Tour d’Europe des luttes et initiatives pour la Vie d’une grande délégation Zapatiste!

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Les zapatistes nous rendent visite ! Pour la première fois, une délégation du mouvement zapatiste du Chiapas / Mexique (EZLN)  se rendra sur les cinq continents -en commençant par l’Europe à partir de mi-juin.

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Présentation du projet

Les zapatistes nous rendent visite !

Pour la première fois, une délégation du mouvement zapatiste du Chiapas / Mexique (EZLN)  se rendra sur les cinq continents -en commençant par l’Europe à partir de mi-juin.

 Cette délégation sera composée de 160 compas membres de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), du Congrès national indigène-Conseil indigène de gouvernement (CNI-CGI) et du Front des peuples en défense de la Terre et de l’Eau des états de Morelos, Puebla et Tlaxcala (FPDTA-MPT).

L’objectif est de renforcer les luttes d’en bas et à gauche dans nos régions ainsi que de créer des réseaux avec leurs propres luttes. Il s’agit d’une organisation globale, émancipatrice et continue contre le capitalisme et le patriarcat.

Le soulèvement zapatiste s’est déclaré en 1994 au Chiapas, jour d’entrée en vigueur du traité de libre-échange nord-américain (ALENA), au cri de « Ya Basta! ». Il s’oppose à l’exploitation, au racisme, à l’oppression des femmes et de tous les genres, à la militarisation, à la destruction de l’environnement ainsi qu’à la marginalisation des populations indigènes et rurales dominées par les propriétaires terriens, les responsables politiques et les entreprises mexicaines et transnationales.

Face à cela les zapatistes s’engagent dans la construction de structures autonomes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’auto-gouvernement, de l’égalité des sexes, de la production, des médias et de la justice. Depuis leur soulèvement en 1994, ils ont réalisé des améliorations considérables pour leur base sociale ainsi que pour de nombreux autres mouvements. En outre, ils continuent à inspirer de nombreuses luttes sociales au Mexique et dans le monde.

Dans le cadre du périple de 2021, 160 délégué.es (dont trois-quarts de femmes) prévoient de voyager en bateau du Mexique vers l’Europe, puis de sillonner celle-ci à la rencontre des luttes et des initiatives pour se libérer du capitalisme. C’est une manière symbolique et anticoloniale de prendre le contre-pied de la supposée « conquête » de l’Amérique. Le mouvement souligne que la population indigène n’a jamais pu être soumise. Le sous-commandant Moisés, porte-parole de l’EZLN, a récemment expliqué dans un communiqué : « qu’après avoir voyagé dans différents coins de l’Europe d’en bas et à gauche, nous arriverons le 13 août 2021 à Madrid, la capitale de l’Espagne, 500 ans après la prétendue conquête – conquista en espagnol – de ce qui est aujourd’hui le Mexique. »

Avec cette initiative, les zapatistes veulent briser la résignation, semer l’espoir et ébranler à nouveau le statu quo du système en place ainsi que construire de nouvelles voies de solidarité et de luttes – avec nous.

Ils déclarent :  » Nous sommes des zapatistes, porteur.euses du virus de la résistance et de la rébellion. En tant que tel.les nous parcourrons les cinq continents « .

Les zapatistes ont souhaité payer eux-même leurs trajets vers l’Europe mais nous proposent d’aider à leur retour. Le Réseau de solidarité prend donc en charge celui-ci et les frais du voyage à partir de leur arrivée en Europe et à l’intérieur des différentes régions du continent. Beaucoup d’argent est nécessaire pour ces frais et la logistique. Nous ne voulons pas que l’argent soit un frein à la réussite de ce voyage

Les dons simples et les ordres permanents pour ceux. celles qui le souhaiteraient sont les bienvenus.


Notre équipe

Une Montagne en Haute Mer est une association collégiale créée par la coordination francophone. Cette association a pour objet le soutien matériel au voyage autour du monde d’une délégation de personnes du CNI (Congrès National Indigène du Mexique) et de l’organisation zapatiste au Chiapas (EZLN). L’association se donne pour cadre de référence la Sixième déclaration de la forêt lacandone et la Déclaration pour la VIE du 1er janvier 2021 dont elle est signataire:

Première Partie : UNE DÉCLARATION…POUR LA VIE.

1 janvier 2021


Aux peuples du monde :

Aux personnes qui luttent sur les cinq continents :

Frères, sœurs, froeurs, compañer@s :

Durant ces derniers mois, nous avons pris contact entre nous de différentes manières. Nous sommes des femmes, des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres, des travestis, des transsexuels, des personnes intersexes, des queers et d’autres encore, hommes, groupes, collectifs, associations, organisations, mouvements sociaux, peuples originaires, associations de quartier, communautés et un long etcetera qui nous donne une identité.

Nos différences et les distances entre nous viennent des terres, des cieux, des montagnes, des vallées, des steppes, des déserts, des océans, des lacs, des rivières, des sources, des lagunes, des races, des cultures, des langues, des histoires, des âges, des géographies, des identités sexuelles ou pas, des racines, des frontières, des formes d’organisation, des classes sociales, des capacités financières, du prestige social, de la popularité, des followers, des likes, des monnaies, des niveaux de scolarité, des manières d’être, des préoccupations, des qualités, des défauts, des « pour », des « contre », des mais, des cependant, des rivalités, des inimitiés, des conceptions, des argumentations, des contre-argumentations, des débats, des différends, des dénonciations, des accusations, des mépris, des phobies, des philies, des éloges, des rejets, des abus, des applaudissements, des divinités, des démons, des dogmes, des hérésies, des goûts, des dégoûts, des manières d’être, et un long etcetera qui nous rend différents et bien des fois nous oppose.

Il n’y a que très peu de choses qui nous unissent :

Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes, la persécution et le mépris contre les différentEs dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature.

Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.

Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système, ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.

S’être engagé à lutter, partout et à toute heure – chacunE là où on se trouve – contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.

Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale. De même que la destruction en cours ne reconnaît pas de frontières, de nationalités, de drapeaux, de langues, de cultures, de races, la lutte pour l’humanité est en tous lieux, tout le temps.

Avoir la conviction que nombreux sont les mondes qui vivent et qui luttent dans le monde. Et que toute prétention à l’homogénéité et à l’hégémonie attente à l’essence de l’être humain : la liberté. L’égalité de l’humanité se trouve dans le respect de la différence. C’est dans sa diversité que se trouve sa ressemblance.

Comprendre que ce n’est pas la prétention d’imposer notre regard, nos pas, nos compagnies, nos chemins et nos destins qui nous permettra d’avancer, mais la capacité à écouter et à regarder l’autre qui, distinct et différent, partage la même vocation de liberté et de justice.

De par ce qui nous unit, et sans abandonner nos convictions ni cesser d’être ce que nous sommes, nous nous sommes mis d’accord pour :

Premièrement.- Réaliser des rencontres, des dialogues, des échanges d’idées, d’expériences, d’analyses et d’évaluations entre personnes qui sommes engagées, à partir de différentes conceptions et sur différents terrains, dans la lutte pour la vie. Après, chacun continuera son chemin, ou pas. Regarder et écouter l’autre nous y aidera peut-être, ou pas. Mais connaître ce qui est différent, c’est aussi une partie de notre lutte et de notre effort, de notre humanité.

Deuxièmement.- Que ces rencontres et ces activités se réalisent sur les cinq continents. Qu’en ce qui concerne le continent européen, elles se concrétisent durant les mois de juillet, août, septembre et octobre 2021, avec la participation directe d’une délégation mexicaine formée par le Congrès National Indigène-Conseil Indigène de Gouvernement, le Front des Villages en Défense de l’Eau et de la Terre des Etats de Morelos, Puebla et Tlaxcala, et par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Et que nous aiderons selon nos possibilités à ce qu’elles se réalisent, à des dates postérieures encore à préciser, en Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique.

Troisièmement.- Inviter les personnes qui partagent les mêmes préoccupations et des luttes similaires, toutes les personnes honnêtes et tous les en-bas qui se rebellent et résistent dans les nombreux recoins du monde, à rejoindre, à contribuer, à soutenir et à participer à ces rencontres et activités ; et à signer et à s’approprier cette déclaration POUR LA VIE.


Depuis l’un des ponts de dignité qui unissent les cinq continents.

Nous.

Planète Terre.

1 janvier 2021.

Autres textes à consulter:

 « Pour la vie. Les zapatistes visiteront les 5 continents », partie 6, publiée le 5 octobre 2020 : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/10/09/sixieme-partie-une-montagne-en-haute-mer/ 
« Pour la vie. Les zapatistes visiteront les 5 continents », partie 1, publiée le 1 er janvier 2021 : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/01/01/declaration-commune-dune-partie-de-leurope-den-bas


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