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17 juin – Agir contre la réintoxication du monde

Nous avons aperçu pour la première fois dans nos existences ce qui serait encore possible si la machine infernale s’arrêtait enfin, in extremis. Nous devons maintenant agir concrètement pour qu’elle ne se relance pas. 

—- Nous appelons en ce sens les habitant.e.s des villes et des campagnes à déterminer localement les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques – cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plateformes amazon sur des terres arables, unités d’élevage intensif ou installations de nouvelles antennes 5G, clusters développant la numérisation de l’existence et un monde sans contact avec le vivant, destructions de forêts et prairies en cours… Nous invitons chacun.e localement à dresser de premières cartographies de ce qui ne doit pas redémarrer, de ce qui doit immédiatement cesser autour d’eux, en s’appuyant sur les cartes et luttes existantes (1). Puis nous appelons le 17 juin à une première série d’actions, blocages, rassemblements, occupations… Viser sérieusement à se défaire de certains pans du monde marchand, c’est aussi se doter des formes d’autonomies à même de répondre aux besoins fondamentaux de celles et ceux que la crise sanitaire et sociale plonge dans une situation de précarité aggravée. Nous appelons donc aussi le 17 juin, dans la dynamique des campagnes covid-entraide et « bas les masques », à des occupations de terres en villes ou dans les zones péri-urbaines pour des projets de cultures vivrières, ainsi qu’à des réquisitions de lieux pour des centres de soins et redistributions. —-

Certes, nous ne reviendrons pas sur les espèces disparues, les millions d’hectares de terres ravagées, de forêts détruites, sur les océans de plastique et sur le réchauffement planétaire. Mais de manière inédite dans le capitalocène, les gaz à effet de serre ont diminué partout ou à peu près. Des pans de mers, de terres ont commencé doucement à se désintoxiquer, tout comme l’air des villes suffoquées de pollution. Les oiseaux sont revenus chanter. Alors, pour qui se soucie des formes de vie qui peuplent cette planète plutôt que d’achever de la rendre inhabitable, la pandémie mondiale dans laquelle nous sommes plongé.es, en dépit de tous les drames qu’elle charrie, pourrait aussi représenter un espoir historique. Nous avons paradoxalement vu se dessiner le tournant que l’humanité aurait dû prendre depuis bien longtemps : faire chuter drastiquement la nocivité globale de ses activités. Ce tournant, même les incendies de territoires immenses, les sécheresses consécutives ou les déflagrations à la Lubrizol des mois derniers n’avaient pas réussi à nous le faire prendre. 

Cependant, ce tournant que nous désirions tant, nous n’avons généralement pas pu l’éprouver dans nos chairs parce que nous étions enfermé.es. Car mis à part dans certains territoires ruraux et espaces urbains solidaires où existent déjà un autre rapport au collectif, à la production ou au soin du vivant, le confinement a été pour la majorité de la population le début d’un cauchemar. Une période qui renforce encore brutalement les inégalités sociales, sous pression policière. Et le drame absolu c’est que, malgré tout ce que la situation a de bouleversant, nos gouvernants n’en étaient pas moins déterminés à relancer dès que possible tout ce qui empoisonne ce monde et nos vies – tout en nous maintenant par ailleurs isolé.es et contrôlé.es dans des cellules numériques, coupé.es de ce qui fait le sel et la matérialité de l’existence.

Rien ne les fera bifurquer, si on ne les y contraint pas maintenant

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L’intimidation des associations environnementales, nouvelle arme de l’Etat pour la défense des intérêts de l’agro-business?

Sources et Rivières du Limousin – COMMUNIQUE DE PRESSE – 28mai2020

Alors que le renforcement de la sanction des atteintes à l’environnement se fait toujours attendre, la gendarmerie d’Egletons semble plus occupée à traquer la liberté d’expression quand elle s’en prend auxintérêts de l’ago-business…C’est la désagréable impression que l’association Sources et Rivières du Limousin a ressenti aux premiers jours du déconfinement.

Le juriste et porte-parole de Sources et Rivières du Limousin a en effet reçu la visite, à son domicile, de la gendarmerie nationale, un samedi de déconfinement. Il est convoqué dans les semaines qui viennent pour être entendu dans une enquête le concernant(et ne concernant que lui), diligentée par Madame la Procureure de Tulle. Les faits? Avoir répondu en janvier 2020 à une interview de France3 Nouvelle-Aquitaine, pour dénoncer la destruction de 5ha de zones humides dans le cadre de la construction des serres industrielles à tomates hors-sol d’Egletons en Corrèze !

L’enquête concerne une prétendue«violation de domicile»,pour avoir mis les pieds sur une partie de la zone de remblai. Les images diffusées sur France télévision le 16 janvier montrent pourtant bien notre porte-parole en dehors du site clôturé des serres industrielles, et en présence de deux journalistesautorisés par le propriétaire à faire leur travail.

Mine de Salau – Audience à la cours d’appel de Bordeaux

Stopmines Salau – Communiqué de presse – 14 mai 2020

 » Le Tribunal Administratif de Toulouse a annulé en juin 2019 le PERM de Couflens. L’État et Variscan Mines SAS se sont pourvus séparément en appel en demandant préalablement à l’appel sur le fond, un sursis à exécution. La CAA de Bordeaux a fixé la date de l’audience : 19 mai 2020 « 


Lire l’article complet sur StopminesSalau.com

ISFSystExt – Rapport d’étude | Mine d’argent-mercure d’Imider, Maroc

Impacts de l’exploitation minière – 8 mai 2020 – SystExt

 » A quelques 300 km au sud-est de Marrakech se situe la commune d’Imider, dont les populations vivent essentiellement de l’activité agricole vivrière. Dans cette région caractérisée par un climat semi-désertique, la ressource en eau est rare et se trouve au cœur de conflits socio-environnementaux depuis de nombreuses années. Les eaux souterraines sont en effet exploitées pour l’alimentation d’une mine d’argent-mercure installée dans la zone depuis 1969. D’après les populations locales, les pompages pour les besoins en eau de la mine seraient à l’origine de diminutions de débits et de tarissements des captages d’eau qu’elles utilisent.

En réponse à une sollicitation du collectif Mouvement sur la voie de 96 Imider, SystExt a mené une analyse des risques potentiels sur les eaux souterraines et de surface, comprenant deux volets : une étude bibliographique détaillée et une mission de terrain de deux jours en avril 2019. « 

Lire l’article sur SystExt.org

Hommage à James Del Tedesco

SI A LA VIDA,

NO A LA MINA !

Nous, opposant.es à l’extractivisme d’ici et d’ailleurs, avons la douleur de vous faire part du décès de notre camarade James del Tedesco qui a combattu toute sa vie l’industrie minière au Mexique et en France.

Il y a près de trente ans, par un heureux hasard, James s’installait dans le village de Cerro de San Pedro, située au Nord-Ouest du Mexique. Peu après avoir acheté une maison, il s’informa des sombres projets de l’entreprise Minera San Xavier (filiale de l’entreprise canadienne New Gold). C’est ainsi qu’il s’engagea auprès du FAO (Frente Amplio Opositor a MSX) contre cette industrie mortifère. Peu enclin aux grands discours et préférant l’action bien pensée, il engagea toute sa personne dans cette lutte au point qu’il perdit plusieurs amis dont l’un fut assassiné sous ses yeux.

Mais James a également beaucoup compté en France. Il a notamment joué un rôle fondamental dans la construction du mouvement national contre l’extraction minière. Le 21 juillet 2009, il manifestait avec ses camarades devant l’ambassade du Canada au Mexique, pays d’où proviennent la plupart des grandes compagnies minières. Le lendemain, face au succès inattendu de cette mobilisation, Juan Carlos Ruiz Guadalajara (un de ses amis) proposa de décréter que le 22 juillet serait désormais la Journée internationale contre les mines à ciel ouvert. Quelques mois plus tard, Mariano Abarca Roblero, également présent lors du rassemblement, était assassiné au Chiapas…

Quatre ans plus tard, nous fûmes en France une poignée à suivre le mouvement qui avait été initié en 2009 par James et ses camarades. Le 22 juillet 2013, une vingtaine de personnes se regroupait à Tennie pour protester contre la reprise de l’extraction minière dans la Sarthe et plus largement en France. Un an plus tard, nous étions 500 à nous réunir dans la Creuse. Notre Jeannot (comme il aimait appeler tous ceux qu’il croisait), revenu du Mexique après avoir été menacé de mort, était présent. A l’âge de 72 ans il continuait le combat comme s’il en avait 20… L’année d’après, rebelote et ainsi de suite jusqu’à la fin.

Conscients d’avoir perdu un compañero de lucha, mais aussi et surtout un ami, nous avons tou.tes pleuré sa mort. Mais nous nous sommes aussi senti.es honoré.es d’avoir connu ce personnage haut en couleur qui est allé jusqu’au bout dans sa lutte. James est mort les armes à la main : au plus haut de la crise sanitaire que nous connaissons actuellement, il aidait les vieux du coin. Le COVID-19, ce rejeton de la société industrielle et capitaliste l’a emporté à l’âge de 78 ans.

Une citation de Bertolt Brecht reprise par le chanteur cubain Silvio Rodriguez résume peut-être mieux que nous ne l’avons fait ce que James fut pour nous :

« Il y a des hommes qui luttent un jour et ils sont bons, d’autres luttent un an et ils sont meilleurs, il y a ceux qui luttent pendant de nombreuses années et ils sont très bons, mais il y a ceux qui luttent toute leur vie et ceux-là sont les indispensables ».

Bertolt Brecht, La Mère ou Vie de la révolutionnaire Pélagie Vlassova de Tver, Scène 10 (1931)

Hasta Siempre Jeannot !

Radio libertaire – Chroniques syndicales internationalistes – Grèce

Publié le samedi 22 février 2020 – http://www.cnt-f.org

Chroniques syndicales internationalistes, l’émission du Secrétariat International de la CNT. Vous pouvez la retrouver chaque quatrième samedi du mois de 11h30 à 13h30 sur les ondes de Radio Libertaire (89.4 FM en région parisienne / sur Internet partout dans le monde).

Au programme de l’émission du samedi 22 février : Entretien avec Niki Vassiropoulou, réalisatrice du documentaire « Nous ne vendrons pas notre avenir » sur la lutte d’une région contre l’implantation d’une mine d’or dans le nord-est de la Grèce.

La Chalcidique, entre mines antiques et résistance contemporaine

En mai 2018, SystExt s’est rendu en Grèce, pays qui dispose à la fois d’un important passif minier et d’une actualité minérale dense. Le séjour a consisté en des visites de sites miniers (en activité, fermés ou encore réhabilités), enrichies de rencontres d’exploitants miniers, d’associations, d’élus ou encore de riverains de villages sinistrés. Complexe aurifère et polymétallique de Cassandra en Chalcidique, bassin charbonnier du « Western Macedonia Lignite Centre », mines de plomb et d’argent du Laurion, île de Milos dédiée aux minéraux industriels (roches, substances et minéraux non métalliques destinés à la fabrication des produits du quotidien) … SystExt revient sur ces territoires miniers au travers de trois reportages de terrain, étayés de recherches bibliographiques. Premier volet de la série : le complexe de Cassandra et la mine de Skouries.

– La Chalcidique, entre mines antiques et résistance contemporaine > Voir le reportage au lien suivant


– Western Macedonia Lignite Centre : le charbon à tout prix > Voir le reportage au lien suivant

– L’île de Milos : miroir silencieux de notre « progrès » > Voir le reportage au lien suivant

Une synthèse de toutes les publications et supports produits, par SystExt et ses partenaires, est également disponible au lien suivant. Retrouvez d’ailleurs un passionnant récit  de voyage par la journaliste Hélène FERRARINI, qui a accompagné l’équipe durant ce séjour. 

Séismes : quand l’homme fait trembler la terre

Mines, carrières, forages et géothermie profonde provoquent des séïsmes, enquête :

https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-15-fevrier-2020

France Inter – Secrets d’info (le 15-02-2020) –  » En Alsace, en Ardèche et dans les Pyrénées-Atlantiques, l’activité humaine est soupçonnée de contribuer aux tremblements de terre. Les experts redoutent des séismes plus importants à venir. … Retour sur trois lieux emblématiques où l’homme pourrait avoir déclenché des tremblements de terre.  »

Séisme de Strasbourg, en Alsace : un forage de géothermie sous surveillance

Le 12 novembre 2019, un séisme d’une magnitude de 3,1 sur l’échelle de Richter a été ressenti près de Strasbourg. Cette fois, c’est la géothermie profonde qui est potentiellement en cause. La géothermie consiste à récupérer la chaleur émise par la Terre pour se chauffer ou produire de l’électricité. Selon les spécialistes, la géothermie profonde à 5 000 mètres de profondeur est plus risquée que les autres. « À partir de ces profondeurs, on entre dans ce qu’on appelle la zone sismogénique naturelle, où peuvent se produire des tremblements de terre importants, explique Jean Schmittbuhl, directeur de recherche au CNRS à l’université de Strasbourg. Plus on va en profondeur, plus on augmente le risque.« 

« La géothermie profonde provoque de la microsismicité induite à des niveaux faibles, estime Xavier Arnoult, responsable de la géothermie à la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dans le Grand Est. Notre but est justement d’essayer de la contrôler, de la surveiller et de pouvoir agir en conséquence. » Un arrêté préfectoral prévoit l’arrêt immédiat de la géothermie profonde, dès qu’un séisme supérieur à 2 est détecté. C’est ce qui s’est passé le 12 novembre 2019.

Un « essaim sismique »

Selon plusieurs sismologues, le site de Vendenheim-Reichstett exploité par la société Fonroche pourrait être à l’origine de ce séisme. Dans un rapport rendu le 20 novembre 2019, le groupe de travail de l’Institut national des sciences de l’univers (INSU) estime que le séisme du 12 novembre « est très probablement la conséquence mécanique » d’un « essaim » de sismicité provoqué cinq kilomètres plus au nord par l’activité géothermique de la société Fonroche.

« Plus d’une centaine de tremblements de terre d’une magnitude plus faible ont été enregistrés dans cette zone-là, relève Jean Schmittbuhl. Nous sommes maintenant sûrs que cela a démarré dans la nuit du 6 au 7 novembre pendant une période d’activité de tests hydrauliques sur le site de Fonroche. C’est un élément de coïncidence fort. » « Cette surpression d’eau a migré un peu plus loin, et c’est dans cet essaim sismique secondaire qu’est apparu un séisme un peu plus gros, ajoute Pascal Bernard de l’Institut de physique du globe de Paris. Il a probablement eu lieu sur une faille préexistante connectée à la zone où se situe le forage de Fonroche.

Une mine à Fontrieu ?

1 février 2020 par Stop Mines 81

Non Bercy !

Alors que le dossier de ce projet de mine est sur le bureau du ministre de l’économie et des finances en attente de sa décision, un rassemblement citoyen s’est déroulé ce samedi 1er février à l’appel du collectif Stop Mines 81.
Ce sont près de 200 personnes qui ont bravé cette fraîche et humide matinée hivernale pour marquer leur opposition, à proximité de l’endroit supposé des éventuelles installations minières (Stockages de déchets miniers et entrée de la mine,…).


Plus que jamais restons mobilisés.
Déterminés, oui !
Des terres minées, non !

Lire sur stopmines81.org

Les ambitions minières de la France mises à mal en Ariège

Les Echos – par Laurent Marcaillou Publié le 20 déc. 2019

Les Australiens ont filé à l’anglaise, il ne reste presque plus rien dans l’ancienne mine de Salau, à Couflens en Ariège. Leur projet devait être le point de redémarrage de la prospection en France, la situation actuelle ressemble à un point final. L’annulation du permis de recherche de tungstène par le tribunal administratif de Toulouse, le 28 juin, a mis à mal les nouvelles ambitions minières de la France. La justice a considéré que les porteurs du projet n’avaient pas l’assise financière pour investir les 25 millions d’euros prévus dans l’exploration quand ils ont obtenu le permis en 2016.

L’Etat et la société ont fait appel cet été, mais Apollo Minerals a quitté les lieux sans attendre le jugement. Sa filiale Mines du Salat, chargée de l’exploration, a été mise en liquidation judiciaire le 28 octobre. Les ventilateurs installés dans les galeries et le matériel ont été enlevés.

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Le billet vert. La carrière du Teil a bien joué un rôle dans le séisme du 11 novembre

franceinfo – Anne-Laure Barral Radio France – le 20/12/2019

Le tremblement de terre du Teil en Ardèche le 11 novembre dernier a-t-il été provoqué par la carrière qui se trouve sur cette commune ? Alors que la préfecture de l’Ardèche vient d’autoriser la reprise de son activité, un rapport scientifique publié hier montre qu’elle a joué un rôle dans le déclenchement de ce séisme…

Les experts du CNRS, de Géoazur, de l’IRD, de l’université de Montpellier voulaient savoir si la carrière du groupe Lafarge au Teil avait pu déclencher ou aggraver le tremblement de terre du 11 novembre. Un séisme inhabituel d’une forte magnitude 5, proche de la surface et avec peu de répliques. Leur rapport dit en substance que ce séisme se serait produit un jour ou l’autre, sans doute dans 10 000 ou 100 000 ans parce qu’il y a bien une faille à proximité, celle de Rouvière, mais il précise aussi que la carrière a sans doute déclenché le moment où il s’est produit.

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« On a dejà traité le sujet » – Terres en Luttes

Radio Libertaire 03-11-2019 Podcast de la première émission Radio d’Addoc « On a déjà traité le sujet ! »

Pour cette première émission, nous avons choisi comme sujet : Terres en lutte. Et nous vous proposons de découvrir 4 films documentaires qui « traitent » chacun à sa manière ce « sujet » de la terre exploitée et de ceux qui y vivent. Face à des projets industriels, miniers ou immobiliers, les populations locales sont d’abord dépassées, partent souvent en lutte et parfois gagnent même la partie !

– C’est pas fini ! d’Anne de Galzain
– Nous ne vendrons pas notre avenir de Niki Velissaropoulou
– A ciel ouvert d’Inès Compan
– La terre en morceaux d’Ariane Doublet

Brésil : le militant indigène Paulo Paulino Guajajara, défenseur de la forêt, assassiné

Par Anne Vigna – France Culture – 04/11/2019

Le drame s’est produit vendredi dans la région amazonienne d’Arariboia, dans l’Etat du Maranhão, l’un des plus touchés par les feux et l’exploitation forestière illégale. Ce défenseur de la forêt s’opposait à l’exploitation illégale du bois et à l’expansion agricole.

Au Brésil, les organisations indiennes déplorent l’assassinat vendredi 1er novembre du militant Paulo Paulino Guajajara, froidement tué par des trafiquants de bois. Ce père de famille, connu également sous le nom de Kwahu Tenetehar, était l’un des responsables de l’ONG Gardiens de la forêt, une organisation créée par les Indiens contre les coupes illégales de bois et l’expansion agricole.

Le cinquième « gardien de la forêt » assassiné en trois ans

Surnommé « le loup », Paulo Paulino Guajajara avait 26 ans et il est le cinquième « gardien de la forêt » assassiné en trois ans. Cette organisation défend un territoire de 413 000 hectares sur lequel vivent près de 6 000 indiens Guajajara dans l’état du Maranhao, au nord-est du Brésil. Les Indiens Guajajara ont décidé en 2016 de lutter eux-mêmes contre les coupes illégales pratiquées par les trafiquants de bois, sans plus attendre l’action de la police. Ils patrouillent sans cesse sur leur territoire et quand ils découvrent un chantier dans la forêt, ils détruisent campement et matériel et remettent les trafiquants à la police. Leur action a été saluée par nombre d’organisations écologistes et a bien freiné le trafic illégal de bois dans la région. 

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Une Juste colère. Interrompre la destruction du monde

« Nous n’avons plus l’Histoire avec nous » : entretien avec Jérôme Baschet – 12 septembre 2019 – ACTA

Nous avons réalisé cet entretien avec Jérôme Baschet à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Une Juste colère. Interrompre la destruction du monde, aux Éditions Divergences. Ce livre – qui contient à la fois un retour sur le mouvement des Gilets Jaunes (en particulier la centralité de la pratique du blocage, le refus de la représentation et l’invention de nouvelles formes d’auto-organisation populaire), des analyses sur les derniers développements d’un capitalisme néolibéral qui accélère toujours davantage le désastre écologique, ainsi que d’intéressantes propositions quant au renouvellement de la stratégie révolutionnaire – nous paraissait un excellent support pour aborder avec son auteur les problématiques les plus urgentes de la situation.

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21 Sept – Paris – Gj, ecolos, tous ensemble

Suite à la tribune appelant à une convergence réelle le 21 septembre, des écologistes, gilets jaunes, et collectifs en lutte ont décidé d’un rendez vous commun le matin. Nous serons à 9h à Madeleine, celles et ceux qui le souhaitent partiront sur les Champs Élysées avec les GJ à 9h30.

Ce rendez vous du matin est ouvert à tous ceux et celles qui souhaitent montrer en acte la solidarité des luttes. Jeunes en grève pour le climat, syndicalistes, militants d’organisations écologistes et sociales, collectifs en lutte, collectifs gilets jaunes : nous répondrons à l’appel.

L’après midi, certains resteront dans l’ouest parisien, d’autres iront à la marche climat à 14h (départ St Michel) ou à l’action de désobéissance à 17h, mais le matin nous serons ensemble.

Venez avec vos couleurs et votre volonté d’agir ensemble.

N’oubliez pas votre parapluie en soutien à Hong Kong qui nous montre chaque semaine ce que peut être la puissance d’un peuple uni et solidaire dans la rue.

RDV PLACE DE LA MADELEINE 9H.

D’autres infos sur le 20/21 : https://paris.demosphere.net/

ACTA

 Action Antifasciste Paris Banlieue

 Action Crolles – 38 (Gilets Jaunes)

 Assemblée des Gilets jaunes d’Orléans

 Assemblée des Gilets Jaunes de Versailles

 AG educ Paris

 Association familiale laïque de Commercy

 Blocage 17 novembre Toulouse, page Facebook

 Cerveaux non disponibles

 Clap33 Bordeaux

 Climat Social

 Collectif Défense jeunes du mantois

 Collectif écoféministes Strasbourg

 Collectif Peuple révolté

 Comité Adama

 Désarmons-les

 Des Gilets Noirs en lutte

 Désobéissance Ecolo Paris

 Des rebelles « drapeaux noirs » d’Extinction Rebellion France

 Extinction Rebellion Bordeaux

 Extinction Rebellion Boulogne

 Extinction Rebellion Brest

 Des membres de Extinction Rebellion Bretagne

 Extinction Rebellion Dinan

 Extinction Rebellion – Dernière occupation avant la fin du monde

 Extinction Rebellion Metz

 Extinction Rebellion PACA

 Extinction Rebellion Rennes

 Femmes Gilets Jaunes Île de France

 Floraisons

 France en colère 08 (Gilets Jaunes)

 Fridays For Future Grenoble

 Fridays for future Nice

 Frric (French Ric) Bordeaux

 Gilets Jaunes Ancenis

 Gilets Jaunes Argenteuil

 Gilets Jaunes Belleville

 Gilets Jaunes Brest Rebelle

 Gilets Jaunes de Buchelay

 Gilets Jaunes Bulgneville

 Gilets Jaunes Chateaubriant

 Gilets Jaunes de Commercy

 Gilets Jaunes Donges

 Gilets Jaunes de Gennevilliers

 Gilets Jaunes Gignac et alentours (Département Hérault)

 Gilets Jaunes Île Saint Denis

 Gilets Jaunes intermittent-e-s, chômeur-e-s, précaires

 Gilets Jaunes Lyon, page Facebook

 Gilets jaunes de la montagne limousine

 Gilets Jaunes Montélimar

 Gilets jaunes de Montreuil :

 Gilets Jaunes Nancy Porte Sud

 Gilets Jaunes Nantes

 Gilets Jaunes de Nice

 Gilets Jaunes de Pantin

 Gilets Jaunes Paris-sud

 Gilets jaunes Pays de Retz

 Gilets Jaunes Place des fêtes

 Gilets Jaunes Poitiers

 Gilets Jaunes Rungis Île-de-France

 Gilets Jaunes Saint Avold

 Gilets Jaunes Saint-Ouen

 Gilets Jaunes Sarreguemines

 Gilets Jaunes Secteur Vallet

 Gilets Jaunes Toulouse, page Facebook

 Gilets Jaunes Toulouse en Action, page Facebook

 Gilets Jaunes Val de Marne (94)

 Gilets Jaunes Verdun

 Grève Jaunérale : Riposte Générale, page Facebook

 La Chapelle Debout !

 Le Collectif sans fin

 Le Peuple Uni, page Facebook

 Le Printemps du changement (GJ – Marche climat – Youth for Climate)

 Le syndicat ASSO-Solidaires,

 L’équipe du facebook Gilets Jaunes du 93

 Les Aindisponibles, page Facebook

 Les cheminots de l’intergare

 Les gilets jaunes : résistance (01), groupe Facebook

 Les Gilets Verts

 Les Sous-Marins Jaunes

 Les Zafficheurs Jaunes Bordeaux

 Maison du peuple de Saint-Nazaire et alentours (Gilets Jaunes)

 Maison du Peuple en colère, Saint Nazaire

 Paris Blocage Résistance, page Facebook

 Plateforme d’enquêtes militantes

 Plein le dos, Collectif Gilets Jaunes

 Radiaction

 Rennes en Lutte pour l’environnement

 Résistance Ecolo Reims

 Résistance Gilets Jaunes France

 RESOME

 Sanglier Jaune, automédia YouTube

 Sepanso Landes

 Ultimatum Gilets Jaunes Occitanie

 Union Juive Française pour la Paix

 Youth for Climate Paris

 Youth for Climate Brest


« Ici, le peuple dirige, le gouvernement obéit » : au Mexique, le zapatisme est bien vivant

6 septembre 2019 / Jérome Baschet

L’auteur de cette tribune raconte comment, après un moment de repli face aux menaces du pouvoir et à ses grands projets destructeurs, les zapatistes multiplient les initiatives et font preuve d’une vitalité sans faille dans l’élaboration de leur autonomie.

Jérôme Baschet, historien, a été longtemps enseignant-chercheur à l’EHESS et enseigne actuellement à l’Université autonome du Chiapas. Il est l’auteur de La rébellion zapatiste, Ed. Flammarion, 2019.


Au Chiapas (sud du Mexique), le mois d’août a apporté une nouvelle réjouissante qui devrait susciter l’intérêt de celles et ceux qu’atterrent l’emballement productiviste et sa spirale destructrice. Dans un contexte pourtant difficile, marqué par la nécessité de défendre leurs territoires face aux projets très offensifs du nouveau gouvernement mexicain, les zapatistes ont annoncé d’importantes avancées dans l’élaboration de leurs instances d’auto-gouvernement.

Quatre nouvelles communes autonomes viennent s’ajouter aux 27 qui existaient depuis 1994 et sept nouveaux Caracoles [1], avec leurs « conseils de bon gouvernement » respectifs, s’ajoutent aux cinq déjà créés en 2003.

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Evaux : Réunion publique éoliennes

La multiplicité actuelle des projets éoliens amène la Fédération Nature Environnement Creuse à prendre en compte en priorité et en urgence l’ensemble des problèmes engendrés par ces implantations tout azimut. Pour ce faire, une réunion publique d’informations et d’échanges est programmée en partenariat avec l’association « Combrailles Attractives »

Jeudi 22 août 2019   –   18 h.   –   Evaux les Bains
Salle des associations  –  rue du stade (direction Auzances)

avec  

Simon CHARBONNEAU – universitaire militant – Exposera la situation préoccupante et autocratique du déploiement en toutes régions d’éoliennes de plus en plus gigantesques,

«Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable»

Le corps de Steve Maia Canico, a été repêché hier soir dans la Loire; 38 jours après sa disparition suite à une charge de police, le soir de la fête de la musique à Nantes… Et ce matin des députés bretons pleurent dans une tribune sur France info.

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«Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable. »
Oui. En effet. C’est incontestable…

Nous sommes en train de nous habituer à ce que les forces de l’ordre « chargent » des gamins sur un terrain identifié comme dangereux un soir de fête de la musique, à ce que « la violence légale » s’abatte sans discernement sur des cibles ne présentant aucun danger immédiat autre que des décibels, à coup d’insultes, d’intimidations, de gaz lacrymogène, de LBD et de grenades diverses.

Nous nous habituons au fichage dans les hôpitaux, aux amendes à 135 euros pour des « manifestations interdites« , aux plaquages ventraux de manifestants, aux tirs de LBD dans les stades, à nos gamins à genoux les mains sur la tête, voir à un ex-ministre appellant à l’utilisation de tir à balles réelles dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre.

Nous nous habituons aux 5 mains arrachées, aux 24 yeux explosés, aux centaines de blessés en quelques mois. Habitués aussi à ce qu’il y ai des morts, plus d’une cinquantaine en dix ans et qu’on doive se battre et quémander justice pour Steve, Zineb, Lamine, Angelo, Adama, Rémi, Zied, Bouna et tout les autres…

Banderole en hommage à Zineb Rédouane, octogénaire décédée lors d'une hospitalisation suite à un tir de grenade lacrymogène recu dans la face alors qu'elle se trouvait à son domicile. Paris, 16 mars 2019 © E.B

Banderole en hommage à Zineb Rédouane, octogénaire décédée lors d’une hospitalisation suite à un tir de grenade lacrymogène recu dans la face alors qu’elle se trouvait à son domicile. Paris, 16 mars 2019 © E.B

Naïve, j’ai longtemps cru que malgré des dynamiques sociales défavorables, la justice était pour tous… Que la légitimité était du côté de la loi faute d’être du côté des forces de l’ordre.

Avec toutes ces histoires et pour commencer à trainer mon stylo dans les tribunaux, je me suis rendue compte du contraire. La légitimité accordée par l’État est aux forces de l’ordre et aux bons petits soldats de la magistrature. Pas à la loi. Et cette idée m’est intolérable.

« Ils souhaitent le pire » geignent les députés en marche

Mais quoi de pire que la mort d’un « gamin » de 24 ans, animateur pour enfants, ne sachant pas nager et qu’on laisse pourrir dans la flotte marronnasse pendant un mois à quelques mètres de là où il est tombé? Quoi de pire que de se dire qu’il pourrait être ton fils, ton cousin, ton pote ou ton petit voisin…

Probablement le fait de se dire que rien ne va changer.
Car ce matin on continue d´ouvrir les journaux sur ces « intolérables » murs de paille ou de briques devant les permanences de députés.
J’ai la gerbe…

Eloïse BAJOU

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L’« An zéro » de l’écologie macroniste ?

« Comment éviter que tout « transitionne » en rond, sans que rien ne change vraiment ? »

paru dans lundimatin#201, le 25 juillet 2019

Avouons-le : jusqu’ici le débat au sujet de la tenue, du déplacement ou de l’annulation du festival « écolo-macroniste » L’an zéro est resté relativement confidentiel. Il faut dire qu’au-delà de 45°C, la question de savoir si une candidature Hulot contre Macron aux prochaines élections présidentielles permettra aux capitalistes de gratter encore cinq ans de dévastation rentable et impunie n’intéresse plus grand monde. En d’autres circonstances, le truc de la perpétuation du macronisme au-delà de Macron en la personne de son ex-ministre de l’écologie aurait constitué un escamotage promis au plus bel avenir.
Signe des temps, hier, nos confrères de Mediapart publiaient une tribune hostile à cette nouvelle et prévisible arnaque, celle-là même qui se cache derrière la communion autour de L’an zéro d’Anne Hidalgo, Mathieu Orphelin, Delphine Batho, Nicolas Hulot, Cyril Dion et toute la jeune garde des entrepreneurs verts. Mais le plus surprenant est que les signataires ne se trouvaient pas être seulement des groupes relevant de l’« écologie radicale », mais en outre des organisations que l’on ne peut suspecter d’une hostilité de principe à ce qu’il faut bien appeler l’« écologie gouvernementale » – ainsi de Terre de Liens, MIRAMAP (Mouvement des AMAP), Nature et Progrès, Institut Momentum, FADEAR (Fédération des Associations de Développement de l’Emploi Agricole et Rural), Union Syndicale Solidaires, Accueil Paysan, etc. Il est aussi significatif que des groupes locaux d’Extinction Rébellion, réseau qui devait participer au festival initialement, voire des groupes locaux de Greenpeace entrés en dissidence, aient voulu signer ce texte. Sous la pression de l’apocalypse en cours, qui est toujours aussi un dévoilement, quelque chose est indéniablement en train de se passer dans le champ de l’écologie, et qui va bien au-delà de la question d’un pauvre « festoch ». Pour cette raison, et parce que de nouveaux signataires s’étaient ajoutés depuis hier, Lundi Matin a trouvé bon de reproduire à son tour cette tribune.

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Du 30 août au 1er septembre devait se tenir à Gentioux-Pigerolles (Creuse), sur le plateau de Millevaches, un festival « écolo » de masse. Il y était accueilli par un entrepreneur agricole connu pour ses prises de position macronistes, et pour avoir déjà plusieurs fois reçu François de Rugy sur son exploitation. Face à l’opposition d’une partie des habitants, les promoteurs de l’événement, intitulé « l’An zéro », ont décidé qu’il n’aurait finalement pas lieu là, mais plutôt sur un aérodrome sécurisé près de Guéret. Mais la question posée alors demeure : malgré son allure bon enfant et ses bénévoles sincères, ce festival ne participe-t-il en réalité pas de la manœuvre actuelle de verdissement illusoire du macronisme [1]

…  ?

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