d’eau et assèchement du mont Kavalos pour protéger la mine des inondations, pollution de l’air et de l’eau par le cyanure utilisé pour extraire l’or, acidification des eaux de drainage à cause de l’arsenic et du plomb rejetés par les roches fracturées, etc. Depuis 16 ans, les opposant·es se battent ainsi contre la destruction de leur environnement et pour la liberté de définir, elles et eux-mêmes, leurs modes de vie et de subsistance.
Le 11 janvier, sur ordre du procureur général salvadorien, la police a arrêté cinq éminents Défenseurs de l’Eau. Ils font partie des leaders de la campagne historique qui a conduit à l’interdiction de l’exploitation minière au Salvador en 2017 au nom de la protection de l’eau. Or, le gouvernement envisagerait désormais d’annuler cette interdiction. Selon les organisations de défense de l’environnement et des droits de l’Homme au Salvador, les arrestations servent un objectif politique, car elles visent à réduire au silence ces Défenseurs de l’Eau et à démobiliser l’opposition communautaire dans un moment critique pour le pays. Avec 250 autres organisations internationales, SystExt apporte aujourd’hui son soutien à une déclaration commune demandant au gouvernement salvadorien d’abandonner les charges retenues et de les libérer de prison, dans l’attente de leur procès.
Organisations à l’origine de l’appel
► Télécharger en bas de page la déclaration originale en anglais et en espagnol, comprenant la liste des 251 signataires.
► Le texte ci-après consiste en une traduction en français proposée par SystExt.
Washington, D.C. et San Salvador · Le 20 janvier, 251 organisations de 29 pays ont publié la déclaration suivante :
Le 11 janvier, sur ordre du procureur général salvadorien, la police a arrêté cinq éminents Défenseurs de l’Eau dans le nord du Salvador : Miguel Ángel Gámez, Alejandro Laínez García, Pedro Antonio Rivas Laínez, Antonio Pacheco et Saúl Agustín Rivas Ortega.
Ces personnes ont fait partie des leaders de la campagne historique et victorieuse qui a convaincu l’assemblée législative salvadorienne d’adopter à l’unanimité en 2017 une interdiction de l’exploitation minière « métallique », afin de sauver les rivières de ce pays. En 2009, l’Institute for Policy Studies (IPS) a récompensé la coalition que plusieurs de ces cinq hommes ont contribué à créer, la Table ronde nationale sur l’exploitation minière des métaux, en lui décernant le prix Letelier-Moffitt des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, en partie à cause de son adoption peu judicieuse du bitcoin, le gouvernement salvadorien subit une énorme pression pour trouver de nouveaux revenus. Le gouvernement envisagerait d’annuler l’interdiction de l’exploitation minièreet d’autoriser cette activité nuisible à l’environnement. Les organisations de défense de l’environnement et des droits de l’Homme au Salvador ont déclaré que les arrestations servaient un objectif politique, car elles visent à réduire au silence ces Défenseurs de l’Eau et à démobiliser l’opposition communautaire dans ce moment critique.
Les cinq hommes sont accusés par le procureur général du Salvador d’un meurtre présumé commis il y a plus de 30 ans, pendant la brutale guerre civile au Salvador, qui a coûté la vie à 75 000 personnes. Les victimes des crimes de cette guerre, au cours de laquelle une dictature soutenue par les États-Unis et des escadrons de la mort d’extrême droite ont tué des dizaines de milliers de personnes, réclament justice depuis des décennies. Le gouvernement actuel, cependant, a choisi de maintenir activement des décennies d’impunité. Plutôt que de mener des enquêtes ou de poursuivre les responsables des dizaines de cas de violations des droits humains et de crimes contre l’humanité commis par des membres de l’armée salvadorienne à l’encontre de la communauté de Santa Marta (notamment les meurtres du massacre de la rivière Lempa en 1980, au cours duquel 30 personnes ont été assassinées et 189 ont disparu), le gouvernement victimise à nouveau la communauté en ciblant ses dirigeants, qui se sont ouvertement opposés à ses politiques. Cela soulève la question de la véritable motivation du procureur général, qui semble tenter de réduire au silence ces Défenseurs de l’Eau, qui plus est à la lumière de la campagne de l’administration actuelle pour criminaliser, persécuter et démobiliser ses opposants politiques.
Le mouvement salvadorien visant à l’interdiction de l’exploitation minière et les Défenseurs de l’Eau qui l’ont rendue possible ont été une source d’inspiration pour les communautés et la société civile à l’international. Au fil des ans, des centaines de groupes du monde entier ont travaillé avec les Défenseurs de l’Eau salvadoriens dans le cadre de la campagne victorieuse visant à sauver les rivières du pays des mines d’or toxiques.
Les organisations soussignées s’associent pour demander au gouvernement salvadorien d’abandonner les charges retenues contre les cinq Défenseurs de l’Eau et de les libérer de prison, dans l’attente de leur procès.
Ces organisations sont basées dans les 29 pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Bolivie, Canada, Chili, Colombie, Équateur, Espagne, États-Unis, France, Guatemala, Inde, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande Aotearoa, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, République dominicaine, Royaume-Uni, Salvador, Serbie, Suède, Suisse, Thaïlande.
Jeudi 1er décembre 2022 à 14h place Henri Chapoulie -Égletons
À l’appel de l’association AssoCitra, le Syndicat de la montagne limousine rejoint la Confédération paysanne, Sources et rivières du limousin, le Modef, Saint Junien environnement, Faîtes et racines… pour dire :
Non à l’agrandissement de la scierie industrielle SAS Farges à Égletons, Non aux expropriations, Oui aux petites scieries capables de préserver nos forêts vivantes et diversifiées !
À Égletons, en Corrèze, la scierie industrielle SAS Farges, qui appartient au groupe Piveteau Bois, ambitionne de doubler ses capacités productives pour devenir la première scierie industrielle de France. Le volume de bois qu’elle convoite de traiter annuellement représenterait plus de la moitié du bois de sciage produit chaque année en Limousin*.
La SAS Farges a construit son modèle économique sur l’exploitation intensive d’arbres issus de la monoculture de résineux. Ces forêts, calibrées pour répondre aux besoins des industriels, sont appelées à devenir principalement de la palette à destination du transport mondialisé et du bois énergie…
Pour son agrandissement la SAS Farges prévoit de s’étendre sur une habitation, des terres agricoles et des zones humides alors qu’aujourd’hui une personne y vit et des agriculteurs et agricultrices y travaillent. Par l’intermédiaire de la préfecture et des collectivités locales, les intérêts de l’industriel sont en train de s’imposer. Les terres agricoles ont été requalifiées en terres industrielles et le projet a obtenu une « Déclaration d’Utilité Publique » accompagné d’1 million d’euros du plan de Relance. Ainsi, l’État s’apprête à exproprier des habitants pour que la SAS Farges s’étale. Le jeudi 1er décembre, c’est la première étape d’une procédure juridique d’expropriation qui est programmée.
Nous, habitantes et habitants des territoires du limousin, sommes directement impacté·es par l’industrie forestière et l’agrandissement de la SAS Farges représente une véritable menace : à longueur d’année, dans notre région, des forêts diversifiées composées de feuillus de tout âge sont rasées pour être remplacées par des monocultures de résineux néfastes à la biodiversité, à la qualité de l’eau et à la fertilité des sols. Mais la SAS Farges représente aussi une menace pour le développement d’une filière bois locale respectueuse de son environnement social et naturel.
C’est pourquoi le Syndicat de la montagne limousine répond à l’appel de l’association Associtra pour le rassemblement du 1er décembre 2022. Ce n’est pas au marché mondial du bois ou de l’énergie de décider de l’avenir des forêts limousines, ni aux grands groupes d’intérêts privés de condamner, avec la complicité des pouvoirs publics, des habitants à l’expropriation !
Retrouvons-nous nombreuses et nombreux à Égletons, pour se rencontrer, s’informer, et dire NON AUX EXPROPRIATIONS, OUI À DES FORÊTS VIVANTES ET DIVERSIFIÉES !
Info pratique : associtra@orange.fr / foret@syndicat-montagne.org Parking possible : Centre Aquarécréatif de Ventadour
L’activité minière en eaux profondes fait référence à l’exploration et l’exploitation de gisements de minerais métalliques situés en eaux marines profondes (à partir de 200 mètres de profondeur). Bien que découverts dès les années 1970, ces derniers ont connu un regain d’intérêt à partir des années 2000, intérêt qui n’a cessé de croître depuis. Dans cette étude, SystExt a identifié les faits et les démonstrations qui font consensus parmi les auteurs académiques, institutionnels et de la société civile, afin de caractériser les principaux enjeux techniques, sociétaux, environnementaux et règlementaires associés à cette industrie.
► Le rapport est disponible au lien suivant et téléchargeable en bas de page. Les résultats de l’étude sont détaillés et sourcés dans le rapport d’étude, seule une synthèse en est dressée ici.
• Les viabilités technique et économique de l’exploitation des fonds marins restent controversées
Trois principaux types de gisements se trouvent dans les eaux marines profondes : les sulfures hydrothermaux, les nodules et les encroûtements. S’ils se distinguent par certains critères, tels que les environnements de mise en place, les mécanismes de formation ou les métaux contenus, ces trois types de gisements présentent des similitudes : (1) ils se situent dans tous les océans ; (2) ils se mettent en place à des profondeurs très élevées ; (3) leur formation est extrêmement lente, de l’ordre de la dizaine de milliers voire du million d’années ; (4) les principaux métaux d’intérêt sont des substances « communes », très majoritairement des métaux ferreux et non ferreux. Ainsi, les minerais des nodules et des encroûtements ont pour principaux métaux d’intérêt : le manganèse (Mn), le cuivre (Cu), le nickel (Ni) et le cobalt (Co).
Pour ces trois types de gisements, et pour la plupart des métaux d’intérêt ou d’intérêt potentiel, les teneurs moyennes dans les gisements en eaux profondes sont le plus souvent soit inférieures à la borne basse de la gamme, soit dans la gamme de celles des gisements terrestres. De plus, l’évaluation des tonnages (quantité totale de minerai) est basée sur des hypothèses controversées. Il s’agit au mieux de ressources présumées (c’est-à-dire de l’estimation la plus incertaine des ressources minières) au pire d’un potentiel entaché d’incertitudes majeures. L’utilisation de ces valeurs de tonnages s’avère donc particulièrement discutable. Selon SystExt, il ne suffit pas d’annoncer des quantités gigantesques de métaux théoriquement présents, mais bien de les mettre en parallèle des superficies à exploiter pour les récupérer (par exemple, les presque 4 millions de km² pour les 21 milliards de tonnes de nodules estimés dans la Zone de Clarion-Clipperton (CCZ)).
Quel que soit le type de gisements, les techniques d’exploitation sont similaires. Elles comprennent : (1) des systèmes d’exploitation et de collecte du minerai (principalement avec des véhicules sous-marins télécommandés) ; (2) des systèmes de levage du minerai à travers la colonne d’eau ; (3) des navires nécessaires à la manutention, au pré-traitement (voire au traitement) et au transport du minerai. L’énergie nécessaire au fonctionnement de tous ces dispositifs est considérable et repose principalement sur le recours aux combustibles fossiles.
Les trois types de minerais diffèrent beaucoup de ceux des gisements terrestres du fait de leur minéralogie complexe ainsi que de leur porosité et de leur teneur en eau élevées. Par conséquent, il est inévitable que le traitement du minerai soit particulièrement long et énergivore. Trois étapes s’avèrent nécessaires : (1) un pré-traitement par déshydratation afin de séparer le minerai des sédiments et de diminuer le taux d’humidité du minerai ; (2) une concentration par broyage et/ou flottation pour les minerais de sulfures hydrothermaux à teneur moyenne, pour les nodules, et pour la séparation du substrat des encroûtements ; (3) une extraction des métaux par pyrométallurgie et/ou hydrométallurgie. L’étape (1) et probablement l’étape (2) devraient être conduites en mer afin de réduire les coûts d’exploitation, donnant dès lors lieu à des déversements d’effluents résiduaires voire de déchets miniers dans l’océan.
Localisation des zones d’intérêt pour les trois types de gisements en eaux profondes et mise en évidence des sites majeurs ; traduit et adapté de (Woody, 07/05/2020, China Dialogue Ocean)
Une mine de lithium pourrait ouvrir en 2027, dans l’Allier. Les dommages écologiques sont assurés mais peut-on accepter qu’ils ne se produisent qu’à l’étranger ? La question de la place de la voiture électrique se pose.
« On n’a pas de pétrole, mais on a du lithium. » Emmanuel Macron manie avec brio les références à ses prédécesseurs. Le 26 octobre, dans une interview accordée à France 2, le président de la République a remis au goût du jour la célèbre phrase prononcée par Valéry Giscard d’Estaing, au lendemain du choc pétrolier de 1973.
Déjà, en ce temps-là, la sobriété énergétique était d’actualité, poussant VGE à sortir de son chapeau l’idée d’un changement d’heure. Près d’un demi-siècle plus tard, l’actuel locataire de l’Élysée en présente une toute autre : l’ouverture de la première mine de lithium en France. Une Audi électrique requiert une batterie pouvant contenir une dizaine de kg de lithium. CC BY-SA 4.0 / Mariordo (Mario Roberto Durán Ortiz) / Wikimedia Commons
En 2035, la vente de véhicules thermiques neufs sera interdite au sein de l’Union européenne, conformément au Green deal voté à Bruxelles. Une aubaine pour le marché automobile chinois, leader de la production de voitures électriques.
Si Emmanuel Macron reconnaît le « retard » de l’Hexagone, il affiche l’ambition de créer une filière française de l’automobile « verte ». Or, les composants des batteries électriques nécessitent l’emploi de divers métaux rares, parmi lesquels cette poudre blanche.
Pour sécuriser les approvisionnements et ne pas dépendre des concurrents chinois, le gouvernement entend ouvrir à domicile des mines du précieux métal, « respectueuses de l’environnement ». Seulement, l’extraction de cet « or blanc » étant très gourmande en énergie, cela implique en parallèle d’investir dans le nucléaire pour produire de l’électricité décarbonée. Un plan bien ficelé, dont se félicite Emmanuel Macron : « On ne dépendra plus du pétrole et du gaz. » Ainsi, le 24 octobre, a été dévoilé le projet inédit de ce qui doit être l’une des plus grandes mines européennes de lithium.
700 000 véhicules par an
Deux décennies après la fermeture de l’ultime mine de charbon du territoire, l’entreprise française Imerys a ainsi annoncé son désir d’exploiter le lithium dissimulé sous la surface, dans le Massif central. C’est sur son site de Beauvoir, qui produit déjà du kaolin pour la céramique depuis la fin du XIXᵉ siècle, que prendrait forme le « projet Emili ».
Seulement, la technique d’extraction du lithium choisie par Imerys (la même qu’en Australie et qu’en Chine) n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Le processus est très énergivore et demande de grandes quantités d’eau et de produits chimiques.
Ces observations, l’entreprise les balaie d’un revers de manche dans son communiqué : « Imerys vise à réduire les émissions de CO₂ de son exploitation, afin de produire du lithium avec des émissions inférieures de moitié à celles de toutes les autres exploitations […] existantes aujourd’hui dans le monde. » Eau utilisée en circuit fermé, mine souterraine, transport par train… Il n’en fallait pas plus pour satisfaire le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui a salué le lancement de ce projet « exemplaire sur le plan environnemental et climatique ».
« Une mine propre, ça n’a jamais existé »
Ce projet colossal, Michel Jarry l’a découvert par voie de presse. Président de France Nature Environnement (FNE) dans la région Auvergne Rhône-Alpes, il redoute le saccage de « la belle hêtraie sauvage » où Imerys envisage de s’implanter : « Une mine propre, ça n’a jamais existé et ça n’existera jamais, dit-il à Reporterre. Les risques de pollution des eaux, des sols et de l’air sont réels et ce serait un beau mensonge que de dire le contraire. »
Pour autant, l’écologiste refuse pour l’heure de s’y opposer frontalement : « Peut-on refuser un tel projet, tout en profitant des SUV électriques flambants neufs, pendant que des dizaines d’ouvriers meurent pour les construire à l’autre bout du monde ? Cette position serait insupportable à assumer. »
À ses yeux, le projet Emili est l’occasion de mettre fin à l’illusion et de réfléchir à deux fois sur notre consommation : « Creuser une mine pour fabriquer des batteries de 700 kg alimentant d’énormes Audi, c’est aberrant, dit-il aujourd’hui à Reporterre. En revanche, si c’est pour alimenter de petites voitures partagées au sein d’un village… Alors, oui ! »
Auréolée par le gouvernement, l’électrique est présentée comme l’alternative vertueuse aux véhicules essence. Toutefois, le 12 octobre, l’Ademe a établi dans un rapport que seules les voitures électriques légères et dotées de batteries peu puissantes sont moins polluantes que les modèles thermiques. « L’urgence est de réinterroger la place de la voiture dans nos déplacements, conclut Michel Jarry. Réduisons nos parcours, préférons le vélo, les transports en commun et la marche, avant de penser électrique. »
La France, futur fleuron européen du lithium ?
À l’échelle planétaire, l’Australie trône sans conteste sur la plus haute marche du podium concernant la production de l’or blanc. Surnommée « triangle du lithium », la région englobant le Chili, la Bolivie et l’Argentine abrite également une grande part des ressources mondiales, juste devant la Chine. Quant à l’Europe, elle repose ses espoirs d’indépendance sur le Portugal. Le pays de la péninsule ibérique détiendrait plus de 60 millions de tonnes de lithium, faisant de lui la nation la plus garnie de l’Ancien continent.
À Tréguennec par exemple, petite bourgade du Finistère, une réserve de 66 000 tonnes dormirait sous les pieds des 320 villageois. Une véritable mine d’or pour les industriels du secteur. Seulement, elle se situe au beau milieu d’une zone écologique classée Natura 2000. Un frein pour les pouvoirs publics ? Visiblement pas. En février, lors d’une visite sur place, la désormais ex-secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, avait déclaré : « C’est un site exceptionnel, mais les besoins sont importants. La pression géostratégique est forte sur ce type de métaux. » De quoi décupler les inquiétudes des associations de protection de la baie, que Reporterre avait rencontrées.
Extraction dans l’Allier, raffinage dans le Bas-Rhin, recyclage des déchets d’équipements électriques… Au total, cinq programmes liés au lithium seraient à l’œuvre actuellement, soutenus pour près de 100 millions d’euros par France 2030. Comment seront-ils accueillis par les défenseurs de l’environnement ? Eux-mêmes semblent avoir du mal à se positionner pour le moment. Il y a quelques mois, en Serbie, la révolte de la population locale avait poussé la Première ministre, Ana Brnabic, à abandonner le projet d’exploitation d’un gigantesque gisement de lithium.
Et pour ceux et celles qui veulent peuvent déposer une contribution à l’enquête publique à propos des 6 éoliennes supplémentaires que la société « Iberdrola » a prévu d’installer à Chambonchard, voici le lien :
C’est parti ! Ils tentent de passer en force. Les travaux de la méga-bassine de Sainte-soline (79) ont commencé. Le compte à rebours a démarré jusqu’à la méga-manif du 29/30 octobre pour les arrêter ! Nous vous invitons à relayer cet appel dès aujourd’hui partout et dans vos divers réseaux, à le co-signer avec avec vos orgas et collectifs, à organiser des soirées de mobilisation chez vous, à nous demander des tracts et affiches ! Tous/toutes à Sainte-Soline. No Bassaran !
29/30 octobre 2022 – stoppons le chantier de Sainte-Soline (79)
Grande Manifestation – Rdv samedi 29 – 10h
Face au mouvement populaire de défense et de partage de l’eau, le gouvernement et le lobby agro-industriel n’ont pour l’instant qu’une seule réponse : le passage en force. Ils viennent de donner le coup d’envoi du chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, la plus grosse en projet actuellement, en entourant de grillages les 16ha des « terres rouges », dans les Deux-Sèvres. Nous appelons donc à converger massivement les 29 et 30 octobre, de partout en France et au-delà, pour une mobilisation plurielle qui se donne comme objectif de mettre fin à ce chantier.
Symbole national de l’accaparement de l’eau au profit d’une minorité et du maintien d’un modèle agricole aussi toxique qu’anachronique, les méga-bassines se sont vues projetées cet été au coeur de l’actualité. La sécheresse historique et systémique que nous venons de vivre, ne fait que révéler encore plus brutalement l’inadaptation intrinsèque d’une certaine agriculture aveuglée par le productivisme. Celle-ci vise aujourd’hui à démultiplier les bassines pour se maintenir coûte que coûte, malgré la crise climatique que ce modèle agro-industriel participe amplement à aggraver. Naturalistes, riverain.es, paysan.nes et scientifiques n’ont pourtant eu de cesse de démontrer l’impact délétère de ces bassines et du pompage accru dans les nappes – y compris en hiver – sur des réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés et sur les milieux naturels qui en dépendent.
Un mouvement de résistance en pleine expansion et des manifs qui font mouche
Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon – 1ère d’une nouvelle série de bassines – a été durant l’année passée un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l’État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face aux diverses actions menées – rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes – les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Les irrigant.es et la préfecture sont-ils vraiment prêts à voir ces coûts se reproduire à chaque nouveau chantier ? On peut en douter, d’autant que la présence et la pression policière qu’ils engendrent pèsent lourdement sur les riverain.es, qui constatent jour après jour, l’assèchement de leurs cours d’eau.
Pour le mouvement de contestation contre les mégabassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n’a fait qu’amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd’hui la nécessité de la désobéissance civile quand les crimes contre l’eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale avec la défense et le partage du commun emblématique qu’est l’eau. Il travaille localement à d’autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques.
C’est l’antagonisme entre deux visions de l’agriculture et in fine du vivant qui s’est clarifié. L’une, agro-industrielle, dopée aux intrants chimiques, qui achève la privatisation des ressources communes dans une logique de court terme. L’autre, paysanne, guidée par l’urgence absolue de prendre soin du vivant, de le mettre en partage et d’en maintenir la diversité et la fertilité.
Un risque de méga-bassines sur l’ensemble du pays et un moment charnière
Dans les Deux-sèvres, les lobbys pro-bassines se sont vu récemment infliger un désaveu réaffirmé. La cour d’appel a décidé après plus de 10 ans de procédures de ratifier l’illégalité – du fait de leur impact environnemental – des 5 bassines mises en œuvre par l’ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Deux de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre dernier par plusieurs milliers de personnes, tandis que la confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.
Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s’entête encore. Des mégabassines continuent, à être planifiées partout dans le pays. Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l’échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement – cul et chemise avec l’agro-industrie et la FNSEA – malgré tous les effets d’annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision – a minima – d’un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.
La bataille de Sainte-Soline est engagée ! Il est décisif de la gagner !
Le premier chantier à succéder à celui de Mauzé-sur-le-Mignon est celui de la méga-bassine de Sainte-Soline. Avec ses 720 000 m3, elle est la plus grosse des méga-bassines en projet, au beau milieu d’un site classé en zone natura 2000 pour les oiseaux de plaine – Busard cendré, Oedicnème criard – et constitue un enjeu vital pour la sauvegarde de l’Outarde canepetière. Depuis le 28 septembre, le site est encerclé par des grilles. Il risque d’ être progressivement excavé par une cohorte de tractopelles et verra ses environs quadrillés de réseaux de pompage et tuyauteries (+18 km de canalisations et 615m3/heure pompé pendant 45 jours 24h/24). Mais nous pouvons encore leur faire faire machine arrière !
Nous nous rassemblerons pour mettre fin au chantier le week-end des 29/30 octobre, et plus si nécessaire. Nous y parviendrons avec une pluralité de formes d’interventions et de présences créatives, à l’image de la diversité du mouvement, avec la présence conjuguée de ses forces écologistes, syndicales et paysannes, de personnes de tous âges et de toutes conditions physiques.
Infos pratiques
Au cours du week-end, des espaces d’accueil permettront de camper, se restaurer et débattre d’autres modèles de partage de l’eau. Des balades naturalistes seront proposées. Comme à chaque mobilisation du mouvement, la fête sera aussi au rendez-vous avec de nombreuses interventions de groupes et artistes venus en soutien.
Des soirées de mobilisation, bus et covoiturages s’organisent au 4 coins du pays et au-delà. Vous pouvez y contribuer !
En Auvergne, une zone humide exceptionnelle est menacée par un projet de carrière. Extraire de la diatomite, une roche millénaire, va déranger les animaux et abîmer les ressources en eau.
Narse de Nouvialle (Cantal), reportage
Les monts du Cantal sont jaunis par la sécheresse et la planèze [1] de Saint-Flour surchauffe. Sur cette grande coulée basaltique fertile, quelques parcelles sont encore verdoyantes. Jean-Jacques Carrier désigne ses vaches allaitantes et ses 60 hectares de prairies : « Il y a toujours de l’herbe dans la narse [marécage] de Nouvialle, même les années sèches. C’est humide, ça repousse toujours. » Cette cuvette de 400 hectares sur un ancien lac volcanique fait partie d’une série de zones humides dispersées sur la planèze, considérées comme les plus remarquables d’Auvergne et inscrites au réseau européen Natura 2000. Ici, à 1 000 mètres d’altitude, le paysage change au fil des saisons. Inondé l’hiver, c’est un espace agricole l’été. « C’est un bassin qui retient l’eau et qui la libère petit à petit », résume Gilbert Chevalier, le maire de Tanavelle qui, avec Roffiac et Valuéjols, est l’une des trois communes de la narse.
Est-ce la fin définitive du projet minier Montagne d’or en Guyane ? Selon le média Contexte, le Conseil d’État est sur le point d’annuler la prolongation automatique de quatre concessions minières en Guyane accordées à la Compagnie minière de Boulanger. Ces prolongations, attaquées par France Nature Environnement, avait déjà été jugées contraire à la Constitution par le Conseil constitutionnel en février dernier.
Le Conseil d’État pourrait ainsi suivre les décisions du Conseil constitutionnel. Cela permettrait alors au gouvernement de stopper le projet minier de Montagne d’or. En effet, en mai 2019, le gouvernement avait estimé que ce projet était incompatible avec les exigences écologiques de la France. Sauf qu’en décembre 2020, le tribunal administratif de Cayenne avait annulé ce rejet « implicite » car, durant l’audience au tribunal, l’État n’était pas là pour défendre sa position devant le juge administratif.