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Montagne d’or : les investisseurs russes réclament 4 milliards € à la France devant un tribunal arbitral

lundi 25 octobre 2021

Communiqué de presse des collectifs Stop CETA-MERCOSUR et Or de question

Le projet aurifère de la Montagne d’Or fait à nouveau parler de lui : l’entreprise Nordgold réclame 4 milliards € à la France en réparation de la décision du gouvernement français de ne pas prolonger la concession minière en question. Ce contentieux est ouvert devant un tribunal arbitral dans le cadre du Traité bilatéral de protection des investissements entre la France et la Russie qui est entré en vigueur en 1991. Les collectif Stop CETA-Mercosur et Or de Question apportent leur plein et entier soutien aux organisations et citoyens mobilisés depuis des années contre ce projet et renouvellent leur appel consistant à débrancher le plus rapidement possible ces mécanismes de protection des investisseurs (ISDS) qui font obstacle au pouvoir de réglementation des États.

Fruit de la mobilisation citoyenne en Guyane et en métropole, la décision du gouvernement français du printemps 2019 consistant à ne pas renouveler la concession minière sur laquelle est envisagé le projet industriel de la Montagne d’Or est désormais l’objet d’un contentieux arbitral enclenché par l’entreprise russe Nordgold et les deux holdings Severgroup et KN Holdings qui la possèdent, et qui sont elles-mêmes détenues par le même actionnaire Alexeï Mordachov. Ils réclament près de 4 milliards d’euros en réparation à l’annulation d’un projet dont elle espérait qu’il rapporterait au moins 3 milliards d’euros à terme, mais dont la première brique n’a jamais été posée.

Comme le montre une analyse détaillée produite par l’Aitec et le T-lab, ce cas illustre d’abord les errements et manquements des gouvernements français successifs, et particulièrement d’Emmanuel Macron, qui ont trop longtemps soutenu et encouragé ce projet d’exploitation aurifère en Guyane. Ce soutien inconditionnel affiché au moins jusqu’à l’automne 2018, offre un argument de taille aux investisseurs russes devant le tribunal arbitral : le gouvernement risque d’avoir le plus grand mal à expliquer comment Emmanuel Macron a pu présenter ce projet comme le porte drapeau du renouveau de la Mine en France – encourageant ainsi la poursuite des recherches et des travaux préparatoires-, puis considérer à partir de 2019 qu’il ne devait plus voir le jour.

Dès lors que les investisseurs l’ont demandé, cet arbitrage est inévitable. Il est d’autant plus regrettable qu’il s’appuie sur un traité de protection des investissements particulièrement favorable aux investisseurs : il ne comporte aucune disposition limitant leur accès à ce mécanisme, par exemple l’obligation d’attendre l’épuisement de tous les recours devant les tribunaux nationaux – ce qui est le cas de la Montagne d’Or puisque le Conseil d’État doit encore statuer sur une procédure en cours. Et il n’offre aucune exception particulière qui préserverait l’espace de réglementation nécessaire à la France et la Russie pour la protection de la santé publique, de l’environnement ou du climat.

Sauf à ce que le panel estime que le contentieux est irrecevable, ou requiert d’attendre la décision du Conseil d’État avant d’engager la procédure, compte-tenu des éléments disponibles, la France joue gros : Paris ne pourra éviter le litige et le risque de dédommagements énormes qu’en négociant un arrangement financier. L’opinion publique en sera-t-elle informée ? Rien n’est moins sûr : en 2008, après l’abandon par Nicolas Sarkozy du projet minier de la compagnie canadienne Iamgold à Kaw, la Guyane avait déjà connu un chantage similaire. Ce cas qui avait été soldé par un arrangement politique et financier dont les citoyens n’ont jamais connu les détails.

Les errements d’un gouvernement désireux de relancer la filière aurifère quel qu’en soit le coût écologique pourraient conduire au gaspillage de centaines de millions d’euros en réparation de l’annulation d’un projet qui aurait dû être stoppé bien plus tôt. L’arbitrage Investisseur-État est particulièrement prisé dans l’industrie extractive, et a déjà donné lieu à des milliards de dommages accordés à des entreprises qui n’avaient même pas commencé à forer, au Pakistan ou en Colombie par exemple. Or compte-tenu de l’urgence climatique, des enjeux de protection de biodiversité, des besoins de services publics étendus, qui exigent tous bien souvent de remettre en cause les droits acquis des industriels privés (éliminer les énergies fossiles, restreindre les activités industrielles, socialiser des activités de services etc), ce genre de contentieux ne peut que se multiplier. Compte-tenu de l’appétit des entreprises minières en Guyane et dans les pays voisins, ce sont la survie de l’Amazonie et la préservation de la planète qui sont en jeu.

C’est d’ailleurs la tendance observée à l’échelle planétaire depuis une quinzaine d’années : du Chili aux Pays-Bas, de la Roumanie à la Slovénie, il y a de plus en plus d’États poursuivis par des multinationales suite à des mesures touchant aux ressources, au climat ou aux services publics. Le contentieux enclenché par Nordgold est le premier de cette nature à concerner la France : la réforme du code minier, extrêmement tardive et pas pleinement satisfaisante, n’aura pas permis d’empêcher un tel recours. Ce contentieux doit conduire le gouvernement français au sursaut : il est urgent de débrancher, le plus rapidement possible en raison des clauses de survie qu’ils contiennent, ces mécanismes de protection des investisseurs (ISDS) qui font obstacle au pouvoir de réglementation des États. A commencer par le Traité sur la charte de l’énergie et le CETA.

Pour aller plus loin :

Lire : l’intégralité du communiqué

Covas de Barroso : le plus grand projet d’exploitation de lithium d’Europe

La société minière britannique Savannah lance une campagne de désinformation

paru dans lundimatin#305, le 20 septembre 2021

Covas Do Barroso est une région au nord du Portugal, scène nouvelle d’une des luttes les plus importante de notre époque. La British Savannah Resources projette d’y ouvrir une mine de lithium à ciel ouvert de 593 hectares et qui deviendrait la plus grosse exploitation de ce type en Europe. La décision finale pour ce projet doit être bientôt annoncée par l’Agence Portugaise de l’Environnement.
Malmenée par des mensonges politiques, la population s’est mobilisée et organisée pour résister contre ce méga-projet.

Notamment en ouvrant un campement ce mois d’aout dernier. Accueillis avec générosité, des journalistes et activistes d’Espagne, du Mexique, de Suisse, de France et de tout le Portugal ont pu rencontrer et discuter avec les habitantes et habitants en résistance, partageant autour de leurs luttes et de leurs résistances.

Depuis 2018, les populations des régions et territoires du Portugal se sont indignées et soulevées contre différents projets d’exploitation minière de lithium. Les entreprises ont utilisé plusieurs médias locaux et nationaux pour pouvoir contrôler les discours concernant l’activité minière et le lithium, les présentant systématiquement comme la solution soutenable et « verte ». Certains de ces articles se vendent même comme des « reportages », et cachent en réalité une désinformation dangereuse qui sert uniquement aux entreprises.

C’est dans ce contexte, et, continuant cette campagne de désinformation, que ce dernier 28 aout se publie un long entretien dans un des plus grands journaux nationaux : Diário de Notícias. Relayé dans son supplément Dinheiro Vivo, l’entretien se voit octroyé la une des deux gazettes. En prétendant faire du journalisme, l’entretien de David Archer- PDG de la Savannah Resources est mené par Joana Petiz, directrice éditoriale du DV et subdirectrice du DN. Autrement dit, il s’agit d’une publicité gratuite, sans point de vue critique, mais avec un ton paternaliste et insultant, ridiculisant les habitants de Barroso qui défendent leur territoire et leurs vies depuis des années.

British Savannah Resources est l’entreprise minière qui a l’intention d’ouvrir une mine de lithium de 593 hectares à ciel ouvert à Covas do Barroso. Face au silence des projets de fact-checking (désintox) reconnus, nous avons décidé de soumettre ces deux écrits à une vérification rigoureuse des faits.

Barroso : Une « région moribonde » ?

Dans son éditorial, Petiz qualifie Barroso de « région de plus en plus dépourvue d’habitants, de capacité à survivre, ou de diversification de ses moyens de subsistance ». Ce qu’elle qualifie comme une « région moribonde » est en réalité classifié par la FAO comme Patrimoine Agricole Mondial depuis 2018 : prenant en compte « la forme traditionnelle de travailler la terre, du soin des animaux et de l’entraide entre ses habitants ». C’est la seule région du Portugal à bénéficier de cette classification, et l’une des 7 dans toute l’Europe. Une grande partie de la région fait aussi partie de la Réserve de la Biosphère Transfrontalière Gerês-Xurès, créée en 2009.

Dans cette région, la « capacité de subsistance » et les « moyens de subsistance » proviennent en grande partie de l’activité agricole et de l’élevage, en particulier de la raza Barrosã. Il s’agit d’une race bovine qui s’est déjà trouvée au bord de l’extinction dans la région, précisément lors de grosses activités minières (majoritairement l’extraction du tungstène en galerie jusqu’aux années 1980). Sa viande est, d’après beaucoup de personnes, la meilleure du Portugal.

La majorité des villages ont toujours des terres communales, les « baldios  », administrés encore collectivement. Dans beaucoup de coins de Barroso, on conserve d’autres pratiques anciennes comme la gestion collective de l’eau et d’autres ressources. Dans les villages qui se situent dans la montagne, nous y trouvons aussi une vie associative et culturelle dynamique.

S’il est vrai qu’il s’agit d’une région avec une population vieillissante et qui a connu un dépeuplement dans les dernières décennies, à l’image de tout l’intérieur du pays, c’est tout sauf une région moribonde « dépourvue d’habitants et de sa capacité de subsistance ».

Des 800 emplois aux mines intelligentes

Dans l’entretien, David Archer affirme que les mines génèreront « environ 200 emplois directs et 600 indirects ». Chiffre déjà connu depuis L’Étude de l’Impact Environnemental (EIA- Estudio del Impacto Ambiental) présentée par l’entreprise et sans doute basée sur de sérieuses prévisions d’un spécialiste reconnu dans le domaine. Archer va encore plus loin, suggérant que « dans ces 200 emplois directs, on parle des familles, donc l’impact des personnes bénéficiaires en sera trois fois plus important ».

Quiconque est allé à Barroso, rencontré sa population et ses formes de vies, peut comprendre sans difficulté ce que représente cette gigantesque mine à ciel ouvert dans une région prospère en agriculture et pâturage.

Les explosions, la poussière, les déviations des cours d’eau pour l’usage des exploitations minières, la contamination des autres rivières… Tout est incompatible avec leurs manières de vivre. D’autant plus que l’on parle d’extraction à seulement 40 mètres des premières maisons, dans le cas de la mine ouverte de Borralha, et à 200 mètres pour les mines prévues à Covas do Barroso.

Dans ces études et prévisions sont comptabilisés des emplois dont l’origine est incertaine, mais les personnes dont les modes de vie se voient menacés par ces projets, elles, ne le sont pas. Si tous les projets miniers de la région de Barroso devaient se poursuivre, combien de centaines d’agriculteurs, bergers, éleveurs et apiculteurs, ainsi que leurs familles, devraient abandonner la vie qu’ils ont toujours connue ?

Mais revenons aux 200 emplois… Si nous nous demandons quels sont ces emplois et à qui ils s’adressent, nous trouvons la réponse dans ce même entretien. David Archer nous en informe : « il s’agit d’emplois spécialisés, comme infirmier, géologues, scientifiques de l’environnement, comptables, techniciens informatiques, à savoir, des carrières valorisées avec des salaires supérieurs à la moyenne de la région ». En d’autres mots, ce ne sont bien évidemment pas les centaines de familles qui vivent de l’agriculture et de l’élevage qui en bénéficieront, mais des gens venant de l’extérieur.

Et cependant, pour des projets de cette envergure, ils auront certainement besoin de beaucoup de main-d’œuvre non qualifiée, n’est-ce pas ? Archer précise : « Nous sommes (…) en collaboration avec de nombreuses entreprises portugaises (…) pour développer une mine intelligente, contrôlable à distance, avec une série de capteurs de surveillance de l’environnement, qui fournissent des informations en temps réel dans une application, etc. ».

C’est à dire, des processus automatisés dans lesquels une grande partie du travail est réalisée ou assistée par des machines. Ces promesses de travail visent à acheter la population locale, mais ne lui sont pas destinées. Pour connaitre le futur réel de ces promesses, il suffit de regarder la mine ouverte de Lousas, dans la paroisse voisine de Couto de Dornelas. L’entreprise Felmica y extrait du quartz et du feldspath depuis 2008. Les emplois ne profitent qu’à… une dizaine de personnes.

La mine, le développement de la région et le travail avec la communauté

Dans l’entretien, David Archer affirme : « ce projet (…) va amener une demande immobilière, [il a le potentiel de] catalyser la relocalisation des services publiques- écoles, services de santé, service postale, etc. La mine fera partie de

la solution pour revitaliser cette région et inverser la désertification, amener un marché pour les productions agricoles, et assurer la promotion de ces productions et d’autres activités ».

Car enfin, comment revitaliser et inverser la désertification d’une région en y faisant des excavations ? Qui veut vivre à côté de gigantesques cratères, à côté d’explosions journalières de 720 kilos- dans le cas de la Mine de Borralha-, voir depuis sa fenêtre des entassements de presque 200 mètres de haut comme ils pensent le faire à Covas do Barroso ?

Après tout, comment créer un marché pour les productions agricoles et assurer ces productions et activités dans une zone occupé par les mines ? Qui voudra manger de la viande de vaches qui vivent dans la poussière, et dans une terre où l’eau est contaminée ? Qui réussira à rester berger, apiculteur, fermier, éleveur dans ces conditions ?

Les demandes de Petiz orientent l’entretien du CEO de manière confortable pour eux, en évitant les questions difficiles ou critiques. Y compris en partageant des informations sur les programmes inouïs de Savannah concernant la population : « Savannah Lithium a aussi établi des fonds de compensation à hauteur de 600.000 euros / an pour travailler aux côtés de la communauté et dans des programmes de bon voisinage. Comment cela va se matérialiser ? »

Ce à quoi répond Archer : « Ce pourra être des écoles de formation professionnelle, des actions pour promouvoir les entreprises locales, l’achat d’ambulances ». À ses yeux, la population de Barroso est un groupe de campagnards qui se laisseraient acheter à n’importe quel prix. Mais ce n’est pas le cas.

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Financement participatif pour une maison d’accueil à Felletin

Madame, Monsieur, cher-es bénévoles, ami-es, sympathisant-es, chers vous,

Rénover une vieille maison en plein centre de notre petite ville creusoise et en faire 5 logements confortables pour accueillir des nouveaux arrivants, jeunes ou en famille, précaires, réfugiés, souvent sans droit, le temps suffisant pour s’installer et prendre ses marques sur le territoire : ça c’est notre (un peu fou) projet.

L’appel à don et le projet ICI

On y a mis beaucoup d’huile de coude pour la première phase, qui était la démolition de plafonds en polystyrène, conduits de cheminée et autres parois bétonnées. Maintenant, pour la deuxième phase, la construction, nous avons besoin de vous/ sous !

L’objectif de cette campagne est d’atteindre 50 000 euros d’ici le 13 octobre, en sachant que :

  • ça permettra d’avoir un toit protégeant de la pluie, une charpente qui le tient, de l’eau et de l’électricité à tous les étages, un passage de bruit réduit entre les logements, plus de fenêtres pour plus de lumière, un parquet droit, un chauffe-eau solaire, moins d’humidité et plus de chaleur… (On vous a dit qu’on voulait une maison aussi économe que possible ?)
  • on prend tout ! C’est-à-dire que vous pouvez nous soutenir soit via un don (défiscalisé à 66 %), soit via un prêt (minimum 5 000 euros, à 0 % remboursé à partir de 2026 selon des modalités à définir avec vous, cf formulaire en PJ), soit en venant nous donner des coups de main si vous préférez (chantier tous les premiers samedi du mois) !

Si ça vous parle, on vous remercie infiniment de votre soutien !

Qui peut être direct donc, et qui peut aussi se manifester par la diffusion de ce message auprès de toutes les personnes de votre entourage qui pourraient être touchées par ce projet, et dans vos réseaux sociaux !

Merci !

  • pour venir voir : Detzenou, 19 rue Chanteloube, 23500 Felletin
  • pour nous écrire : detzenou@riseup.net

https://www.helloasso.com/associations/detzenou/collectes/pour-une-maison-d-accueil-a-felletin-participez-au-financement-participatif

Fête de la Montagne limousine

C’est avec un plaisir évident et un large sourire que Gentioux-Pigerolles accueille cette année pour une nouvelle édition, attendue et espérée, la Fête de la Montagne limousine. Ce petit bout du Plateau est né en 1972 de l’association de deux communes. Il est devenu alors, et reste aujourd’hui encore, la plus vaste commune de Creuse (8000 hectares) avec vingt-six hameaux et deux bourgs. Déjà connue depuis presque un siècle pour son célèbre « orphelin au poing tendu », notre place du Monument a pris une nouvelle teinte, avec l’ouverture en juillet dernier du bar-bis-tro-restaurant « La Colombe », et les marchés d’été animés par l’association « La Bascule », activement soutenus par la municipalité depuis l’an dernier. La médiathèque, l’école, le centre de loisirs, les deux épiceries, l’espace de vie sociale, la micro-brasserie, la myriade de producteurs et d’artisans locaux et les nombreuses associations de la commune sont autant d’ingrédients qui révèlent que la mayonnaise de la vie prend chaque jour plus d’ampleur à Gentioux-Pigerolles. La Fête de la Montagne limousine est l’héritière de ces moments de rencontres qui forgent le sentiment de chacun de vivre un territoire. Cette fête est celle des habitantes et des habitants de la Montagne, elle est initiée et organisée par eux mais surtout, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent s’y investir pour montrer, découvrir, partager ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’ils vivent… Nous serons donc cette année à Gentioux-Pigerolles pour échanger, festoyer (et bien manger !), débattre, se détendre et surtout nous retrouver après de longs mois où les kilomètres habituels de cette Montagne limousine se sont cumulés à d’autres barrières, plus humaines…

La Fête de la Montagne limousine commencera le vendredi 24 septembre à 18h à Gentioux, dans le bourg, sur la scène du « Mur de la mort », et se poursuivra jusqu’au dimanche dans la soirée. La fête sera à l’image des éditions précédentes, composée d’un foisonnement de spectacles, de concerts, de débats et de discussions, de projections de films ou encore de conférences et même d’un atelier philo ! Mais la Fête n’est pas seulement dans Gen-tioux, elle s’étend alentours, à la découverte des environs ! Des balades sont prévues dans l’écrin de verdure qui borde de tous côtés le bourg. Et sans pour autant révéler tout ce qu’il sera possible de découvrir pendant la Fête, sachez qu’une librairie sera bordée d’une exposition des œuvres des résidents du Foyer d’Accueil Médicalisé de Gentioux et qu’un marché de produits locaux aura lieu le dimanche matin. De belles occasions de compléter votre expérience de la Fête.

Télécharger le programme

Lire la suite sur labogue.info

Rencontres des luttes dignes contre le colonialisme énergétique

Tournée informative avec une délégation de l’Isthme de Tehuantepec,
Mexique
Août- Septembre 2021, France

Reconnue comme l’une des régions les plus venteuses au monde, l’Isthme
de Tehuantepec, situé dans l’État de Oaxaca au sud du Mexique, est
devenu l’eldorado des multinationales de l’énergie renouvelable.
Protégées par le discours de l’énergie “propre” et de la “transition
énergétique”, ces grandes entreprises envahissent les terres des
populations indigènes en y installant des parcs éoliens industriels par
dizaine depuis plus de deux décennies.

Trois défenseur.euse.s du territoire de l’Isthme de Tehuantepec,
Mexique, qui s’organisent contre l’extractivisme des projets éoliens
industriels dans la communauté zapotèque de Union Hidalgo et contre les
mines à ciel ouvert dans la forêt des peuples zoques des Chimalapas,
seront présent-es en France de mi aout à fin septembre 2021 dans le
cadre d’une tournée organisée par le collectif Stop EDF Mexique. Leur
venue sera l’occasion de questionner les dynamiques coloniales et
capitalistes à l’œuvre derrière le discours de l’énergie « propre » et
de la transition écologique, en interrogeant les liens entre
renouvelable industriel, extractivisme et dépossession du territoire.

En quoi les agissements de multinationales du renouvelable à
l’international s’apparentent à un colonialisme vert ? Comment penser
une transition énergétique d’un point de vue populaire et décolonial ?
Comment sortir le thème de l’énergie du cercle des experts, des
politiques et de la seule rhétorique technique pour en faire aussi une
question sociale ? Comment repenser l’énergie et quelles sont les
alternatives énergétiques collectives et solidaires qui existent déjà ?

Il nous semble plus que nécessaire pour sortir de l’impasse dans
laquelle nous nous trouvons de penser une nouvelle dynamique
d’organisation sociale qui arrive à se détacher radicalement du modèle
capitaliste et colonialiste actuel de production de l’énergie. Nous
souhaitons que cette tournée soit un maillage de plus d’une toile
de résistances internationales en devenir : celles qui construisent des
alternatives par le bas au modèle énergétique actuel et font vivre une
écologie réelle, résolument sociale et décoloniale.

Nous avons besoin de soutien pour que puisse se tenir cette tournée
complétement auto-financée, c’est par
ici:

https://www.helloasso.com/associations/la-tempete-du-progres/collectes/rencontre-des-luttes-dignes-contre-le-colonialisme-energetique


Les dates: 

  • 22 août : Bure – Les Rayonnantes – Nous serons présent.e.s au camp-rencontre les Rayonnantes, à Bure, un camp antinucléaire où il sera aussi question de justice énergétique et climatique et de luttes contre les oppressions systémiques (racisme, colonialisme,     cishétéronormativité, classisme, validisme, spécisme…)
  • 25 août : Nantes – Université d’Été des mouvements sociaux et des solidarités – C’est un appel important qui regroupera  organisations de solidarité, associations, syndicats, médias indépendants, collectifs et réseaux de luttes, qui se mobilisent face à l’urgence climatique, l’atteinte aux droits humains, sociaux et aux libertés et la destruction des biens communs. Nous participerons à l’atelier intitulé « Une autre politique énergétique pour un nouveau modèle de développement.
  • 26-29 août : St-Victor-et-Melvieu – Fête du Vent (Amassada) – Nous nous joindrons au collectif de l’Amassada pour la célébration de leur traditionnelle Fête du vent. Cette rencontre fait particulièrement sens pour notre collectif, car l’Amassada était un « lieu de vie, un lieu d’occupation, un lieu en lutte » contre l’implantation par RTE, Réseau Transport Électricité, filiale d’EDF, d’un méga transformateur électrique raccordant les éoliennes du Sud Aveyron et des départements alentours. Un lieu qui s’est battu et se bat encore contre la même écologie mortifère et colonialiste. Retrouvez nous toute la matinée du samedi 28, qui sera consacrée à l’Isthme et à la défense du territoire. 
  • 2 septembre : Marseille – Congrès « Notre terre, notre nature : Un congrès pour décoloniser la protection de la  nature »  – Il s’agit du premier grand congrès international qui s’intéressera à la manière de décoloniser la conservation de la nature, un congrès alternatif     au Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra quelques jours  après dans la même ville. 
  • 6 septembre : Paris – Notre venue sera l’occasion d’aller à la rencontre de plusieurs lieux et collectifs parisiens. Nous serons présent.e.s à la Base, un espace dédié à la justice climatique et sociale, pour une conférence-débat autour du colonialisme vert et de la critique du modèle de transition énergétique actuel. Nous aimerions aussi aller à la rencontre des milieux     universitaires. Plus d’informations sont à venir !
  • 10-11 septembre : Bruxelles – Climate Justice Camp – Le Climate Justice Camp aura lieu du 9 au 12 septembre 2021 et abordera les enjeux de justice  climatique et les différentes luttes contre le capitalisme et autres systèmes d’oppression. Plus d’informations à venir ! 
  • 14-18 septembre : Limans, Lure, Alpes-de-Haute-Provence – Nous nous rendrons  dans le département des Alpes de Haute Provence, pour rendre visite à la coopérative européenne agricole et artisanale autogérée Longo Maï et au collectif Elzeard Lure en résistance qui lutte pour protéger la montagne de Lure contre l’invasion de multinationales implantant sur plus de 500 ha des centrales industrielles de panneaux photovoltaïques.

… Et bien d’autres étapes notamment à Amiens, Toulouse, Fête paysanne de l’Aude, Bayonne, Grenoble, Dijon !


Brochure : Histoire et contexte de la lutte de Bure

A lire sur Bure Bure Bure / dimanche 15 août 2021

Voici une carte du territoire autour de Bure dont la légende suit dans la brochure just’après. Il s’agit d’une représentation de la zone, afin de mieux comprendre les différents lieux et les temps forts de la lutte (Laboratoire de l’Andra, ancienne gare de Luméville, bois Lejuc, lutte contre Unitech à Joinville, archives d’Houdelaincourt, GIP,..). La carte, qui est plutôt une interprétation à vue d’oiseau de la réalité, pourra être complétée d’autres documents plus précis, pour une vision plus affinée du territoire. Ce qui nous importait ici, était beaucoup plus la place laissée au texte.

La lutte de Bure étant ancrée depuis près de 25 ans, et afin d’avoir une vision plus complète des dernières années, la deuxième partie de la brochure est une chronologie de la lutte contre Cigéo. Les deux parties vont l’une avec l’autre, mais peuvent aussi se lire indépendamment. C’est la raison pour laquelle des séquences historiques peuvent se redonder de temps en temps (bois Lejuc et 2016-2017, par exemple).

Comme toute mise sur papier d’une perception du territoire et des évènements passés, il s’agit là d’une vision subjective (bien que collective), une sorte d’outil, un moyen, mais qui ne doit pas être pris pour argent cash et n’attend que d’être critiqué, confronté à d’autres discours, témoignages.

La brochure est également disponible en anglais [here in zine format], allemand [hier das Broschüre Format] et italien [qui impaginato in formato opuscolo].
Sur ce beau verbiage pompeux, belle lecture (et plus si affinités) contre Cigéo !

Sommaire :
-> GÉOGRAPHIE D’UN TERRITOIRE NUCLÉARISÉ :
Le Laboratoire de l’Andra
La Maison de Résistance à la Poubelle Nucléaire
Le bois Lejuc
L’ancienne gare de Luméville-en-Ornois
À Froncles (42 km du labo) : POMA, sous-traitant de Ciégo
À Joinville (22 km du labo) : UNITECH, un autre exemple de nucléarisation du territoire
Les financements du GIP
La SAFER ou l’accaparement des terres, des forêts et des bâtiments
-> CHRONOLOGIE DES LUTTES LOCALES :
1) 1987-2000 : Où se trouvera le site de stockage que personne ne veut ?
2) 2000-2014 : Premières années à Bure
3) 2014-2015 : Bure n’est pas qu’un problème meusien/haut-marnais!
4) 2016-2017 : occupation du Bois Lejuc et résistances agricoles
5) 2017-2019 : la répression s’intensifie sur les opposant·es
6) 2019-aujourd’hui
7) Les enjeux d’aujourd’hui : 2021 et le risque de l’accélération des travaux
-> POUR ALLER PLUS LOIN…

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Passe sanitaire : quelle surveillance redouter ?

Source : La quadrature du net – 19 Août 2021

Les critiques du passe sanitaire dénoncent unanimement un « danger autoritaire ». Assez justement, la CNIL elle-même présente ce danger comme « le risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de glissement, à l’avenir, et potentiellement pour d’autres considérations, vers une société où de tels contrôles deviendraient la norme et non l’exception ». Prenons un instant pour détailler ce danger et répondre à la question : de quel type de surveillance le passe sanitaire est-il l’expression ?

Il existe déjà de nombreux « dispositifs attentatoires à la vie privée » contre la généralisation desquels nous luttons depuis des années : écoutes téléphoniques, fichage, caméras, drones, géolocalisation, logiciels espions… Pour comprendre et prévenir les dangers posés par le passe sanitaire, il faut le situer précisément au sein de cet écosystème. Certains outils de surveillance sont plus ou moins faciles à déployer, à plus ou moins grande échelle, de façon plus ou moins visible et avec des conséquences très variables. En comprenant dans quel mouvement technologique et à partir de quels outils pré-existants le passe sanitaire s’est construit, nous espérons lutter plus efficacement contre la banalisation du type de surveillance qu’il permet.

Contrôler pour exclure

Pour prendre du recul, décrivons de façon générale l’action que permet de réaliser le passe sanitaire : exclure de certains emplois, transports et lieux des personnes dont la situation diffère de certains critères fixés par l’État.

Formulé ainsi, ce mode de régulation n’a rien de nouveau. C’est notamment de cette façon que l’État français traite les personnes étrangères : l’accès aux transports vers le territoire national, puis l’accès au séjour et à l’emploi sur le-dit territoire n’est permis que si la situation des personnes étrangères est conforme à des critères fixés par l’État (situation personnelle familiale et économique, pays d’origine, âge…). Le respect des critères est vérifié une première fois en amont puis se traduit par la délivrance d’un titre : visa, cartes de séjour, etc. Ensuite, la police n’a plus qu’à contrôler la possession de ces titres pour contrôler la situation des personnes, puis leur ouvrir ou leur fermer les accès correspondants. En menaçant d’exclure du territoire ou de l’emploi les personnes ne disposant pas du bon titre, l’État déploie une lourde répression – les conséquences pour les personnes exclues sont particulièrement dissuasives.

Toutefois, jusqu’à peu, ce type de répression avait d’importantes limitations pratiques : les titres ne pouvaient être délivrés qu’avec un certain délai et à un certain coût, de nombreux policiers devaient être déployés pour les vérifier et certains policiers devaient même être spécifiquement formés pour en vérifier l’authenticité. Ces limitations expliquent sans doute en partie pourquoi ce type de répression s’est jusqu’ici centré sur des cas précis (tel que le contrôle des personnes étrangères) sans être systématiquement déployé pour gérer n’importe quelle situation que l’État souhaiterait réguler.

Le passe sanitaire est la traduction d’évolutions techniques qui pourraient supprimer ces anciennes limites et permettre à cette forme de répression de s’appliquer à l’ensemble de la population, pour une très large diversité de lieux et d’activités.

Passage à l’échelle technologique

Au cours de la dernière décennie, la majorité de la population française (84% en 2020) s’est équipée en smartphone muni d’un appareil photo et capable de lire des code-barres en 2D, tels que des codes QR. En parallèle, l’administration s’est largement appropriée les outils que sont le code-barre en 2D et la cryptographie afin de sécuriser les documents qu’elle délivre : avis d’imposition, carte d’identité électronique… Le code en 2D rend quasi-nul le coût et la vitesse d’écriture et de lecture d’informations sur un support papier ou numérique, et la cryptographie permet d’assurer l’intégrité et l’authenticité de ces informations (garantir qu’elles n’ont pas été modifiées et qu’elles ont été produites par l’autorité habilitée).

Si ces évolutions ne sont pas particulièrement impressionnantes en elles-même, leur concomitance rend aujourd’hui possible des choses impensables il y a encore quelques années. Elle permet notamment de confier à des dizaines de milliers de personnes non-formées et non-payées par l’État (mais simplement munies d’un smartphone) la mission de contrôler l’ensemble de la population à l’entrée d’innombrables lieux publics, et ce, à un coût extrêmement faible pour l’État puisque l’essentiel de l’infrastructure (les téléphones) a déjà été financée de manière privée par les personnes chargées du contrôle.

Désormais, et soudainement, l’État a les moyens matériels pour réguler l’espace public dans des proportions presque totales.

Une brique de plus à la Technopolice

La crise sanitaire a très certainement facilité ces évolutions, mais son rôle ne doit pas être exagéré. Cet emballement dramatique des pouvoirs de l´État s’inscrit dans un mouvement d’ensemble déjà à l’œuvre depuis plusieurs années, qui n’a pas attendu le coronavirus, et contre lequel nous luttons sous le nom de « Technopolice ». Il s’agit du déploiement de nouvelles technologies visant à transformer les villes en « safe cities » capables de réguler l’ensemble de l’espace public.

La Technopolice est l’expression d’évolutions technologiques qui, comme on l’a vu avec le cas du passe sanitaire, ont permis de rendre totales des formes de régulations qui, jusqu’alors, étaient plus ou moins ciblées. Prenons le cas emblématique des caméras : jusqu’à peu, la police était matériellement limitée à une politique de vidéosurveillance ciblée. Elle ne pouvait exploiter les enregistrements vidéo que pour analyser quelques situations ciblées, à défaut de pouvoir mettre un agent derrière chaque caméra 24 heures sur 24. De même, l’identification d’une personne filmée demandait des efforts importants.

Ces limitations ont depuis volé en éclat. La reconnaissance faciale rend presque triviale l’identification des personnes filmées (voir notre exposé). L’analyse automatisée d’images permet de détecter en continu tous les événements définis comme « anormaux » : faire la manche, être trop statique, courir, former un grand groupe de personnes, dessiner sur un mur… (voir par exemple les projets imaginés à Marseille ou à Valenciennes). Plus besoin de placer un agent derrière chaque caméra pour avoir une vision totale. Qu’il s’agisse du passe sanitaire ou de l’analyse d’image automatisée, dans les deux cas, la technologie a permis à des techniques ciblées de se transformer en outils de contrôle de masse de l’espace public.

Contrôle permanent des corps

Ce parallèle nous permet d’apporter une précision importante : qu’il s’agisse du passe sanitaire ou de la détection automatique des comportements « anormaux », ces systèmes ne nécessitent pas forcément un contrôle d’identité. Le logiciel d’imagerie qui signale votre comportement « anormal » se moque bien de connaître votre nom. De même, en théorie, le passe sanitaire aussi pourrait fonctionner sans contenir votre nom – c’est d’ailleurs ce que prévoyait la loi initiale sur la sortie de crise ou, plus inquiétant, ce que proposent désormais certaines entreprises en se fondant non plus sur le nom mais le visage. Dans ces situations, tout ce qui compte pour l’État est de diriger nos corps dans l’espace afin de renvoyer aux marges celles et ceux qui – peu importe leurs noms – ne se conforment pas à ses exigences.

Ce contrôle des corps se fait en continu et à tous les niveaux. D’abord pour détecter les corps jugés « anormaux », que ce soit par leur comportement, leur apparence, leur visage, leur statut vaccinal, leur âge… Ensuite pour contraindre les corps et les exclure de la société, que ce soit par la force armée de la police ou par des interdictions d’entrée. Enfin pour habiter les corps et les esprits en nous faisant intérioriser les règles dictées par l’État et en poussant à l’auto-exclusion les personnes qui ne s’y soumettent pas. Tout cela à l’échelle de l’ensemble de la population.

Une accoutumance injustifiée

L’adoption massive du passe sanitaire relève d’une bataille culturelle menée par le gouvernement visant à habituer la population à se soumettre à ce contrôle de masse. Cette accoutumance permettrait à l’État de poursuivre plus facilement sa conquête totale de l’espace public telle qu’il l’a déjà entamée avec la Technopolice.

Pourtant, paradoxalement, dans son format actuel, le passe sanitaire n’apparaît pas comme étant lui-même un outil de régulation très efficace. Il semble difficile d’empêcher les médecins qui le souhaitent de fournir des passes à des personnes qui ne devraient pas en recevoir. Et, quand bien même les passes seraient attribués aux « bonnes personnes », en l’état celles-ci peuvent facilement les partager avec les « mauvaises personnes ». Certes, la police entend réaliser des contrôles d’identité pour lutter contre ces échanges mais, si l’efficacité du système repose au final sur des contrôles de police aléatoires, il n’était pas nécessaire de déployer des mécanismes de surveillance de masse pour aller au-delà ce qui se fait déjà en la matière, par exemple avec les ordonnances manuscrites délivrées par les médecins que la police peut vérifier en cas de soupçons. Cela permettrait au moins de diminuer les risques d’accoutumance à un nouveau système de contrôle de masse.

Hélas, il semble plus sérieux d’envisager le scénario inverse : l’inefficacité du passe sanitaire pourrait servir de prétexte pour le perfectionner, notamment en permettant aux contrôleurs non-policiers de détecter les échanges de passe. Comme vu plus haut, certains proposent déjà un nouveau système affichant le visage des personnes contrôlées. Une telle évolution nous livrerait la version pleinement aboutie et efficace du système de contrôle de masse rêvé par la Technopolice – et la police n’aurait presque plus à travailler pour contrôler les passes.

Obligation de prouver la nécessité

Même dans son format le plus sophistiqué, l’efficacité du passe sur le plan sanitaire resterait toujours à démontrer – il demeure de nombreuses incertitudes, que ce soit sur la valeur des tests au bout de 72 heures, sur le taux de transmission même une fois vacciné, sur le cas des nouveaux variants, sur l’efficacité de la contrainte pour inciter la population à se faire vacciner, ou sur la durée de validité à retenir pour les tests de dépistage.

Au plan juridique et politique, et tel que nous l’avions rappelé pour StopCovid, l’État est soumis à une règle simple mais fondamentale : il a l’obligation de prouver qu’une mesure causant des risques pour les libertés fondamentales est absolument nécessaire avant de la déployer. Dans notre cas, non seulement le gouvernement n’a pas encore démontré l’efficacité du passe sanitaire mais, plus grave, il a refusé de déployer ou de tester l’efficacité de mesures alternatives qui ne causeraient aucun risque pour les libertés (telles que des campagnes de communication bienveillantes, transparentes et non-paternalistes pour inviter à se faire vacciner), ou des mesures complémentaires ambitieuses (tel que le déblocage de financements pour permettre le dédoublement des salles de classe et leur aération, ce que le gouvernement à tout bonnement écarté).

Conclusion

Résumons : le passe sanitaire illustre des évolutions technologiques qui permettent à un mode de répression ancien (la répression par l’exclusion, illustrée notamment par le contrôle des personnes étrangères) de passer d’une échelle relativement restreinte à une échelle presque totale, concernant l’ensemble de la population et de l’espace public, afin de renvoyer à ses marges les personnes qui ne se soumettent pas aux injonctions de l’État.

Si, aujourd’hui, ces injonctions ne sont que d’ordre sanitaire, il faut encore une fois redouter que ce genre d’outil, une fois banalisé, soit mis au service d’injonctions dépassant largement ce cadre. Cette crainte est d’autant plus pesante que ce processus a déjà commencé au sein de la Technopolice, qui esquisse d’ores et déjà un mode de régulation social fondé sur la détection et l’exclusion de toute personne considérée comme déviante ou comme ayant un comportement « anormal » aux yeux de l’État et des entreprises de sécurité qui définissent ensemble et de manière opaque les nouvelles normes de comportement en société.

Dernier rappel stratégique : si le gouvernement français se permet d’imposer de tels outils de détection et d’exclusion des personnes qu’il juge indésirables, c’est notamment car il peut reprendre à son compte, et redynamiser à son tour, les obsessions que l’extrême droite est parvenue à banaliser dans le débat public ces dernières années afin de traquer, de contrôler et d’exclure une certaine partie de la population. La lutte contre les risques autoritaires du passe sanitaire serait vaine si elle ne s’accompagnait pas d’une lutte contre les idées d’extrême droite qui en ont été les prémices. La lutte contre le passe sanitaire ne doit pas se faire avec, mais contre l’extrême droite et ses obsessions, qu’elles soient dans la rue ou au gouvernement.

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La justice permet l’exploitation minière de la Montagne d’or

Hélène Ferrarini (Reporterre) 17 Juillet

La justice administrative a donné raison en appel à la compagnie minière qui souhaite exploiter la Montagne d’or en Guyane. Le juge a appliqué un Code minier archaïque, face à un État français qui n’a guère fait de zèle pour défendre sa position.

Vendredi 16 juillet, la cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé le jugement en première instance du tribunal de Cayenne : la compagnie Montagne d’or a bien droit aux concessions minières que le ministère de l’Économie, en charge des mines, refuse pour l’instant de lui délivrer. Avec ces titres miniers, le consortium russo-canadien Nordgold – Orea mining (anciennement Columbus gold) peut envisager d’exploiter le gisement d’or primaire qui se trouve dans l’emprise de l’une de ces concessions.

Début 2019, la Compagnie Montagne d’or contestait auprès du tribunal administratif de la Guyane le refus implicite que lui opposait le ministère de l’Économie. Ce dernier ne lui délivrait pas les titres miniers dont elle demandait le prolongement pour une durée de 25 ans. En décembre 2020, le juge administratif de Cayenne avait enjoint à l’État d’octroyer ces concessions à la compagnie minière sous six mois.

Réaction à retardement

Lors de cette première instance, l’État avait brillé par la « faiblesse » de ses arguments, allant jusqu’à n’envoyer aucun représentant lors de l’audience du 3 décembre dernier pour défendre sa position devant le juge administratif de Cayenne. Pourtant, le 3 février 2021, les ministres de la Transition écologique et des Outre-mer, Barbara Pompili et Sébastien Lecornu ainsi que la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher signaient un communiqué de presse dans lequel ils annonçaient avoir déposé un recours contre la décision du tribunal administratif de Cayenne auprès de la cour d’appel de Bordeaux. Peine perdue. Cette dernière vient de confirmer le jugement de première instance et condamne l’État à verser 2 000 euros à la compagnie minière.

Cette fois, le ministre de l’Économie a bien développé devant la cour d’appel des arguments environnementaux — qu’il n’avait pas mobilisés en première instance — arguant « des fortes sensibilités du milieu environnemental dans lequel s’insère le projet, de l’ampleur de ce dernier et des nombreux impacts des travaux envisagés pour mener à bien l’exploitation, ainsi que de l’impossibilité de faire obstacle, par les mesures d’évitement envisagées, aux atteintes importantes aux milieux naturels, à la faune et à la flore ». Mais le juge administratif répond que ces éléments n’entrent pas en ligne de compte lors de l’octroi d’un titre minier, car il « ne permet la réalisation d’aucun travaux miniers lesquels […] doivent faire l’objet d’une autorisation de travaux miniers, la société devant seulement établir, au stade du renouvellement de la concession, ses capacités techniques et financières à poursuivre l’exploitation ».

Un droit minier dépassé ?

Guyane Nature Environnement a réagi sur Twitter : « Malgré les promesses du président Macron, la justice applique normalement le Code minier, qui ne prenait pas en compte l’environnement jusqu’à la loi Climat », commente l’association, membre du collectif Or de question qui lutte depuis 2016 contre ce projet minier d’une échelle jusqu’à présent inconnue en Guyane et ayant recours à la cyanuration.

Après plusieurs années de mobilisation citoyenne, le gouvernement a lui aussi pris ses distances avec Montagne d’or depuis mai 2019, pointant l’incompatibilité de ce projet minier avec ses « exigences environnementales ». Mais, en plus d’avoir montré peu d’entrain à défendre cette position, le gouvernement se trouve juridiquement démuni. Dans l’état actuel du droit minier, hérité du XIXᵉ siècle, seules les capacités techniques et financières sont prises en compte pour délivrer un titre minier.

Une réforme du droit minier, que le gouvernement a inséré dans la loi Climat sans concertation avec les membres de la Convention citoyenne pour le Climat, pourrait désormais permettre de considérer les impacts environnementaux lors de l’octroi de titres miniers. Une possibilité sur laquelle la justice administrative n’a pas pu s’appuyer en l’état actuel du droit.

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Le passe sanitaire, un pas de plus dans « l’autoritarisme » et la « société du contrôle »

Reporterre – Gaspard d’Allens – 24 Juillet

« Overdose d’autoritarisme », « adoption hâtive de lois », « politique absurde »… Penseurs telle Barbara Stiegler, associatifs, défenseurs des libertés, syndicats, politiques s’inquiètent des mesures liberticides de l’exécutif. Car avec le passe sanitaire, un cran de plus a été atteint dans le contrôle des corps et des esprits.

Dans quelle société avons-nous basculé ? Il est difficile aujourd’hui de mesurer toute l’ampleur des conséquences du discours d’Emmanuel Macron, lundi 12 juillet 2021. Mais, face à la quatrième vague de Covid-19, le gouvernement semble déjà avoir choisi sa voie avec le triptyque menace, chantage et répression.

Le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire a été adopté à l’Assemblée nationale vendredi 23 juillet au petit matin, à 117 voix pour, 86 contre, après une nuit de discussions houleuses. Il prolonge l’état d’urgence de trois mois supplémentaires, jusqu’au 31 décembre 2021 ; étend l’obligation de présenter un passe sanitaire à l’entrée de très nombreux lieux et évènements — restaurants et lieux de loisirs, transports publics de longue durée et même hôpitaux — et pour de très nombreux professionnels, assortie de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement pour ces derniers ; oblige tous les professionnels des secteurs médicaux et du soin à se faire vacciner, sous peine de licenciement ; et force à un isolement strict de 10 jours les personnes testées positives au Covid-19, sous peine d’amende voire d’emprisonnement en cas de récidive (lire notre appui « Que dit le texte de loi »).

Depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé ces mesures, lundi 12 juillet, un mouvement populaire a émergé (qu’il est caricatural de réduire aux indignes références à la Shoah). Des institutions et des associations sonnent l’alerte. À l’Assemblée nationale, des élus de gauche expriment leur inquiétude. De nombreux intellectuels s’interrogent aussi sur cette évolution liberticide depuis l’apparition du virus. Nous avons plongé dans un régime politique inédit, disent-ils. La philosophe Barbara Stiegler l’a baptisé « la Pandémie ». Celle-ci n’est pas tant la propagation d’un nouveau virus qu’un mode de gouvernement : « Un continent aux contours flous et évolutifs qui risque de durer des années et pourquoi pas des siècles et des siècles », écrit-elle dans un tract publié aux éditions Gallimard. Notre société est en train de muter et les dernières annonces du président de la République marqueraient, selon le site Lundi matin, « le parachèvement historique de la société du contrôle, du monde cybernétique et de la smart-city ».

Lire la suite : https://reporterre.net/Le-passe-sanitaire-un-pas-de-plus-dans-l-autoritarisme-et-la-societe-du-controle

A lire aussi : https://reporterre.net/Barbara-Stiegler-Les-autorites-detournent-les-questions-sanitaires-pour-instaurer-une

Pétition : Légal ou illégal, non à l’orpaillage en Equateur

Urgence dans le nord de l’Équateur ! Les habitants de la municipalité de Buenos Aires résistent pacifiquement à une compagnie australienne qui veut exploiter une mine d’or de grande envergure dans leurs montagnes. Ils demandent aux autorités de respecter leurs droits et leur opposition à l’orpaillage, qu’il soit illégal ou légal.

https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1237/legal-ou-illegal-non-a-lorpaillage-a-buenos-aires#updates

Il y a quelques années, la découverte d’or dans la province d’Imbabura, au nord de l’Équateur, a provoqué une véritable ruée et la fin de la vie paisible des habitants de la municipalité de Buenos Aires. Des milliers d’orpailleurs illégaux ont envahi la zone, sans aucun permis. Avant d’être évacués par les forces de l’ordre, ils ont gravement pollué la terre et les rivières en utilisant les très toxiques mercure et cyanure.

Mais aujourd’hui, la fièvre de l’or a également gagné les décideurs politiques, l’administration et les entreprises : une mine à ciel ouvert de grande envergure est ainsi projetée pour y exploiter, de manière prétendument légale, l’or et le cuivre dans un futur proche.

Depuis le 19 avril 2021, Buenos Aires est touchée par un nouvel assaut. Des habitants déplorent l’arrivée de véhicules de l’entreprise Hanrine, filiale en Equateur de la société australienne Hancock Prospecting. Selon des témoignages, anonymes pour des raisons de sécurité, les employés auraient intimidé les résidents et prétendu avoir tous les permis nécessaires à l’exploitation minière.

Or, l’Alliance pour les droits de l’homme de l’Équateur alerte que le projet ne disposerait pas des permis nécessaires, tels que l’étude d’impact environnemental (EIA) ou l’approbation du ministère de l’environnement et de l’eau. Par ailleurs, la concession aurait été attribuée à la société alors que le cadastre minier était fermé, selon un rapport du contrôleur général de l’État.

Qu’elle soit légale ou non, les habitants de la municipalité de Buenos Aires ne veulent pas d’exploitation minière sur leur territoire. Ils ont jusqu’à présent manifesté et bloqué pacifiquement l’accès aux convois de l’entreprise (voir la vidéo plus bas dans le dépliant Contexte). 

Dans l’urgence, les habitants de Buenos Aires ont adressé une lettre aux autorités équatoriennes et à la compagnie minière. Avec cette pétition, ils veulent leur faire savoir que le monde entier les regarde

Merci de les soutenir avec votre signature !

Radio Addoc #18 : Approches zapatistes

Emission du Dimanche 4 juillet 2021 de 15h30 à 17h sur Radio libertaire, 89.4 FM en Île-de-France et partout ailleurs sur radio-libertaire.net

“On a déjà traité le sujet” vous propose un détour par le zapatisme, avec deux réalisateurs dont les films vont à la rencontre des zapatistes, ces paysans du Chiapas devenus célèbres pour leur révolution sociale et politique, leurs passe-montagne et le sous-commandant Marcos.

  • Christophe Cordier : Los vigilantes (2008 – 25′)

visionner le film sur BED.BZH

Du Zucalo de Mexico, d’Atenco à Oaxaca, des montagnes du sud-est du Chiapas…La lutte continue. Les zapatistes ont ouvert une fenêtre sur un des mondes possibles. Ils sont les vigilants de cette résistance

  • Jacques Kebadian et Joani Hocquenghem : La fragile armada (2005 – 120′)

Le film en VOD chez Les Mutins de Pangée

Quittant le 25 février 2001 un petit village à 3000 km de Mexico qu’ils vont rejoindre le 11 mars, les Zapatistes entreprennent un périple à travers le pays pour obtenir l’application des accords signés en 1996 avec le gouvernement sur l’autonomie des peuples indiens...

Cette émission a été animée par Caroline Kim-Morange et Laura Farrenq, à la technique Mélanie Trachsler, Marguerite Méchin et Anne Galland, réalisatrices et membres d’Addoc.

L’émission, comme les précédentes, est en ré-écoute sur le Soundcloud d’Addoc

Iter, les promesses polluantes de la fusion nucléaire : l’enquête de Reporterre

Enquête — Nucléaire — Celia Izoard (Reporterre)

21 juin 2021

Iter se veut la vitrine des réacteurs thermonucléaires promis pour la fin du siècle. Dans une enquête en trois parties, Reporterre révèle les dessous de ce projet démesuré, aux conséquences environnementales désastreuses.

[1/3] Le futur réacteur nucléaire Iter : un projet titanesque et énergivore

Vue d’ensemble du site Iter, en novembre 2020. © Iter Organization/EJF Riche

Le futur réacteur de fusion nucléaire Iter, dans les Bouches-du-Rhône, consommera autant d’énergie qu’il en produira. Ce projet immense est aussi bien plus coûteux que prévu : 44 milliards d’euros.

  • Lire l’article ici

[2/3] Derrière le projet Iter, des montagnes de métaux toxiques et de déchets radioactifs

Cette cuve est le premier équipement à prendre place dans le sous-sol du bâtiment tokamak d’Iter, en juin 2016. © Iter Organization

Présenté comme un projet «propre» qui contribuera à la lutte contre le changement climatique, le futur réacteur nucléaire Iter nécessite pourtant quantité de métaux polluants ou cancérogènes, et produira de nombreux déchets radioactifs.

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[3/3] Le gouffre d’Iter ne décourage pas les projets de fusion thermonucléaire

Une bobine poloïdale de 400 tonnes fabriquée par l’institut chinois ASIPP pour Iter, ici le 20 septembre 2019. © Iter Organization

Incendie, risque sismique, étanchéité des composants… Plusieurs dangers pourraient solder le projet Iter par un échec. L’avenir de la fusion nucléaire en serait quand même protégé, tant les États et les magnats de l’industrie de la tech ou de l’énergie financent des recherches et des projets.

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26 juin, un nouveau seïsme de 3.9 induit par la géothermie profonde à Strasbourg

à lire sur : https://www.resif.fr/blog/2021/06/26/nouveau-seisme-induit-de-magnitude-4-a-strasbourg/

Nouveau séisme induit de magnitude 3.9 à Strasbourg

Le BSCF-ReNaSS, service national hébergé par l’Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre (Eost) à Strasbourg exploitant les données des stations françaises Résif et de certaines stations des réseaux des pays frontaliers, a signalé ce matin un séisme de magnitude 3.9 (Mlv) à 05h00 heure locale, situé à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg (épicentre situé sur la commune de La Wantzenau).

Ce séisme qualifié d’induit a été suivi d’un second de magnitude 2.3 cinq minutes plus tard. Ils s’inscrivent dans une série de plus d’une centaine d’évènements enregistrés depuis novembre 2019 (dont un séisme de magnitude 3.5 le 4 décembre 2020). L’étude de ces séismes et des mécanismes à l’oeuvre en profondeur est toujours en cours, alors que les activités de l’entreprise Fonroche sur le site géothermique Geoven situé sur la zone, ont été stoppées en décembre 2020.

Le détail des données paramétriques de chacun de ces évènements est disponible sur le site https://renass.unistra.fr/. Le séisme de magnitude 4 de ce matin a été ressenti très largement dans la zone de l’Eurométropole de Strasbourg et au-delà.

Les personnes ayant ressenti l’un ou l’autre de ces séisme sont invitées à témoigner sur le site : http://www.franceseisme.fr/ en complétant le formulaire dédié à ce séisme : Compléter le formulaire de témoignage. A 5h30, plus de 1200 témoignages avaient déjà été enregistrés par franceseisme.


à lire sur le même sujet :

Séisme à Strasbourg : la colère des sinistrés face aux procédures d’indemnisation

Louis Fouché, gourou d’une pépinière d’extrême droite

ReinfoCovid, Un Nôtre Monde et les influenceurs anti-masques et anti-vax
[Enquête]

paru dans lundimatin#291, le 10 juin 2021

Les conséquences de l’épidémie de Covid sont pour certaines évidentes : des centaines de miliers de morts, une emprise sur les corps et les libertés inédites à cette échelle, une population sidérée et captive. Mais il y a aussi des effets plus pernicieux, des intoxications plus malignes qui ne touchent pas nos corps mais frappent nos esprits, les engourdissent de confusion. Contrairement aux apparences, les partisans du gouvernement et les tendances « dissidentes » anti-masques et anti-vax partagent une même lecture de la situation, une même partition du monde. Pour les premiers, la seule réponse possible à l’épidémie est une adhésion totale et complète à l’état d’urgence sanitaire et à ses mesures gouvernementales, tout ce qui prétendrait les contester relèverait d’une folie plus ou moins douce, d’une irrationalité criminelle. Pour les seconds, porter un masque ou se faire vacciner ne peut qu’être l’expression d’une adhésion et d’une participation à la « dictature sanitaire » et aux plans secrets de mis au pas de la population par le gouvernement. Il s’agit évidemment de ne pas se laisser acculer dans l’une ou l’autre de ces impasses. Ayant déjà publié bon nombre d’analyses portant sur la gestion gouvernementale, nous explorons cette semaine l’univers de l’un de ses nouveaux « opposants » et découvrons sans grande surprise l’idée de la vie et du monde qu’il défend.

Dernièrement des médias se sont intéressés à l’arrivée dans plusieurs régions de listes électorales impulsées par le collectif anti-masque et anti-vaccin ReinfoCovid, et intitulées Un Nôtre Monde. Depuis sa création à l’automne 2020 le collectif ReinfoCovid a multiplié les chaînes youtube thématiques tel que le “Conseil Scientifique Indépendant”, “La Monnaie – L’Argent” ou “RéinfoSanté”.

Fin avril 2021 il lance la chaîne “RéinfoLiberté” dans le but explicite de constituer des “listes citoyennes” et de réfléchir à “une gouvernance partagée”. L’animateur de cette chaîne, Hayssam Hoballah, présente cette dynamique comme une lutte contre “l’élite mondialiste”. Historiquement dans le language de l’extrême droite cette expression a toujours servi à désigner de manière euphémisée “le complot Juif”. On sait par ailleurs que le terme de “réinformation” est apparu en 1997 sous la plume de Bruno Mégret avant d’être théorisé par l’extrême droite pour présenter ses médias de propagande comme des sources d’informations alternatives [1]

Dans la continuité d’une Lettre à propos de ReinfoCovid [2] publiée sur les médias militants du réseau Mutu il nous a semblé important de poursuivre l’enquête. S’il est désormais difficile d’avoir une vision claire de la composition du collectif ReinfoCovid, la liste de ses membres fondateurs ayant disparue du site internet du collectif, il est par contre possible de s’intéresser à ses personnages les plus actifs : ses deux portes-paroles Alexandra Henrion-Caude et Louis Fouché, et son animateur web Hayssam Hoballah.

Lire la suite sur lundimatin#291

Collectif Stop Loi Sécurité Globale Creuse : soutien aux mobilisations en Limousin ce samedi 26 juin

Il n’y aura pas de rassemblement à l’initiative du collectif Stop Loi Sécurité Globale Creuse ce samedi 26 juin à Guéret, ni les prochains samedis. Non que nous baissions les bras, ou que nous tombions dans l’illusion de la victoire suite à la censure d’une partie de la loi sécurité globale par le Conseil Constitutionnel. La lutte contre les lois et mesures liberticides et l’autoritarisme de notre gouvernement continue. Seulement, nous nous mobilisons depuis des mois, chaque semaine, et nous manquons de disponibilité ces derniers temps pour organiser correctement les événements.

De plus, ce samedi se tiennent deux rassemblements en Limousin auxquels nous apportons tout notre soutien :

A Guéret, dès 14h, se tiendra la première « marche des fiertés » lesbienne et gay, à l’initiative du collectif LGBTQIA+ et du planning familial creusois. Rendez-vous au jardin de la Sénatorerie pour préparer le défilé.

A Limoges, au jardin d’Orsay, à 11h, un nouveau rassemblement en soutien aux inculpé-e-s du 15 juin est organisé. La disproportion des moyens déployés (PSIG, SDAT) pour interpeller des citoyens et citoyennes sans aucun passé criminel, et la nature des charges retenues – dégradation de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation notamment – ne font que confirmer ce que nous craignons et dénonçons au travers de la lutte contre la loi « sécurité globale » et autres mesures liberticides qui se multiplient à toute vitesse depuis un peu plus d’un an. Comment la dégradation d’une antenne relai et de véhicules appartenant à des entreprises qui ne sont plus vraiment publique depuis que le gouvernement s’emploie à les démanteler consciencieusement, peut-elle entraîner une accusation de « porter atteinte aux intérêts de la nation » ? Comment, une dégradation de biens, fussent-ils publics, peut-elle entraîner le déploiement des forces antiterroristes ? De plus comme l’ont justement fait remarquer les camarades de la CRS de Limoges, les médias locaux ne s’encombrent pas avec la présomption d’innocence. Les noms des inculpé-e-s ont été publiés. Et ils et elles sont déjà présenté-e-s comme des coupables alors qu’aucun procès n’a eu lieu.

Notre société glisse de plus en plus franchement vers l’autoritarisme, pour ne pas dire le fascisme. Lutter contre les Grands Projets Inutiles tels l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le barrage de Sivens, l’enfouissement de déchets radioactifs, ou contre des réformes sociales injustes telles la réforme des retraites ou de l’assurance chômage, ou encore contre des projets de lois menaçant nos libertés, nous vaudra-t-il d’être poursuivi-e-s pour avoir « porté atteinte aux intérêts de la nation » ? Toute forme de contestation pourrait nous valoir demain d’être traité-e-s comme des terroristes.

Il y a quelques années, les médias, nationaux et locaux, ont commencé à qualifier en toute impunité les militants écologistes de « terroristes verts ». Ici en Creuse, les militants du collectif Stop Mines 23 avaient été traité-e-s par le dirigeant de la Cominor de « terroristes intellectuels ». Début juin, se tenait le procès des « malfaiteurs », militants anti-nucléaire de Bure. Avant même le procès, les inculpé-e-s ont été empêché-e-s de se voir, de se parler, de circuler librement, pendant de nombreuses années. Une peine en soi, alors qu’aucun jugement n’avait encore été rendu. C’est un fait que les peines, les procédures, les charges retenues, contre les camarades militants et militantes qui ont la malchance d’être interpellé-e-s sont de plus en plus lourdes, et la cohorte de lois, mesures et décrets, liberticides et autoritaires qui passent depuis un plus d’un an viennent compléter l’arsenal répressif et sécuritaire de l’état. A tel point qu’aujourd’hui, on envoie l’antiterrorisme pour interpeller une institutrice, une menuisière, un plombier, un chargé de cours… Qu’est-ce, si ce n’est de l’intimidation ? Le gouvernement cherche à nous museler et à nous enchaîner par la peur. La démonstration de force du 15 juin n’en est qu’un exemple de plus.

En novembre dernier à Argentat (Corrèze), un membre d’une chorale a été interpellé à la suite d’une intervention musicale sur le marché. Son procès se tenait début juin également, à Tulle. Il a écopé de plusieurs mois de prison avec sursis, pour avoir chanté. Ou plutôt, pour « port d’arme » (un opinel dans sa poche) et pour rébellion et violence envers des agents des forces de l’ordre (accusations réfutées par son avocat et par les témoins de la scène). Et oui, même en plein confinement, chanter dans la rue ne constitue pas franchement un délit, encore moins un crime, alors l’appareil répressif et oppressif qui nous sert de justice trouve d’autres prétextes pour interpeller, inculper et punir. Dans les mains de cette justice-là, une pelle à tarte à vite fait de devenir une « arme par destination » (Bure, 2018).

Nous ne nous laisserons pas intimider et nous continuerons de lutter de toutes les manières possibles pour nos droits et libertés, contre l’autoritarisme et le fascisme.

A samedi, à Guéret ou Limoges.

UCL Groupe du Limousin – Solidarité avec les 6 inculpé.es à Limoges

Groupe du Limousin – Solidarité avec les 6 inculpé.es à Limoges

Quatre femmes et deux hommes ont été arrêtés avec une débauche disproportionnée de moyens policiers mardi 15 juin 2021 au matin. Ils seraient soupçonnés de « destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation ». La sous-direction anti-terroriste est présente en renfort des services locaux de police et de gendarmerie. Comme par hasard c’est à la veille d’élections difficiles pour le gouvernement que sort une nouvelle affaire qui permet aux médias de faire campagne contre l’« ultra-gauche »… Ce même gouvernement qui, dans la continuité d’une politique d’État menée de longue date par les gouvernements de droite comme de gauche, détruit méthodiquement nos libertés, nos services publics, nos acquis sociaux, nos vies et la planète ! Ce même gouvernement qui ne craint pas d’exciter les pulsions racistes dans le pays ! Taxer de « terroristes » celles et ceux qui tentent de résister est simplement grotesque. Les terroristes, ce sont ces patrons qui délocalisent les entreprises, les grandes fortunes qui défiscalisent, les politiciens à leur service et les policiers qui, comme toujours, acceptent de faire le sale boulot contre toutes les résistances qui s’expriment. Par delà les débats entre résistants sur les méthodes et les objectifs de nos combats pour l’émancipation sociale et le sauvetage de la planète, nous affirmons notre entière solidarité avec l’ensemble de celles et ceux qui luttent et nous appelons la population à des mobilisations toujours plus fortes sur le territoire, dans les quartiers et dans les entreprises. Limoges le mercredi 16 juin 2021 facebook.com/Union-communiste-libertaire-Limousin

Arrestations du 15 juin : nouveau RDV le 18 juin à 10h devant le commissariat de Limoges

Ce mardi 15 juin, 6 personnes ont été interpellées en Limousin pour des prétendues dégradation de bien que l’État qualifie de « terrorisme ». Retrouvons-nous ce vendredi à 10h à Limoges devant le commissariat où ils sont détenus, montrons que nous ne sommes pas dupes des manœuvres de la maffia au pouvoir.

NOUVEAU RASSEMBLEMENT VENDREDI 18 JUIN À 10H HÔTEL DE POLICE

Dernières infos :
Entre 30 et 50 personnes réunies ce jeudi soir devant le comico.
Des banderoles, des chants, la chorale des résistances sociales (CRS), de nombreux amis des personnes arrêtées.
Des flics tendus qui gardent avec boucliers l’entrée principale du comico.
Cette chanson qui dit en citant des moments historiques du combat social, de la révolution de 1789 à d’autres moments de soulèvements et de sabotages : « non non non / c’est pas bien d’casser / sauf quand on / quand on a gagné »…
Un point sur la situation de l’affaire :
– 3 d’entre elles ont été relâchées sans charges (mais pas l’institutrice)
– les 3 autres seront vraisemblablement présentées à une juge ce vendredi matin
– après ce rendez-vous elles seront soit relâchées, avec ou sans contrôle judiciaire, soit placées en « détention provisoire » et mises en examen
– si des personnes sont incarcérées elles auront besoin de soutien pour cantiner, c’est-à-dire disposer d’un minimum d’argent pendant leur détention
– un comité de soutien est en cours de construction, il se réunira vraisemblablement pour la première fois en tant que tel samedi matin à Limoges

Après le rassemblement une quinzaine de personnes a subi un coup de pression policière bien assumé. Quelques personnes qui quittaient le rassemblement ont observé une surveillance policières, des voitures banalisées qui semblaient les suivre. Plusieurs véhicules de police sont arrivé pour encercler rapidement un groupe de personnes qui rejoignaient leurs véhicules. La situation a duré plus de 15 minutes, avec une trentaine de policiers stoïques mais menaçants qui encerclaient les gens tels des zombies tout en leur intimant l’ordre de partir. Ils ont pris l’identité d’une personne et ont finalement eu l’ordre de se replier.
Continuons à dénoncer cette mascarade
Retrouvons-nous encore demain et samedi

Lire la suite : https://labogue.info/spip.php?article1040

A lire sur le même sujet : https://labogue.info/spip.php?article1039

« Pour Clément, à l’assaut du ciel »

Publié le 7 juin 2021 par Acta.zone – https://acta.zone/pour-clement-a-lassaut-du-ciel/


Nous publions ici le texte lu par l’Action Antifasciste Paris-Banlieue lors de la manifestation parisienne du 5 juin 2021 en hommage à Clément Méric, 8 ans après son assassinat par des militants d’extrême-droite.

Ce vendredi, les assassins de Clément ont à nouveau été condamnés en appel pour son meurtre. Nous avons toujours dit, depuis 2013, que nous n’attendions rien de ce procès, à une chose près. Qu’il soit un moment de vérité, en particulier pour ses amis et ses proches. Et il doit être clair aux yeux de tous aujourd’hui que Clément a bel et bien été assassiné. Qu’il ne s’agissait pas, comme l’a raconté une certaine presse, de l’issue tragique d’une bagarre entre deux bandes dépolitisées, ou d’un fait divers malheureux.

Clément a été visé par des militants d’extrême-droite et il est mort parce qu’il a été identifié comme un militant antifasciste.

Antifasciste, il l’était lors de sa jeunesse à Brest. Il l’est resté en rejoignant Paris en 2012 pour poursuivre ses études. C’est ici qu’il a intégré l’union syndicale Solidaires et rencontré notre organisation, dans laquelle se côtoient alors militants révolutionnaires, jeunes syndicalistes et ultras du Virage Auteuil. Pendant près d’une année, il a milité à nos côtés, dans Paris et sa banlieue, pour ne pas laisser la rue à l’extrême-droite, auprès des migrants qui sont traqués et chassés par les forces de l’ordre, avec les collectifs de quartiers populaires qui s’organisent pour exiger la vérité et la justice pour tous les jeunes brutalisés par la police, et contre toutes les formes d’oppressions et de discriminations.

C’est de ce parcours de lutte commun que vient notre refus d’attendre quoi que ce soit du procès de ses assassins. Car notre conception de la justice n’a rien à voir avec celle des tribunaux de la bourgeoisie raciste de l’État français. Car notre combat n’est pas compatible avec le système pénitentiaire. Et notre antifascisme ne s’est jamais cantonné à la lutte contre les groupes de l’extrême-droite traditionnelle.

Un antifascisme conséquent aujourd’hui ne peut pas faire l’impasse sur des luttes comme celles contre le massacre des migrants en Méditerranée, la gestion néocoloniale des populations non-blanches, le déchainement islamophobe, les violences policières, l’institutionnalisation de l’état d’urgence, les politiques antiterroristes ou la chasse aux islamo-gauchistes etc.

Un antifascisme conséquent ne peut pas rester muet face à la multiplication des interventions impérialistes françaises en Afrique et ailleurs. Il ne peut pas rester muet face à la criminalisation du soutien à la résistance des peuples en lutte, en premier lieu du peuple palestinien qui combat héroïquement pour sa liberté, de la mer au Jourdain.

Un antifascisme conséquent aujourd’hui sait bien que la milice la plus violente et meurtrière dans ce pays, ce n’est pas Génération identitaire ou les Zouaves, c’est la police française.

Nous vivons un tournant autoritaire et raciste effrayant, qui se traduit par un déchainement de violence pour mater les révoltes qui fleurissent contre le racisme d’État ou la précarisation massive produite par le néolibéralisme. Et le regain d’activité des bandes fascistes ne peut pas se lire hors de ce contexte.

Prise de vertige face à l’offensive fasciste, une partie de notre camp remobilise à raison le thème de l’antifascisme. Mais c’est trop souvent pour s’engager dans des comparaisons réductrices avec les années 1930. Nous pensons qu’il s’agit d’une erreur d’analyse et de stratégie.

Le fascisme ne se réduit pas à ce qu’il s’est passé en Europe pendant une vingtaine d’années lorsqu’il était minuit dans le siècle. Au contraire, ce qui pouvait sembler, d’un point de vue européen ou blanc, être une forme radicalement nouvelle d’idéologie et de violence était en continuité avec l’histoire de la dépossession coloniale et de l’esclavage racial.

Une « histoire concrète du fascisme », doit faire sa place à la colonisation, au complexe carcéral-industriel et à la contre-révolution. Le fascisme dans ce pays, c’est aussi les massacres au Cameroun ou en Indochine, c’est aussi la généalogie coloniale des techniques de maintien de l’ordre, c’est aussi les cérémonies de dévoilement organisées en Algérie et la doctrine militaire contre-insurrectionelle.

La menace n’est pas un « retour des années 1930 » mais le fait permanent d’une terreur d’État racialisée, d’un fascisme persistant.

Face à cela, plusieurs attitudes existent dans notre camp, toutes polarisées par 2022. D’un côté, une partie semble résignée et attend la catastrophe comme un moment difficile à passer, en se disant qu’après Trump il y a Biden. De l’autre, une partie espère un miracle en essayant de rejouer l’union de la gauche et espère être sauvée par les fronts antifascistes des dimanches électoraux.

Face à l’hypothèse de l’union de la gauche, on préfère celle des blocs révolutionnaires. On voit ce que c’est un bloc, c’est plus concret. On commence par faire bloc dans la rue, face aux fascistes ou aux flics, ou pour marcher ensemble. Ça part des luttes extraordinaires des dernières années, et on sait qu’on ne fera pas bloc avec ceux qui ont rédigé les lois Travail, les ordonnances Macron. Ou encore avec ceux qui défilent avec les flics lorsque ces derniers exigent le droit de réprimer en paix. On ne fait pas bloc en exigeant des dissolutions de l’État qu’on combat quotidiennement ou en réclamant davantage de mesures antiterroristes.

Bloc c’est aussi le mot dans le mouvement ouvrier qui désigne la capacité à articuler les différentes luttes pour constituer une force capable de menacer le pouvoir existant. C’est imaginer comment constituer des alliances entre les mouvements divers qui ont fait de ce pays le théâtre de la plus grande conflictualité sociale en Europe au cours des dernières années. Faire bloc, c’est se mettre en mouvement dès maintenant, forts de nos avancées récentes et en tirant les leçons de nos défaites. Faire bloc, c’est refuser de se résigner à avancer dans un espace-temps politique entièrement cartographié par l’ennemi et dont 2022 est la pointe émergente. Faire bloc, c’est se rappeler que même si c’est mal parti pour notre histoire, même si l’obscurité augmente et que nos slogans sont en désordre, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.

C’est le sens que l’on a donné à la manifestation d’hier. L’enjeu n’est pas seulement de commémorer un ami, un frère ou un camarade, clamer la mémoire de Clément, c’est ancrer dans les cœurs de tout un chacun la ferveur de notre lutte commune et se donner les moyens de la rendre victorieuse.

En 2013, quelques jours après sa mort, nous écrivions : face aux capitalistes, aux fascistes et l’État, une révolution reste à faire.

8 ans après, depuis le camp que Clément avait choisi, et qui lui a valu de mourir, nous continuons le combat, en partant, pour Clément et tant d’autres, à l’assaut du ciel.

Juillet 2021 – zad nddl – Rassemblement Intergalactique à l’occasion de l’invasion zapatiste

Juillet 2021 – zad nddl – Rassemblement Intergalactique en lien avec l’invasion zapatiste 😃⛵️⚓️ // 10/11 – ¡Muchas luchas para vivir, un mismo corazón para luchar! Rencontres de femmes, personnes trans, inter et non-binaires de l’Autre Europe // 13/14 – Rencontres mixtes, ouvertes à tout.es — sites : zad.nadir.org / zadenvies.org – fb : zad nddl info sur inscription : inscription2021@riseup.net (précisez vos dates de venue et le nombre de personnes) l’évènement facebook : https://www.facebook.com/events/1486895508310498/

L’annonce du « voyage pour la vie » et de la venue, pour la première fois en Europe, d’une grande délégation du mouvement zapatiste nous a mis des étoiles dans les yeux. Leur « invasion » renversée pour dénoncer haut et fort la poursuite de la colonisation du monde par l’hydre capitaliste a fait émulsion dans le bocage et dans nombre d’espaces en résistance dans l’Autre Europe. L’expérience des territoires autonomes zapatistes – née du soulèvement de 1994 – s’est maintenue depuis avec une détermination et une créativité ébouriffante. Pour notre mouvement comme pour bien d’autres, cette expérience, si lointaine et si proche à la fois, a formé un repère dans le brouillard des horizons révolutionnaires. Quelques semaines après l’annonce de leur traversée de l’océan, des femmes de la zad ont envoyé aux compas zapatistes une lettre d’invitation à venir échanger dans le bocage et ses communs au cours de leurs parcours en Europe. (La lettre d’invitation : https://zad.nadir.org/spip.php?article6815 Pour plus d’infos sur le « voyage pour la vie zapatiste », voir entre autre le texte « l’invasion zapatiste commence ! :https://lavoiedujaguar.net/L-invasion-zapatiste-commence et les communiqués des compas zapatistes traduits sur : https://enlacezapatista.ezln.org.mx ) La zad de Notre Dame des landes a, depuis le temps de la lutte anti-aéroport, pour tradition d’organiser de grands rassemblements estivaux, carrefours de résistances en cours : Zadenvies et Semaine Intergalactique notamment. Cette année, l’excursion zapatiste nous réunit autour d’un cap commun que nous avons appelé « Rencontres Intergalactiques ».

Continuer la lecture de Juillet 2021 – zad nddl – Rassemblement Intergalactique à l’occasion de l’invasion zapatiste

Invitation à la délégation zapatiste d’une assemblée de femmes de la Montagne limousine

Pour faire suite à l’appel des zapatistes (EZLN – Chiapas, Mexique), une assemblée de femmes de la Montagne Limousine s’est constituée pour inviter la délégation de femmes, d’hommes et autres zapatistes à nous rendre visite ici. Voici le texte de l’invitation. le Syndicat de la Montagne Limousine, qui a aussi signé la Déclaration pour la Vie de janvier 2021 -qui donne le ton de la visite zapatiste en Europe-, s’associe à cette invitation et appuiera, dans la mesure de ses moyens, le bon déroulement de ces rencontres si elles ont lieu (le parcours de la délégation n’est pas encore arrêté).

Un appel à dons pour couvrir les frais de cet évènement vient d’être mis en ligne.

Lire la suite sur : syndicat-montagne.org